J’avais, bien sûr, entendu parler du Mandy’s et de son ouverture en grande pompe dans le Vieux-Montréal. J’avais vu défiler sur mon fil Instagram des clichés colorés du papier peint de sa salle de bain, et d’autres photos du carrelage du palier au message malicieux: «This must be the place» («Ça doit être l’endroit» en français). C’est bien ici, en effet, et on ne voudrait être nulle part ailleurs. L’établissement, décoré avec goût, me rappelle certains cafés de Manhattan comme on en voit dans Soho ou dans Chelsea, mais avec (beaucoup) plus de place. D’un côté de la salle, l’enseigne en néon «Prêt-à-manger» illumine les salades, vinaigrettes et jus — de la fameuse gamme montréalaise Jus Pur — à emporter. De l’autre, des petites tables et un joli bar en marbre. Sur les murs, le papier peint tropical fascine autant que les multiples cadres vintage.

Je prends place sur l’une des banquettes en velours. Le manager, Ed, m’apporte un verre de mousseux, dans lequel il me conseille d’ajouter quelques graines de grenade. Le résultat est coloré et original. J’apprends au passage que c’est Rebecca Wolfe qui est responsable de la déco. C’est décidément son fort. L’endroit est chaleureux et on aimerait pouvoir y passer l’après-midi à observer tous les petits détails qui font son charme.

À la lecture du menu, je perds un peu la tête. À compter du 1er avril, il n’y a plus de soupes, mais je ne les regrette pas. Le nombre de salades est assez large pour trouver mon bonheur. D’ailleurs, le Mandy’s du Vieux-Montréal a beaucoup plus de choix que les autres comptoirs. Certaines recettes ont été créées spécialement pour l’établissement, comme les bols et les salades MVP, qui mettent les protéines de l’avant.

J’ai un faible pour l’Asiatique, avec ses quartiers de mandarines, ses morceaux d’avocat et sa vinaigrette au sésame. Les nouilles croquantes apportent une texture intéressante à l’ensemble. La salade mexicaine — plus que satisfaisante — a tout d’un tacos santé, surtout lorsqu’on l’accompagne de faux poulet végétalien, dont la consistance rappelle le vrai à s’y méprendre. La salade au saumon est un must, avec son quinoa et son poisson tendre. Comparée aux trois autres, la Bûcheron est décadente à souhait et plaira aux carnivores. La recette? Des feuilles de romaine, mais aussi du bacon, du poulet et de la poitrine de dinde rôtie, le tout nappé d’une vinaigrette César. Les petites faims passeront leur chemin.

En parlant de faim, je sens la mienne s’estomper, mais Ed a d’autres idées en tête. Deux salades MVP arrivent: l’une est au thon saisi — légèrement épicé — et servie avec des nouilles Soba; l’autre est une salade niçoise, dans lequel je retrouve le même saumon rôti, tendre à souhait. À choisir cependant, je préfère la première salade, plus parfumée que le dernier plat.

Le bol Séoul — sorte de bibimbap coréen — arrive comme une révélation. Il y a de tout: du riz brun, du quinoa, de l’avocat, du kimchi et des concombres marinés, un œuf… et du tofu frit, qui a le goût de bacon! Ça se mange (presque) sans faim tellement c’est bon.

Je finis le repas sur une touche sucrée, en savourant les biscuits et brownies du Mandy’s, décadents et délicieux. Qui aurait cru qu’on pouvait ressortir aussi rassasié d’un bar à salades? Avant de partir, je passe au comptoir Prêt-à-manger, afin de m’approvisionner en Jus Pur (j’ai pu goûter au A1 — à l’orange, à la pomme, au citron et au Cayenne — pendant le repas) et en vinaigrette au sésame. Je vais essayer de faire ma propre salade asiatique à la maison, même si rien ne vaudra certainement l’originale!