CHARLOTTE GAINSBOURG, L’EFFRONTÉE

On l’imagine fragile, secrète, pudique, discrète. Avec Antichrist, de Lars von Trier, qui a fait scandale au dernier Festival de Cannes, Charlotte Gainsbourg va au-delà des idées reçues, se dépasse, nous provoque.

Il y a précisément 40 ans, les célèbres parents de l’actrice heurtaient les âmes bien pensantes en interprétant la chanson Je t’aime… Moi non plus. Cet hymne érotique de trois minutes, devenu un succès mondial, n’effarouche aujourd’hui plus personne. C’est maintenant à Charlotte Gainsbourg et à Willem Dafoe (sa covedette) de nous bousculer d’une tout autre manière. Le thriller psychologique Antichrist ne laisse effectivement personne indifférent. L’histoire? Un enfant se défenestre pendant que ses parents font l’amour. Culpabilité, psychose et angoisse sont au rendez-vous.

Pour évoquer ce film, on a parlé de «violence malsaine», d’«atmosphère lourde», de «fable perverse», de «scènes à la limite du supportable». Le cinéaste Lars von Trier, qui a aussi réalisé Dancer in the Dark, avec Björk, et Dogville, avec Nicole Kidman, n’a-t-il pas dit: «Un film doit être comme un caillou dans une chaussure»? Sa dernière œuvre ne fait pas exception, et ce n’est pas Charlotte Gainsbourg qui s’en plaindra…

Après avoir triomphé sur les écrans avec Antichrist, l’actrice redeviendra sous peu chanteuse. Son disque 5:55, sorti en 2006, s’est vendu à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires. Charlotte Gainsbourg remet ça en s’adjoignant cette fois l’admirable créateur américain Beck. MRI sortira en France le 7 décembre. On dit qu’il contiendrait une chanson du répertoire underground québécois… Charlotte, 38 ans, 2 enfants, 36 films, 3 disques solos, 2 césars, le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 2009 pour Antichrist, une remarquable signature, une cohérence dans l’œuvre et dans la vie. Est-ce qu’on peut ainsi résumer l’existence? Peut-être bien.

MONIQUE GIROUX

 

PHOTO: Sylvie Lancrenon – H&K

 Chloé Sainte-Marie 

Entre la sortie de son quatrième album et l’ouverture de la Maison Gilles Carle, l’automne s’annonce chargé pour Chloé Sainte-Marie!

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 Dans Nitshisseniten e tshissenitamin (Je sais que tu sais), votre nouveau CD, vous interprétez uniquement des textes en innu du poète et musicien folk Philippe Mckenzie. Qu’est-ce qui vous inspire chez lui?

J’ai eu un coup de cœur pour lui en 1991 lors du tournage du film La postière, dont il avait fait la musique. À mes yeux, il est, avec Neil Young, un des plus grands auteurs-compositeurs- interprètes d’Amérique.

Comment décririez-vous cet album?
Comme dans les précédents, la poésie y demeure prioritaire. Il me fait penser à une fleur sauvage: tout y est beau, pur, doux et brut à la fois.

À quelques semaines de l’ouverture de la Maison Gilles Carle, comment vous sentez-vous?

Libérée! J’ouvre ma maison de Saint-Paul-d’Abbotsford à quatre
résidents semi-autonomes, avec qui nous partagerons non seulement les coûts, mais aussi une communauté d’esprit. C’est un projet-pilote, mais ça montre que chaque aidant naturel peut apporter des idées, si le gouvernement est prêt à écouter. www.maisongillescarle.org

HELEN FARADJI

 

PHOTO: Pierre Dury

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