Elle écoute Fredric Gary Comeau

«J’ai décidé de prendre un peu d’avance et de vivre ma crise de la quarantaine à la fin de la trentaine», lance Fredric Gary Comeau en riant lorsqu’on l’interroge sur le processus de création qui a mené à son quatrième album, Effeuiller les vertiges. Ce deuxième opus francophone de l’Acadien errant, transplanté à Montréal depuis des années, est avant tout un disque d’amour, mais surtout le témoignage d’un profond changement. «J’ai vécu une période assez intense au cours des deux dernières années: on a découvert que je souffrais de diabète, et la peur de mourir m’a fait foutre en l’air ma petite vie stable. J’avais besoin de retrouver un état de vertige que je n’avais pas connu depuis l’adolescence.»

Exit, donc, la maison, la blonde adorée, la sécurité; Comeau a sauté dans le vide avec pour seule bouée de sauvetage l’idée que ses tourments allaient lui donner matière à chansons. Il en écrira plusieurs dizaines, dont sont tirées les 12 qui composent Effeuiller les vertiges, un disque plus éclaté que son prédécesseur, le langoureux Ève rêve. On y trouve des pièces plus rythmées, tantôt presque reggae,tantôt rock, même électroniques, toutes livrées de cette voix grave et inimitable. Comeau s’y révèle amoureux et hargneux, sensuel et rebelle et, au final, s’en sort indemne, voire grandi.

 

 

Le DVD nouveau

The Rolling Stones Gimme Shelter

VCM-GimmeShelter-EQ244.jpg Ce documentaire se penche sur les derniers jours de la tournée américaine des Rolling Stones en 1969. Revampé au moment de son 30e anniversaire, il bénéficie d’une autre mise à jour technologique (et de l’ajout de scènes inédites) grâce à la technologie Blu-Ray. Le moment fort de ce chef-d’œuvre du genre est sans aucun doute le concert d’Altamont, durant lequel les employés de sécurité (tous des Hells Angels) ont abattu un spectateur sous les yeux de Mick Jagger et des caméras des cinéastes. Un document essentiel pour quiconque s’intéresse à l’histoire de la culture populaire.

 

 

 

 Lire la suite: le nouvel album de Nora Jones

 PHOTO: Lousnak (Frédéric Gary Comeau) 

CHEZ LE DISQUAIRE

 

Norah Jones
The Fall

VCM-NJones-EQ244.jpgIl n’y a pas que les cheveux de Norah Jones qui ont changé sur ce nouvel album. Entourée de nouveaux collaborateurs, la chanteuse se permet quelques explorations sonores, sans pourtant s’égarer. Dans cette réalisation épurée, les guitares du splendide Marc Ribot semblent même avoir donné un électrochoc à la voix d’ordinaire endormie de la jolie brune, qui s’en donne à cœur joie. Une belle surprise.

 

 

 

 

Bernard Adamus
Brun

ADAMUS.jpgLancé à compte d’auteur plus tôt cette année, le premier disque de Bernard Adamus revit grâce à l’étiquette Grosse Boîte. Oreilles chastes, s’abstenir: dans cette collection de blues sales, l’alcool et les gros mots coulent à flots. Une galerie de paumés, d’alcoolos et de désœuvrés en tous genres prennent vie dans un univers musical évocant un Plume Latraverse égaré dans un bled du sud des États-Unis.

Trois albums à découvrir

LE PLUS DANSANT

Shakira
She Wolf

shakira.jpgOn aurait pu craindre que le virage plus électro, annoncé par la pièce-titre lancée cet été, relève de l’opportunisme le plus crasse. Heureusement, Shakira a plus de talent que bien de ses compatriotes de la planète pop et la bomba latina ne se laisse pas étouffer par les sonorités synthétiques de la réalisation de Pharrell Williams.

 

 

 

 

 

LE PLUS LOUNGE

Pink Martini
Splendor in the Grass

Pink-martini.jpg Les goûts musicaux des membres de Pink Martini ne connaissent aucune frontière. Puisant autant dans le lounge kitch des années 1960 que dans la musique de mariachis, ce nouvel opus confirme qu’au-delà de son éclectisme le groupe montre une solide maîtrise musicale.

 

 

 

 

 

 

LE PLUS MORDANT

We Are Wolves
Invisible Violence

waw.jpgConnus pour leur électro-punk abrasif, les gars du trio We Are Wolves semblent avoir redécouvert sur leur dernier album les vertus du bon vieux rock. La guitare est mise de l’avant, et le chanteur Alex Ortiz s’assume un peu plus, décidant de ne pas enterrer sa voix dans un orage de distorsion. Un disque qui leur vaudra sûrement quelques nouveaux fans.

 

 

 

 

 

 

VC-CGainsbourg-EQ243.jpgÀ LIRE

Zoom sur Charlotte Gainsbourg et  Chloé Sainte-Marie

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