La jeune femme cherche partout l’intensité et, en général, la trouve. Mais après deux albums relativement introspectifs, la chanteuse vient d’accoucher d’un disque joyeusement éclaté, qui parle d’amours heureuses et de plaisirs simples, comme celui de faire la grasse matinée. Aidée entre autres par le guitariste Joseph Marchand, son fidèle complice, Ariane s’est laissée aller à des arrangements sophistiqués truffés de cordes et de cuivres, histoire d’assurer un équilibre avec les incontournables couches d’instrumentations électroniques.

Il en résulte un album (dont le titre n’avait pas encore été déterminé au moment d’écrire ces lignes) rempli de clins d’oeil aux années 60 (pensez aux Beach Boys) qui vont jusqu’à l’hommage sans pourtant tomber dans le piège du rétro. «Je l’avoue, la pièce
Tes invectives est presque un plagiat de Gainsbourg! s’exclame Ariane. Mais on peut très bien faire moderne avec des références au passé, ajoute-t-elle. Regarde Amy Winehouse…» Au bout du fil, son rire nous rassure sur son état: Ariane n’est pas mûre pour l’hôpital ni la cure de désintox. Il lui reste encore trop de sommets à escalader.

ON NOTE AUSSI…

Le plus funky
CREATURE
No Fun At All

Il émane de cette formidable machine à groove un irrésistible mélange de funk, de punk et de disco dans lequel la cloche à vache dispute la vedette aux claviers.

Le plus frais
R.E.M.
Accelerate

Les pionniers du rock indépendant américain reviennent à leurs racines et mettent de l’avant des guitares nerveuses qui propulsent des chansons à la fraîcheur quasi juvénile.
Chez le disquaire

CALI
L’espoir

Grand écorché devant l’Éternel, le Catalan Cali est devenu, au fil de deux disques (
Menteur et
L’amour parfait), une voix incontournable de la nouvelle chanson française. L’espoir se veut plus rock et plus rageur, permettant à Cali de régler ses comptes avec la France d’aujourd’hui, sans oublier que l’amour reste le meilleur moteur de sa création.

 

 

 

JAMIE LIDELL
Jim


Pour faire simple, on pourrait décrire Jamie Lidell comme le pendant masculin d’Amy Winehouse. Pas pour les frasques et les abus, mais pour le respect qu’il voue à la musique d’une autre époque – le soul des sixties, en l’occurrence –, revue et corrigée façon 21e siècle. L’artiste britannique déploie ici toute la mesure d’un talent vocal destiné à toucher un large public.