C’est une voix à la fois étrange et familière. Une voix craquelée de toutes parts, usée jusqu’à la corde par le whisky, la cigarette et les drogues en tous genres. Cette voix, c’est celle de Marianne Faithfull. «On n’apprend pas à chanter comme ça; c’est la voix d’une vie», explique son réalisateur de longue date, Hal Willner. «Elle pourrait chanter l’annuaire téléphonique et me faire pleurer», renchérit son guitariste Doug Pettibone.

À 64 ans, l’ex-égérie des sixties donne raison à ceux qui n’ont jamais cessé de croire en elle en présentant son 23e album studio, Horses and High Heels, enregistré en compagnie de musiciens hallucinants de La Nouvelle-Orléans. Les blues planants y alternent avec des chansons qui swinguent, pour mettre en valeur le talent de ses accompagnateurs louisianais. Une oeuvre qui parle de la vie qui passe et de la mort qui guette, mais qui, suprême paradoxe, contient certaines des pièces les plus joyeuses du répertoire de l’artiste. Dans la chanson Eternity, qui porte si bien son nom, Marianne s’interroge sur l’impermanence du monde. On lui répondra qu’elle est déjà immortelle.

 

Photo: Wikimedia Commons

 

 

Nouveautés chez le disquaire

Bon Iver
Bon Iver

Acclamé à la sortie de l’album For Emma, Forever Ago en tant que l’un des meilleurs songwriters de sa génération (un honneur bien mérité), Justin Vernon, alias Bon Iver, est aussi un perfectionniste. Il a mis trois ans à créer ce second disque, où brille de nouveau sa voix caressante et mélancolique. L’artiste nous guide au fil d’un voyage chansonnier insolite (avec des pièces comme Lisbon, OH, Calgary et Perth), et introduit cordes, cuivres et choeurs en abondance dans ses déchirantes chansons folk.

 

Madeleine Peyroux
Standing on the Rooftop

Après un disque dépouillé rempli de ses propres compositions (Bare Bones), la chanteuse américaine poursuit son voyage dans les univers jazz, pop, blues et folk. En plus de signer de nouvelles chansons, elle propose des interprétations très personnelles de pièces pigées dans le répertoire des Beatles et de Bob Dylan, entre autres.

 

 

David Martel
You’ve Heard the Best! Now Try the Rest…

Trois ans après l’excellent mais cruellement méconnu I Hardly Knew Me, le Montréalais David Martel se permet un petit «pas de côté» en nous présentant ce minialbum de quatre chansons. Rehaussé de rythmes électroniques et de quelques manipulations sonores, son folk délicat emprunte de nouvelles avenues.

 

 

Jill Scott
The Light of the Sun

En 10 ans de carrière, Jill Scott s’est imposée comme l’une des plus grandes voix de la scène soul et R & B américaine. Qu’elle interprète des pièces plus up-tempo (dont son duo avec la rappeuse Eve) ou des ballades déchirantes, elle fait toujours preuve de la même agilité, et sa voix de miel met un baume sur les douleurs les plus vives.

 

 

Jean-Pierre Ferland
Jaune – version originale remasterisée

Presque tout le monde s’entend pour dire que Jaune est l’album qui, il y a 40 ans, a irrévocablement changé le visage de la chanson québécoise. En deux mots, c’est LE disque que tout amateur de chanson québécoise (et de chanson tout court) devrait avoir dans sa collection.

 

 

 

 

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