Jour 1: Colombo, la capitale

Après un trajet de 22 heures depuis Montréal, ayubowan («bonjour») Colombo, capitale du Sri Lanka! Le programme des deux prochaines semaines consiste en une randonnée au pays du thé, soit un parcours partant du centre-nord de l’île et au cours duquel on marche — et on roule — vers les plages du sud en traversant les hautes terres, pour remonter vers Colombo par la côte ouest. En tout, une boucle de 1250 km. C’est parti!

Jour 4: le trône de pierre

Les premiers jours sont consacrés à l’histoire de l’île, qu’on découvre en explorant plusieurs de ses anciennes capitales royales. Anurâdhapura semble bien mystérieuse avec ses reliquaires monumentaux évoquant des cloches à gâteau géantes! Polonnaruwa, une cité envahie par la jungle qu’on visite à vélo tant elle est vaste, possède des bijoux de temples. Mais c’est le Rocher du lion qui laisse la plus vive impression. Au cours de son ascension, les Demoiselles de Sigiriya, des fresques peintes il y a 1500 ans dans une cavité du rocher, nous font de l’œil. Et une fois là-haut, mention spéciale pour le panorama, mais aussi pour les vestiges d’une forteresse construite par un roi parricide digne du Trône de fer!

Jour 5: manger chez Mamie

Comme on s’éloigne de plus en plus des grands centres, les restaurants se font rares. En conséquence, le midi, on mange chez l’habitant, souvent dans la famille de notre guide de randonnée, et c’est très sympa. Au menu, il y a toujours une variante du plat national, le fameux rice’n’curry — l’Inde n’est pas loin —, soit du riz accompagné de poulet ou de légumes en sauce et de divers condiments. En guise de dessert, il y a souvent du kiri pani, du yogourt de lait de bufflonne nappé d’un épais sirop tiré de la sève du palmier. Ces repas sont l’occasion de partager un peu le quotidien des Sri-Lankais, et ça aussi, on en redemande.

Homme et buffles Sri Lanka

 Photographe: Carolyne Parent

Jour 6: Si la vue vous intéresse…

Une journée de sept heures de marche, ça épuise! À la sortie d’un village, on emprunte un chemin forestier menant au cœur de la réserve naturelle des monts Knuckles. Arrivés sur un haut plateau, on s’émerveille à la vue des buffles qui prennent un bain de boue, indifférents à la beauté de la vallée sertie de rizières. On traverse ensuite la plaine et ses hameaux jusqu’au bungalow rustique qui nous accueillera pour la nuit. Sur la véranda, le grandiose panorama de montagnes s’offre à nous, juste avant que la nuit ne l’efface peu à peu. Après un bon repas, notre hôte gratte sa guitare. Une soirée parfaite.

Une cueileuse de thé

Photographe: Carolyne Parent

Jour 9: Chez Mr. Lipton

Le saviez-vous? En Europe, au début du XIXe siècle, on était aussi accro au café que nous le sommes aujourd’hui au latté. À l’époque, le Sri Lanka, qui s’appelait Ceylan, était d’ailleurs un important producteur d’arabica… jusqu’à ce qu’une maladie décime ses caféiers. Entre en scène un certain Thomas Lipton, qui achète des plantations ruinées pour y créer l’un des plus vastes domaines théicoles de l’île: Lipton’s Seat. Le reste appartient à l’histoire… À pied chez le pionnier écossais, en train dans les hauteurs de la région d’Ella, en bus du côté de la villégiature préférée des Britanniques, Nuwara Eliya, où l’on visite une fabrique pour savourer plusieurs infusions: ces jours-ci, on examine le thé sous tous ses aspects. D’ailleurs, les théiers créent des paysages qu’on dirait «veloutés». Et à Ella, il faut absolument s’offrir un massage ayurvédique revigorant après l’ascension du Little Adam’s Peak.

Jour 11: glamping près des éléphants

Après avoir atteint la falaise World’s End (2090 m d’altitude) et sa forêt de nuages au cœur du très beau parc national Horton Plains, on piste le pachyderme au parc national Uda Walawe. Et il y en a! Des solitaires, des grégaires et des goinfres! La virée en Jeep permet également d’observer des paons et autres oiseaux multicolores, haut perchés dans les acacias. Comme l’excursion se déroule très tôt le matin, on dort à proximité du parc, au bord d’une rivière, dans des tentes de prospecteur équipées de sanitaires privés et même d’un ventilateur. Quand le camping se fait aussi chic que confo, ça se fait bien!

Sri Lanka surf

Photographe: Carolyne Parent

Jour 12: par ici, le surf!

Ah! Mirissa… Ce village de pêcheurs est avant tout réputé pour son ruban de sable doré, l’un des plus beaux de la côte méridionale. Jalonnée de bouis-bouis où on fait la fête dès le coucher du soleil, la baie est propice au surf. Il est d’ailleurs rigolo de voir les gars et les filles attacher leurs planches sur le toit des tuk-tuk (tricycles à moteur servant de taxi) pour se rendre à la plage du village voisin, Weligama, qui s’avère être la préférée des pros des rouleaux.

Jour 14: shopping dans l’Old Dutch

À Galle, ancien port portugais qui a prospéré sous la domination néerlandaise, on en profite pour courir les boutiques. Voici quelques bonnes adresses: Barefoot (41, Pedlar Street, barefootceylon.com), qui offre des pièces mode et déco au design 100 % local; The Three by TPV (77, Pedlar Street, thethreebytpv.com), pour ses vêtements de coton et ses objets artisanaux de qualité; et la galerie Stick No Bills (35, Church Street, sticknobillsonline.com), pour ses superbes affiches anciennes. Envie de siroter un dernier thé? La véranda du Galle Fort Hotel (galleforthotel.com), ancien manoir d’un marchand de pierres précieuses, est l’endroit tout indiqué.

Sri Lanka resort

Photographe: Carolyne Parent

Jour 15: chez l’architecte, toutes!

Et si on prolongeait le séjour à l’Anantara Kalutara Resort, dessiné par l’architecte sri-lankais Geoffrey Bawa? Figure de proue du «modernisme tropical» (style dont les lignes valorisent le paysage environnant), Bawa est décédé avant que son projet hôtelier voie le jour, mais heureusement, Anantara a ressuscité ses plans! Inauguré l’an dernier, l’établissement compte 141 chambres et suites entre mer et lagon, un spa et un pavillon de méditation. Et, pour changer du riz au curry, vive le resto italien! Dans les environs de Kalutara, on peut explorer l’ancien domaine de Bawa, pêcher avec des villageois ou visiter le marché. Ne rien faire d’autre que se prélasser sur la belle plage est aussi une option à envisager…

Les Maldives à la carte

Le paradis est ancré à une petite heure et demie de vol à l’ouest du Sri Lanka. On y va?
– La Robinsonnade écolo: Pour vivre pieds nus, cap sur Six Senses Laamu. On a aimé ses belles villas sur pilotis et leurs baignoires transparentes posées au-dessus de la mer, son spa caché en pleine nature, sa bien nommée Sunset Beach et ses initiatives pro-environnementales, tel le bannissement du plastique à usage unique dans tout l’atoll de Laamu. (sixsenses.com)

– L’escapade chic: L’élégant hôtel-boutique Niyama occupe les îlots Chill et Play, qui invitent soit à la détente, soit aux activités sportives. On a raffolé du service de notre thakuru (majordome), des plages de sable blanc, des aménagements ultra-design des villas et des espaces publics (un resto dans les arbres et un autre à 6 m sous l’océan!) ainsi que du centre de plongée sous-marine. (niyama.com) ?

– La croisière privée: Naviguer en dhoni (bateau traditionnel) en famille ou entre amis, puis séjourner dans une île-hôtel: voilà un combo de rêve (voyageursdumonde.ca).

Carnet de bord

– Voyager hors mousson: De décembre à avril pour visiter le centre, les hautes terres et le sud; de mai à septembre si on planifie de lézarder sur les plages de la côte est.
– Consulter: Terres d’aventure. Cette agence française, spécialiste du voyage à pied dans 120 destinations, a organisé ce parcours appelé «randonnée au pays du thé» et a pignon sur rue à Montréal. (terdav.ca)
– Se documenter: Le Géoguide Sri Lanka, de Jean-Louis Despesse et Ariane Tahar (Gallimard, 2016); srilanka.travel, geoffreybawa.com et kalutara.anantara.com).