Chaque semaine, Sarianne Cormier et Julie Artacho font découvrir deux artistes féminines de la relève sur leur blogue Nous sommes les filles. Pour appuyer leur démarche nous avons décidé de s’associer à leur projet en publiant le portrait d’une artiste. Cette semaine, on découvre Pascale Beaudin.

Née de parents néo-brunswickois à l’Ile-du-Prince-Edouard, Pascale a fait son bac en musique à l’Université d’Ottawa puis sa maîtrise et un DESS à l’Université de Montréal. Elle a ensuite fait un stage à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal.

« J’ai le même prof de chant depuis mes 17 ans. Quand j’ai fini mon baccaulauréat avec lui, il m’a encouragée à aller voir d’autres spécialistes, pour avoir d’autres perspectives. J’ai cherché longtemps sans vraiment trouver chaussure à mon pied, mais quand je suis retournée chez lui après 10 ans, c’est comme si je n’étais jamais partie.

Un prof de chant est une chose très personnelle, parce que chanter est très abstrait : un professeur peut donner une image qui peut évoquer tout le contraire chez l’élève. Ainsi, ce qui fonctionne pour l’un peut être désastreux pour l’autre. »

Pascale a obtenu des rôles à l’Opéra de Montréal, l’Opéra de Marseille, l’Opéra national de Lorraine, l’Opéra de Metz, l’Anger Nantes Opéra. Elle a été soliste pour l’Orchestre symphonique de Québec, l’Orchestre métropolitain au Festival de Lanaudière et l’Orchestre de chambre McGill au Festival Montréal Baroque.

« En opéra, je chante des rôles du répertoire de soprano lyrique léger de compositeurs tels que Handel, Mozart, Rossini, Donizetti, Bizet, Offenbach et Verdi. Je fais aussi beaucoup de concerts avec orchestre ou piano seul.

Comme je chante des compositions qui peuvent aller du XVIe siècle jusqu’à aujourd’hui, mon travail d’interprète de musique classique est de respecter les intentions du compositeur et de les intégrer dans un style propre à chaque époque. »

Pascale fut boursière de la Fondation Jacqueline-Desmarais et du Conseil des Arts du Canada. Elle a aussi obtenu la bourse d’excellence de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal.

Elle prépare actuellement un rôle dans Falstaff de Verdi à l’Opéra de Québec et plusieurs concerts cet été.

Elle compte aussi aller à Londres travailler du répertoire pour un projet d’enregistrement avec des pianistes établis là-bas.

« Le chant classique est un art qui requiert énormément de discipline. Avant tout, il faut avoir un solide bagage musical. Ensuite, il faut des années pour former une voix classique, avec tous les aspects techniques (appui du souffle, placement du son dans la tête, harmonisation des registres, harmoniques – c’est farfelu, non ?). La maîtrise du français, de l’anglais, de l’italien, de l’allemand et parfois du russe est très importante. Il faut aussi être en bonne forme physique, bien s’alimenter, éviter les abus d’alcool et bien dormir, parce que le moindre petit rhume peut vouloir dire qu’un contrat est annulé. »

 

LA PLACE DES FEMMES : « Je me rassure qu’un ténor ne pourra jamais me prendre mon rôle dans un opéra, même si je suis parfois appelée à jouer un garçon…

Mais plus sérieusement, je me réjouirais de voir plus de femmes directrices artistiques de maisons d’opéra. »

LA RELÈVE QU’ELLE ADMIRE : « Il y en a tant… Il y a des choses que j’admire chez tous les artistes que je rencontre. Voici quelques chanteuses de la relève que je ne me lasserai jamais d’entendre à cause de leur imagination musicale et leur voix unique: Michèle Losier, Julie Boulianne, Mireille Lebel, Marianne Fiset, Kimy McLaren, Isabelle Druet, Bénédicte Tauran »

LIENS WEB

www.pascalebeaudin.com

www.operadequebec.qc.ca

www.bicmusique.com

 

* Maquillage et coiffure par Mélanie Belisle/Gloss artistes

Pour lire d’autres portraits d’artistes de la relève, rendez-vous sur le blogue de noussommeslesfilles.com 

 

À lire aussi dans Musique