Benoît McGinnis incarne un jeune prodige, Wolfgang Amadeus Mozart, dans la pièce Amadeus, du dramaturge anglais Peter Shaffer, au Théâtre Jean-Duceppe. L’adorable chanteur quétaine dans Les hauts et les bas de Sophie Paquin, c’est lui. L’étudiant hostile du film Le banquet. Vif, humble et diablement doué, Benoît McGinnis s’érige en acteur phare de sa génération.

Vous jouez beaucoup, sans vous cantonner dans un type de personnage. À quoi attribuez- vous cette belle diversité?
Au théâtre. Comme les contraintes n’y sont pas les mêmes qu’à la télé ou au cinéma, les metteurs en scène prennent des risques et expérimentent. J’ai ainsi eu la chance d’obtenir des rôles magnifiques. Et c’est en me voyant au théâtre que des réalisateurs et des producteurs ont eu l’idée de me confier toutes sortes de personnages.

En quoi la pièce Amadeus diffère-t-elle du long métrage du même titre, réalisé par Milos Forman?
Notre metteur en scène, René Richard Cyr, a fait sa propre adaptation du texte. La pièce sera donc forcément un peu différente du film. Et au théâtre, on insiste moins sur les scènes d’ambiance, et plus sur celles contenant de fortes doses d’action et d’émotion.

Si Mozart avait vécu aujourd’hui, dirait-on de lui qu’il est hyperactif?
 Il était flamboyant en public, mais, en privé, c’était un travailleur acharné, soucieux de précision. Sa personnalité me rappelle un peu l’école de théâtre, où chacun parle fort et blague sans arrêt, histoire de se faire voir, de se tailler une place. Au fond, l’extravagance de Mozart en société l’aurait servi: il aurait été invité à tous les talk-shows!

(Du 29 avril au 6 juin, au Théâtre Jean-Duceppe)
www.duceppe.com

 

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  À lire:

Benoît McGinnis passe aux aveux

 

 

 

Lire la suite: Stéphane Crête

Mycologie, la dernière œuvre théâtrale de l’auteur et metteur en scène Stéphane Crête, est un conte, un rituel, une fête où règne la démesure et un récit mythologique. L’inénarrable créateur des Laboratoires Crête, qu’on a pu apprécier à la télé dans Les étoiles filantes, signe un texte où les pistes de réflexion et les sources de dérision se multiplient.
Afin d’en savoir un peu plus, nous lui avons demandé de nous parler…

… de ses personnages
«Un magicien incommodé par la présence d’un champignon à l’aine consulte une médecin sadomasochiste, qui voue un culte à la civilisation aztèque. Cette femme croise au Mexique un cuisinier québécois qui est à la recherche de champignons hallucinogènes.»

… de l’histoire de la pièce

«Difficile d’en parler. Puisqu’il s’agit d’une fable, l’histoire est volontairement complexe et invraisemblable.»

… des champignons
«L’univers mycologique, qui regroupe des produits alimentaires, des moisissures, des infections corporelles et des drogues, est complexe, immémorial et mystérieux.»

… de la soif d’absolu
«Que ce soit, comme les personnages du spectacle, en élaborant des Mycothera.jpgthéories quantiques, en devenant des croyants obtus, en ayant recours à l’échangisme ou aux drogues, on a tous le désir de transcender le quotidien. Si les moyens empruntés sont parfois douteux, le besoin est légitime. Regarder en face le mystère de la vie, c’est désirer vivre. N’est-ce pas stimulant?»

(Du 5 au 23 mai, à l’Espace Go)
 www.espacego.com

 

Photos: Clyde Henry Productions (Stépahe crête);
Caroline Hayeur, Agence Stock Photo (Mycologie).  

Que lirez-vous cet été? Zoom sur les polars du moment!