Plus douce et plus rapide que la chirurgie esthétique traditionnelle, la chirurgie non invasive fait de plus en plus d’adeptes. Qu’entend-on par ce terme un peu barbare? Surtout des interventions comportant moins de risques de complications et garantissant une rémission plus rapide, sans anesthésie générale: des traitements au laser, des mini-lifts, des injections de BotoxMC ou de JuvédermMC, par exemple. Pour profiter pleinement de ces techniques de pointe, voici tout ce qu’il faut savoir avant de fixer un rendez-vous.

Pourquoi choisir la chirurgie non invasive?
On veut tenter la chirurgie non invasive. Parfait. Mais le fait-on pour les bonnes raisons? S’il s’agit d’être parfaite pour un mariage ou un autre événement spécial, par exemple, mieux vaudrait y penser à deux fois. Si notre petit défaut nous handicape et nous confine à la maison, c’est peut-être une bonne idée.

Est-on une candidate potentielle?
Vous êtes enceinte ou vous allaitez? Vous présentez des problèmes cutanés tels que l’acné? Vous venez de recevoir un traitement au laser, un peeling chimique ou une dermabrasion? Il est préférable d’éviter ce type de chirurgie. Même chose si l’on a tendance à développer des cicatrices, si l’on est atteint de maladies auto-immunes (ou que l’on suit un traitement immuno-thérapeutique) ou encore d’une hypersensibilité connue à l’acide hyaluronique (qu’on retrouve dans le JuvédermMC, un produit fréquemment utilisé dans les injections).

À chaque problème sa solution
On est une candidate potentielle. C’est bien. Mais encore faut-il savoir si ce type d’intervention est adéquat pour régler notre «petit problème». Comme l’explique le docteur Daigle, chirurgien plasticien: «Les patients consultent souvent pour une solution, par exemple ‘‘je viens pour une liposuccion » alors qu’en fait, ils devraient plutôt consulter pour un problème: ‘‘j’ai le ventre tombant depuis ma grossesse »». C’est que, bien souvent, la solution qu’on envisage n’est pas la plus appropriée à nos besoins. Il vaut mieux s’en remettre aux mains d’un chirurgien expérimenté. «Le simple fait de demander conseil à un véritable chirurgien spécialisé peut éviter bien des ennuis», poursuit le spécialiste.

Choisir son chirurgien
On a décidé de se lancer. Mais vers quel chirurgien se tourner? Si les nouvelles techniques (laser, injections) se multiplient, il en est de même pour les chirurgiens proposant ce type d’intervention. Comment le choisir, alors? En se renseignant bien. Qui sont les chirurgiens les plus reconnus? Quel est leur historique? Si un médecin a fait ses preuves, il est important de le savoir. Même chose s’il a connu certains ratés. C’est notre santé, après tout!

C’est aussi une question de «gros bon sens», affirme le docteur Daigle: «Ce n’est pas vraiment difficile de connaître la formation d’un médecin. Si elle ressemble à celle de votre médecin de famille, ou si ce médecin n’a qu’une recette à proposer à la totalité de ses patient(e)s, vous devriez évidemment obtenir une seconde opinion».

Il faut aussi du temps pour apprivoiser les techniques, les tester et… pouvoir les recommander aux patients. Un chirurgien ne vous propose que la technique dernier cri sur le marché? Demandez un deuxième avis. Comme l’explique le docteur Daigle: «Nous devons également offrir aux patients ce qui correspond à leur problème et non pas seulement la solution qui nous convient le mieux pour rentabiliser notre laser ou notre salle d’opération». Comme le dit l’adage, quand on n’a qu’un marteau à notre disposition, on voit des clous partout…

Et les effets secondaires?
Bien qu’étant considérées relativement sûres, les procédures de chirurgie esthétique non invasive présentent aussi des risques: réactions inflammatoires (rougeurs, œdème, érythème), quelquefois accompagnées de démangeaisons ou des douleurs à la pression, petites bosses au point d’injection (nodules) et, dans de très rares cas, décoloration (réversible) de la zone d’injection. Cela dit, bien que désagréables et peu esthétiques, ces réactions persistent rarement plus d’une semaine. Et, si c’est le cas, ce serait bien de planifier d’urgence une consultation avec son chirurgien.


Petit rappel

Avant le jour J
On a des pores dilatés sur la zone à traiter? Se faire un soin astringent: lotion astringente, masque nettoyant ou préparation à base de vitamine A acide ou AHA.

Surtout, on ne prend pas d’aspirine ou d’anti-inflammatoires pendant les trois jours (idéalement, la semaine) précédant la séance d’injection.

Après
On fuit le soleil, les bains de vapeur et la chaleur excessive pour les deux semaines suivant l’intervention.

On évite aussi, dans les heures suivantes, les mimiques trop intenses.

On a envie de toucher, manipuler ou malaxer la zone injectée? À éviter à tout prix si on ne veut pas se retrouver avec une asymétrie disgracieuse dans le visage.

On conseille aussi de planifier une visite de routine chez son chirurgien quelques semaines après la procédure pour vérifier si tout va bien.

 Le docteur Jean-Pierre Daigle est chirurgien de reconstruction et chirurgien plasticien, directeur du Centre de Médecine et de Chirurgie Ambulatoires Isomed : http://www.isomed.ca/

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