Selon les chiffres du Groupe Jean Coutu, il se vend 60 boîtes de colorants capillaires par heure au Québec. Si la coloration maison est à ce point populaire, c’est en grande partie pour des raisons pratiques. L’exercice permet aux femmes d’épargner du temps et de l’argent, et d’exercer un certain contrôle sur les résultats de la coloration, d’après la firme de recherche et de stratégie marketing Saine Marketing. Vous ne serez alors pas surprise d’apprendre que c’est précisément la vente de teintures qui constitue l’essentiel des revenus des grandes maisons de beauté (L’Oréal et P&G en première place). Et pour cause: les femmes sont d’une assiduité exemplaire quand il s’agit de camoufler leurs cheveux gris ou d’afficher une nouvelle allure. Une étude pancanadienne commandée par L’Oréal en 2009 indique que les Canadiennes colorent leur tignasse en moyenne 4,7 fois par année. La coloration est le motif numéro un incitant les femmes à pousser les portes d’un salon (l’équivalent de 80 % des rendez-vous). Toutefois, quatre millions de Canadiennes (29 %) préfèrent la faire elles-mêmes chez elles.

Mais qu’est-ce qui pousse près du tiers de nos compatriotes à jouer aussi souvent avec la couleur de leur crinière? Le désir de camoufler des cheveux blancs (gris) arrive bon premier, suivi par celui de rajeunir rapidement leur mise, par l’envie de paraître à leur mieux et, enfin, par le simple plaisir de réinventer leur look sur un coup de tête.

Quant aux habitudes de coloration, elles semblent varier en fonction des régions. «Côté couleur, les Québécoises semblent plus excentriques que le reste des Canadiennes, dit Nicole Dupuis, directrice technique à L’Oréal Canada. Les roux ont toujours été archipopulaires dans la province, alors que les blonds obtiennent davantage la faveur des Ontariennes, par exemple.» De façon générale, les teintes marron sont les plus aimées.

 

Des chiffres et des lettres

En général, chaque couleur achetée en pharmacie comporte un code composé d’un numéro et d’une lettre représentant une nuance précise. Plus le numéro est petit, plus la couleur choisie sera foncée. Quant aux lettres, elles permettent d’indiquer la nature des reflets: A signifie «ash» (ou reflets cendrés); C, «cool» (ou reflets froids); G, «gold» (ou dorés); M, «mahogany» (ou cuivrés); N, «neutre»; R, «rouge»; et W, «warm» (c’est-à-dire reflets chauds). Cependant, avec le temps, les compagnies ont mis au point des classifications qui ne répondent plus nécessairement à ce code.

 

À la mode de chez nous

Bonne nouvelle: cette saison, toutes les nuances ont du succès! Encore faut-il choisir les bons tons. Dans sa boule de cristal, Charles Baker Strahan, expert associé à Herbal Essences et coiffeur pour l’émission Gossip Girl, voit ce qui suit:

Les blonds se réchaufferont, flirtant avec l’or rose, le doré foncé et le caramel coulant. Et pour leur donner du relief, rien de tel que les mèches ombrées (voir section Quoi de neuf: Parler colo comme une vraie pro)!

Les roux continueront leur ascension, mais au lieu d’être intenses et vibrants, ils seront subtilement rehaussés d’accents auburn ou gingembre.

Les marron seront riches, opaques et gourmands. Au menu: très peu de mèches, d’effets ombrés ou de jeux de couleurs contrastées, mais plutôt des chevelures entièrement chocolatées ou torréfiées (de la couleur des grains de café grillés, quoi!).

 

À quel «TEINT» se vouer?

Le secret d’une coloration qui donne du teint réside dans le reflet que vous aurez choisi (vous savez, les petites lettres que nous avons expliquées à la page précédente). Or, entre les dorés, les irisés et les cendrés, il est facile de s’égarer. Marie Robinson, styliste new-yorkaise et directrice de la couleur pour Clairol, fournit un truc infaillible. «Au lieu de tenter de décrypter votre carnation, observez la couleur des bijoux que vous portez. Si vous préférez ceux qui sont en or, les colorations tirant sur le doré, le caramel ou le cuivré vous iront à merveille. En revanche, si les bijoux argentés vous mettent davantage en beauté, mieux vaut regarder du côté des nuances froides, beiges ou cendrées.»

ELLE AIME les élastiques et les serre-têtes or et argent Double Wear, de Goody (5 $ les trois élastiques ou les deux serre-têtes).

 

 

Sans sourciller

On ne devrait jamais modifier soi-même la couleur de nos sourcils. «Les colorants maison sont tellement liquides et surdosés que, lorsqu’on les applique à proximité des yeux, ils risquent de couler et de provoquer la cécité», prévient Marie Robinson, styliste new-yorkaise et directrice de la couleur pour Clairol. De toute façon, il est recommandé de ne pas trop éclaircir les arcades sourcilières, sinon on risque d’affadir notre teint ou d’avoir l’air fatiguée. Un truc pour se repérer? Lorsque la racine des cheveux est mouillée, elle devrait avoir la même intensité que les sourcils. Si un correctif doit être apporté à la couleur des sourcils (ou si des poils blancs ont commencé à les envahir), on prend rendez-vous dans un salon de coiffure ou un institut de beauté, où des colorants doux et approuvés par les ophtalmologistes corrigeront le tir.

UNE BONNE ADRESSE Fleur de Peau esthétique, 4337, rue Saint-Denis, Montréal, 514 843-5778 ou fleurdepeauesthetique.com (45 $ la teinture de sourcils).

Remonter le temps

Plus on vieillit, plus notre chevelure s’amincit. «Si on veut faire illusion, la coloration est notre meilleure alliée. Car, en enrobant chaque mèche, les pigments colorants font gonfler les cheveux et leur apportent plus de corps et de vitalité. On a envie d’un coup de jeune instantané? L’experte Nicole Dupuis, directrice technique à L’Oréal Canada, recommande de réchauffer un tantinet notre couleur naturelle par une nuance dorée ou cuivrée, de un ou deux tons plus clairs que notre pigmentation.»

ELLE AIME la crème colorante nutritive sans ammoniaque Nutrisse Radiance no 7.31 – Blond foncé doré naturel, de Garnier (10,50 $).

 

 

À LIRE: Cheveux: la coiffure et la coloration de l’automne 2012