Quand on entend parler de la Thaïlande, il est surtout question de Bangkok, sa capitale trépidante, et de Phuket, l’île aux plages de rêve qui s’est refait une beauté après le passage du tsunami, en 2004. Or, au nord du pays, il est une autre destination de plus en plus populaire auprès des voyageurs avertis: Chiang Mai, «la Rose du Nord». Envoûtement garanti! Et pour cause: du 13e au 16e siècle, c’était l’épicentre d’un puissant royaume appelé Lanna. Au cours de cette période, les plus flamboyants des temples bouddhiques ont été érigés, ces délires de teck sculpté, de mosaïques miroitantes et d’élégantes toitures à étages multiples devant lesquels on s’extasie encore aujourd’hui.

Les siècles ont passé, mais le temps n’a pas altéré la physionomie de Chiang Mai. Pour s’en convaincre, il suffit de visiter le temple Wat Phrathat Doi Suthep; d’où on a une vue saisissante de la ville. Bien sûr, l’ancienne Florence d’Asie a maintenant débordé du périmètre formé par ses vieilles douves – qui ajoutent à sa beauté –, mais elle a conservé toute son horizontalité: point de gratte-ciel ici! Échoppes de charme
Pour Danaya Sarikbutr, whiz des relations publiques du très à la mode hôtel-boutique Dusit D2, Chiang Mai est une ville à échelle humaine, qu’on peut aisément explorer à pied. «Le dimanche, je vais au marché de la «walking street» juste pour prendre un bain de foule, dit-elle. Un autre de mes endroits préférés est le quartier Nimmanhaemin.»

Pas étonnant: situé à l’ouest du centre historique de la cité, Nimmanhaemin bouillonne d’activité. Par ici, les échoppes de charme aux prix abordables, comme la Gongdee Gallery – fondée par un artiste local, qui vend notamment des bijoux et des petits objets décoratifs confectionnés par des artisans de la région. La boutique Chabaa se spécialise, quant à elle, dans les vêtements et les accessoires de mode traditionnels faits main, et fournit ainsi un gagne-pain à une trentaine de couturières du centre du pays.

Sur Charoenrat Road, au bord de la rivière Ping, le savoir-faire local est encore une fois à l’honneur. À l’adorable boutique-salon de thé Vieng Joom On, on nous souhaite la bienvenue en nous offrant une infusion à la citronnelle – tout ce qu’il y a de plus thaïlandais! Chez Vila Cini , on propose de belles boîtes laquées, des céladons et des soieries chatoyantes. Sop Moei Arts fait commerce de la vannerie et des tissus des Pwo Karen, et contribue à la survie de ce groupe ethnique montagnard et de son artisanat. La galerie La Luna , pour sa part, expose les toiles de peintres du pays et de contrées voisines.

Non, Chiang Mai n’a pas sacrifié son âme sur l’autel du tourisme haut de gamme. En fait, elle semble plutôt avoir trouvé une vitrine pour valoriser son identité. Et quelle vitrine!