Vous vous souvenez d’Ima, resplendissante de naturel, en couverture de notre numéro de juin 2010? La chanteuse – ainsi que les 11 autres femmes qui s’étaient fait photographier sans fard ni retouches – incarnait admirablement notre envie de remettre en question les diktats en matière de beauté. Ce numéro a connu un succès qui a dépassé nos attentes, suscitant une véritable réflexion chez les femmes, en plus de provoquer une mini-tempête médiatique (il n’y en avait que pour le droit au naturel ou non dans les médias et plusieurs blogues).

Portées par cette réussite, nous avons décidé de renouveler l’expérience, mais dans une nouvelle optique. Si l’an dernier nous nous questionnions sur l’estime de soi, sur le rapport à notre propre image (qui peut parfois être impitoyable, hélas!) et sur l’incapacité de certaines femmes à se montrer telles qu’elles sont sans maquillage, cette fois nous avions envie d’explorer le langage de la séduction. Que reste-t-il de notre beauté, une fois notre visage démaquillé, dénué de tout artifice? Sur quelle partie de notre visage, de notre corps, et sur laquelle de nos qualités misons-nous pour séduire? Vaste sujet…

Le documentaire Belle au naturel – La séduction, qui sera diffusé à Canal Vie et auquel ELLE QUÉBEC a accepté de s’associer, aborde ce sujet avec une déconcertante franchise en nous entraînant dans le quotidien de trois femmes pour qui séduction et maquillage vont irrémédiablement de pair. Réalisé et scénarisé par Denise Payette, le documentaire, présenté le 8 juin à 15 h et à 21h (en reprise le 12 juin à 19 h), nous montre les participantes allant à la conquête d’un homme (notamment au cours d’une séance de speed dating) privées de leur habituelle arme de séduction massive. «Nous voulons que ce documentaire pose les vraies questions: est-ce si nécessaire de dépendre du maquillage pour se trouver belle quand on est face à un gars? Peut-on arriver à séduire en se montrant telle qu’on est? Et si l’authenticité avait la cote, quelles possibilités s’offriraient à nous, les femmes? Les réponses des participantes sont bouleversantes, et les réactions des hommes, surprenantes», lance Denise Payette.

 

Photo: Hélène Bourgeois Leclerc

 

De notre côté, nous avons demandé à 13 vedettes québécoises d’illustrer, à visage découvert, la beauté au féminin quelle que soit l’heure du jour. Certaines en ont profité pour nous dévoiler les moments dans la vie où elles se sentent le plus séduisantes.

L’été dernier, nous avons été renversées par l’audace d’Ima, Andrée Lachapelle, Marie-Chantal Toupin, Mara Tremblay, Caroline Dhavernas, Chantal Fontaine, Florence K et Macha Grenon, qui ont répondu à notre appel en nous accordant leur confiance. Cette année encore, l’enthousiasme des vedettes que nous rêvions de voir dans nos pages était palpable. Isabel Richer a été la première à nous dire oui, sans hésiter. Marie-Thérèse Fortin ne s’est pas fait prier: «On plonge!» nous a-t-elle signifié au bout de quelques minutes, par l’entremise de son agent. Jusqu’à Fabienne Larouche qui a accepté de poser sans son légendaire trait noir sous les yeux et son rouge à lèvres clair. «Il y a cinq ans, je n’aurais pas pu, mais là, je suis rendue là!» nous a-t-elle confié. Quant à Andrée Watters, elle a quand même tenté un candide «Vous allez me mettre un peu de cache-cerne, hein?» à l’approche du shooting. Eh bien, non! À l’exception d’un soupçon d’hydratant et de fluide pour le teint, l’exercice a été mené à visage découvert! Et, petit secret de coulisses, si elle n’avait pas été accaparée par les élections fédérales, Céline Galipeau aurait été des nôtres! Partie remise, espérons-nous.

Que ce soit par défi personnel, conviction ou esprit de provocation, les 13 stars que vous allez découvrir s’unissent pour vanter la liberté d’être soi-même. Comme l’a dit si justement Ariane Moffatt: «L’exercice d’aujourd’hui est une prise de parole. C’est le signe d’une belle solidarité entre femmes. Il permet de dire les vraies choses. D’arrêter de faire semblant d’être la fille sexy et sans faille. Sans maquillage, un visage montre toute son humanité.»

Et vous, à quel point vous savez-vous belle et séduisante une fois votre visage mis à nu?

 

7h – Sophie Prégent, comédienne, 44 ans

«Je me maquille depuis l’âge de 12 ans. De façon très simple. Lorsque je travaille, mon maquillage est léger, mais le weekend, je préfère laisser ma peau nue. Je m’abandonne alors totalement au regard des autres, car il ne m’appartient pas. Libre à eux de me trouver belle, moche, sympa… Aujourd’hui, à cause de la télé HD, le maquillage des acteurs est devenu très naturel et les téléspectateurs nous voient davantage tels que nous sommes, défauts inclus. Je trouve qu’on gagne en vérité, et c’est une bonne chose. La beauté a une part de mystère que j’ai du mal à expliquer. Mais je sais qu’elle tient à quelque chose de beaucoup plus profond qu’un blush ou un cache-cerne. Un sourire ne se maquille pas. Et je le préfère à n’importe quel mascara!»

8h – Hélène Bourgeois Leclerc, comédienne, 37 ans

«Ce qui me séduit dans la vie, c’est le bonheur des gens. Ça m’émerveille! La légèreté, le sourire, le rire… L’impression de liberté qu’on dégage lorsqu’on est heureuse, c’est magnifique. Mon atout le plus séduisant, une fois démaquillée, c’est mes yeux. Doux, rieurs, ils peuvent aussi exprimer la spontanéité, la tristesse, la rage, l’amour, la gourmandise! J’aime aussi mes épaules. La petite bretelle qui glisse sur l’épaule, c’est sexy tout en restant classe. Une fille heureuse peut bien avoir 10 kilos en trop: si elle est bien dans sa peau, elle séduira plus qu’une fille mince et coincée. Moi aussi, j’ai mes jours où il n’y a pas un jean qui me fait. Dans ces cas-là, je mets une robe et je mise sur mon bonheur de vivre!»

9h – Andrée Watters, auteure-compositrice-interprète, 28 ans

«Un matin, alors que j’étais tranquille à la maison, le visage pas maquillé, mon chum m’a dit combien j’avais l’air légère, libérée du poids de la représentation. Il avait raison. Moi, je me trouve belle quand je souris: mes yeux deviennent tout petits, alors ma bouche et mes dents régulières (merci, la vie!) volent la vedette. Ça montre mon côté rieur. J’étais un peu nerveuse de poser sans la moindre trace de maquillage pour ELLE QUÉBEC. Mais là, ça va! La photo me révèle moi.»

10h – Mélanie Gagné, animatrice radio, 34 ans

«Le matin, je peux me lever, m’attacher les cheveux négligemment avec un élastique et réaliser en plein coeur de l’après-midi que je me suis à peine regardée dans le miroir. En fait, je me sens mieux au naturel. Si je vais à un évènement et si je me suis maquillée moi-même, j’ai du mal à regarder les autres dans les yeux. Je me demande si j’ai mis trop de rouge à lèvres ou pas assez. Je crains d’être jugée. Tandis que lorsque je porte une casquette et que je suis sans maquillage, personne ne peut me critiquer, car c’est vraiment ce dont j’ai l’air!»

 

Photo: Andrée Watters

11h – Marie-Thérèse Fortin, comédienne et directrice artistique, 52 ans

«Je suis timide, si bien que les mots ne me sont pas d’un grand secours lorsque je cherche à séduire. Je préfère le non-dit, un regard pénétrant, le silence. J’ai du mal à me prendre au sérieux dans le rôle de la séductrice. Et le maquillage n’y change rien. Je me maquille surtout lorsque je suis en représentation, lorsque je remplis ma fonction de directrice artistique, par exemple. Mais dans la vie, je suis plutôt invisible. Je n’ai pas de « cérémonial beauté ». Je m’aime bien reposée, dans la lumière du matin. C’est l’heure du jour que je préfère, pour son indulgence. La dernière fois que je me suis sentie vraiment rayonnante, c’était en vacances au Mexique avec mon mari et mes enfants. Je savais que j’étais éclatante, car j’étais bien avec eux. En fait, les moments où je me trouve le plus belle sont ceux où je me sens vivante, aimée et aimante. En prise sur ma vie.»

12h – Fabienne Larouche, auteure et productrice, 52 ans

«Je me fais ma petite ligne noire sous les yeux depuis que j’ai 16 ans. C’est à cause de Brigitte Bardot et de Claudia Cardinale dans Les pétroleuses. C’est devenu ma signature, avec mon rouge à lèvres pâle. Ça me va. Pourquoi je changerais? Cela dit, dans la vie de tous les jours, je suis habituée à me voir sans maquillage. Mais poser pour un magazine ainsi, c’est une autre affaire. Si j’ai accepté de le faire dans ELLE QUÉBEC, c’est parce que je sais que ce sera beau. Ce n’est pas dans l’intérêt du magazine de publier une photo de moi où j’ai l’air décrépit! (rires) Je stresse un peu, mais je ne me serais défilée pour rien au monde: c’est une question d’engagement.»

13h – Ariane Moffatt, auteure-compositrice-interprète, 32 ans

«Aujourd’hui, je sens que j’ai la responsabilité de rappeler aux gens que l’industrie de l’image est en marge de l’individu, de l’humain. Je veux leur dire qu’ils sont corrects comme ils sont. Avoir recours à trop d’artifices, c’est refuser la condition humaine. Cela dit, j’aime la fantaisie, je comprends le plaisir qu’on peut avoir à se faire belle. Moi, dans la vie, je suis plutôt « la-fille-pasmaquillée ». On dit souvent que je suis bien dans ma peau. Mais non, je suis constamment déchirée entre mon côté jouisseur et mon désir d’avoir quelques kilos en moins. Je trouve mon poids tolérable, mais je préfèrerais être plus en shape. Je m’entraîne; par contre, je refuse de me soumettre aux privations.»

14h – Johane Despins, animatrice télé, 46 ans

«Je trouve ça très audacieux de me révéler telle quelle à mon âge. Je n’ai pas une belle peau. Quand je suis fatiguée, j’ai des cernes, le teint terne… Mais mon envie de me montrer sans fard a été la plus forte. Plus jeune, j’avais un mal fou à m’accepter. Puis, quand j’ai eu 32 ans, j’ai eu le sentiment d’avoir moins de choses à prouver. Je me suis trouvée plus belle. Je dis ça sans prétention, car j’ai mis du temps avant d’en arriver là! Cela dit, je ne pourrais pas passer à la télé sans être maquillée. Je veux être à mon meilleur, par respect pour les téléspectateurs. Mais quand je ne suis pas devant les caméras, je préfère laisser parler ce que je suis. Ma gourmandise pour la vie est une arme de séduction formidable!»

15h – Marie-Christine Trottier, animatrice radio et télé, 53 ans

«Le maquillage peut être d’un grand secours, surtout à 7 h, sur un plateau de télé. Mais dans la vie, on a tout intérêt à le prendre avec un brin de légèreté. J’aime la beauté quand elle se fait discrète. Si on l’étale trop, ça devient moche, c’est comme la richesse! (rires) De toute manière, c’est souvent lorsqu’on est en parfaite harmonie avec ce qu’on ressent au fond de soi qu’on est le plus séduisante. Pour moi, tout se joue dans le regard, la façon de respirer, de parler. C’est dans les moments où j’ai fourni le moins d’efforts que j’ai le plus séduit. À quoi ça tient? Peut-être au fait que notre naturel transcende le maquillage et les vêtements. Mais cela ne va pas sans une certaine confiance en soi…»

 

Photo: Marie-Christine Trottier

16h – Saskia Thuot, animatrice télé, 38 ans

«Ce que j’aime le plus chez moi, c’est mon sourire, mes cheveux, mes courbes. Et mon chum est tout à fait d’accord. C’est vital pour moi d’être bien dans ma peau. Après ma deuxième grossesse, j’ai perdu 15 kilos. J’avais envie de me sentir bien. Mais au fond, qu’on ait des kilos en trop ou non, ce n’est pas ça qui nous rend séduisante. C’est plutôt notre sourire, notre plaisir à être en vie. Le maquillage a peu à voir avec tout ça. Les gens ont toujours posé un regard aimant sur moi. Ça contribue sûrement à me faire sentir rayonnante.»

17h – Isabel Richer, comédienne, 44 ans

«Ma routine du matin: un peu de fond de teint, de la poudre, du mascara et du gloss. Ça me prend trois minutes. Comme j’ai un peu de couperose, je sors très rarement sans maquillage. Sinon, je mets des lunettes de soleil. Avec l’âge, j’arrive à poser un regard plus doux sur moi-même. Je dis « j’arrive », car ce n’est pas si clair. Dans notre métier, notre outil principal est notre corps, alors on a une relation un peu « fuckée » avec le miroir. Il y a quelques années, j’ai décidé de me détacher du regard des autres. Mais c’est parfois difficile… Un jour, une comédienne m’a dit: « Tu as l’air triste naturellement, alors quand tu souris, c’est comme si le soleil se levait! » J’imagine que le sourire a le pouvoir de nous rendre plus séduisante.»

18h – Julie Le Breton Comédienne, 36 ans

«Dans la vie, je privilégie le confort avant tout. Ça vaut tant pour mes vêtements que pour mon maquillage. Je suis du genre à aller faire mes courses avec un chignon vite fait, des lunettes de soleil, un peu de gloss sur les lèvres et des écouteurs sur les oreilles. Je me maquille uniquement pour sortir avec mon amoureux ou assister à un party ou à un gala. Et j’y prends un réel plaisir. Je m’amuse à unifier mon teint et à mettre mes yeux en valeur. Toutefois, je crois que ce sont les petites imperfections – les rides, les cicatrices – qui nous rendent plus belles. Elles révèlent notre humanité. Il faut cesser de vouloir les effacer. Le maquillage sert à sublimer notre beauté; il ne devrait pas nous transformer.»

19 h – Pascale Bussières, comédienne, 42 ans

«Plus jeune, j’étais un vrai garçon manqué. Je n’avais pas confiance en ma féminité. Je suis devenue coquette à la naissance de mes enfants. J’ai alors pris conscience du côté féminin qui m’avait échappé. Le maquillage peut être synonyme de séduction, mais pas forcément. La séduction n’est pas liée à quelque chose de très conscient. Ce qui est beau échappe souvent à notre propre regard. Je ne me maquille pas beaucoup dans la vie. Je trouve que ça alourdit; ça met justement l’accent sur ce qu’on veut cacher. Je séduis plutôt par le jeu, mon sens du plaisir et ma part de mystère dans le fond du regard. Sinon, je laisse parler ma bouche. Les lèvres, fardées ou non, sont éminemment sensuelles. Elles attirent le baiser, le geste le plus érotique et le plus intime de tous.»

 

Photo: Isabelle Richer

NOTE: Seuls les produits suivants ont été utilisés pour hydrater l’épiderme de nos modèles et mieux capter la lumière: soin protecteur apaisant Toleriane, de La Roche- Posay; Fluides embellisseurs, de Giorgio Armani Cosmetics; et baume protecteur pour les lèvres Eight Hour Cream, d’Elizabeth Arden. Coiffures réalisées avec les produits capillaires Tresemmé.

Nous tenons à remercier chaleureusement Céline Tremblay, DevMcGill, ainsi que le Laloux et le Lounge Pop! pour leur précieuse collaboration.

 

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