Couleur automnale

Sitôt que les jours raccourcissent, les colorants capillaires s’assombrissent. «Les teintes froides et estivales – qui font bonne figure quand on a la peau hâlée – s’effacent pour laisser place aux nuances profondes, et mettre élégamment en lumière nos teints pâles», explique Alain Larivée, consultant création pour John Frieda Canada. Le mot d’ordre, à la rentrée, est donc le contraste. «Plus le décalage est marqué entre la pigmentation de la chevelure et celle de la carnation, plus c’est de bon ton», admet le coiffeur.

Le champion des couleurs toutes catégories, cette saison, est sans contredit le marron. Riche, gourmand et profond, il a l’aspect des tablettes chocolatées ou des grains de café torréfiés. «Les reflets rougeoyants et sous-jacents se font damer le pion, cet automne, par le doré», constate Alain Larivée. Parmi les grandes ambassadrices du courant, mentionnons les actrices Evangeline Lilly, Charlotte Gainsbourg et Julianna Margulies. Sans parler des couturiers – Diane von Furstenberg et Louis Vuitton en tête – qui ont fait défiler, cette saison, une cohorte de mannequins racés, à la tignasse marron chaud.

En outre, si on souhaite que notre crinière foncée ait un relief marqué, c’est vers le tourbillon de couleurs – ou colour swirl – qu’il faut se tourner. «Cette nouvelle technique de balayage joue avec différents volumes de peroxyde, précise l’expert affilié à John Frieda. Les mèches fines, tricotées et ultra chorégraphiées sont choses du passé. Toute l’épaisseur de la tignasse est désormais investie de courants dégradés, qui conservent à la teinture un maximum de richesse, et qui donnent un résultat d’ensemble fondu, subtil et des plus naturels», ajoute Alain. Et cette façon de faire a ses avantages: elle n’a besoin d’être retouchée que tous les cinq ou six mois (par opposition à tous les trois mois, pour les balayages classiques).

Photo: Défilé Dries Van Noten AH 2011

Coiffure saisonnière

Grand oublié des années passées, cette saison, le court coupe l’herbe sous le pied au long. «Cet automne, la nuque est dégagée et les pointes sont effilées, évoque Alain Larivée. L’effet d’ensemble est chic et poli, tout en affichant un petit air angélique». Moins masculine que celle arborée depuis des années par Liza Minnelli, la coupe garçonne 2011 se rapproche davantage de celle que portait Mia Farrow à ses débuts. «Elle est volumineuse et affublée d’une frange longue et angulaire, précise l’expert. Pas beaucoup de tours d’oreilles, mais plutôt des guiches sur les tempes, qu’on balaie sur le côté ou qu’on dissimule derrière les oreilles », ajoute-t-il. Emma Watson et Michelle Williams incarnent ce courant avec grâce, tout comme Hanaa ben Abdesslem et Natasha Poly, respectivement modèles pour Giambattista Valli et D&G.

Autre caractéristique du court contemporain: il est ondoyant. «Au lieu d’être figé et archi gominé, précise le consultant création pour John Frieda, il est empreint de volume et de mouvement». Les flips, les boucles et les dégradés chiffonnés ont la cote, «tant et aussi longtemps qu’on veille à imprégner ses mèches courtes de brillance», supplie Alain.

Et si le court ne nous va pas? «Pour être à la page, on dégrade alors au maximum ses cheveux longs, conseille le coiffeur, et on reprend la frange en diagonale aperçue sur les coupes courtes». Du reste, on fait comme les mannequins de Marni: on se crêpe et on s’ébouriffe, sans chercher à combattre le mouvement naturel de ses tifs. «Vive les pommades, idéales pour électrifier les cheveux longs et leur donner un look rock glam à la Lou Doillon, dans la même lignée que celui de la coupe à la garçonne», conclut le styliste.

 

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