… c’est une self-made woman.

À 18 ans, elle quitte sa ville natale dans l’Ouest canadien et s’installe à Montréal pour poursuivre ses études en… neuroscience! Rapidement, elle se lie d’amitié avec des créatifs d’horizons différents, qui lui font découvrir les dédales du Montréal underground et, surtout, la musique électro. En 2010, sans aucun bagage musical, elle se met à travailler sans relâche pour créer et enregistrer des pistes expérimentales. Ses efforts portent leurs fruits: en très peu de temps, elle se fait remarquer par une grande maison de disque britannique, 4AD. En 2012, son troisième opus, Visions, la propulse vers la gloire. Acclamée par la critique, elle remporte alors le prix Juno de l’album électronique de l’année. Des débuts fulgurants, dites-vous? En novembre dernier, l’auteure-compositrice-interprète-productrice sortait son quatrième disque, Art Angels. Un album carrément pop qui déstabilise — mais ravit— tant ses fans que les critiques, et qui la catapulte au rang de star mondiale.

… elle est authentique.

En 2013, la chanteuse publie sur le réseau social Tumblr un texte poignant intitulé I don’t want to compromise my morals in order to make a living (Je ne veux pas compromettre mon intégrité pour gagner ma vie), un véritable cri du cœur dans lequel elle aborde une tonne de sujets: éthique, sexisme, image corporelle, enjeux sociaux… Son objectif? Proclamer haut et fort qu’elle n’est pas un objet, qu’elle a des opinions et des goûts bien à elle et qu’elle n’a pas besoin ni envie de changer pour plaire à qui que ce soit. Go, Grimes!

«J’en ai marre que des hommes, qui ne sont même pas des musiciens accomplis, offrent de “m’aider” à produire ma musique, comme si j’étais arrivée ici par accident, et que j’allais m’écrouler sans eux.»

… elle est féministe.

Et elle l’assume complètement! Elle a plus d’une fois dénoncé l’omniprésence du sexisme dans l’industrie musicale. Sans compter qu’elle s’est souvent insurgée de n’être pas prise au sérieux simplement parce qu’elle est une femme et qu’elle a le malheur (!) d’aimer la mode et la musique pop. «J’en ai marre que des hommes, qui ne sont même pas des musiciens accomplis, offrent de “m’aider” à produire ma musique, comme si j’étais arrivée ici par accident, et que j’allais m’écrouler sans eux. Comme si le fait que je sois une femme me rend incapable d’utiliser la technologie. Mes pairs masculins ne vivent pas ce genre de situations», dénonce-t-elle sur Tumblr. Et quand on apprend qu’elle a enregistré, produit et écrit l’album Art Angels toute seule, on comprend pourquoi elle n’a besoin de personne — et surtout pas d’un homme — pour lui dire comment bien faire son travail.

PLUS: Les soeurs Boulay: à la vie, à l’amour!

… sa musique est unique en son genre.

D’électro expérimentale à pop sucrée, la musique de Grimes évolue constamment. Normal, puisqu’elle puise son inspiration dans une grande variété de styles musicaux: électro, R&B, pop, hip-hop, noise rock, K-pop, musique médiévale… Elle assume complètement ses goûts éclectiques. Dans son répertoire, on retrouve autant du Nine Inch Nails et du Marilyn Manson que du Justin Bieber et du Beyoncé. La musique de Grimes est extrêmement accrocheuse, mais elle dérange. Et c’est ce qui la rend si singulière. Un exemple? Sur Art Angels, un album pop pourtant très accessible, elle fait appel au talent d’une rappeuse taïwanaise, Aristophanes, qui chante… en japonais. Avouons qu’on est loin de Britney et de Christina!

… c’est un oiseau rare.

Marginale. Bizarre. Anticonformiste. Flyée. C’est ainsi qu’on la décrit, et ça lui plaît. Elle a beau baigner dans la culture populaire, elle refuse d’en faire partie. À preuve: en octobre dernier, elle a symboliquement tué son alter ego, Grimes, dans sa vidéo Flesh Without Blood, parce qu’elle le trouvait trop mainstream. Pour le remplacer, elle a créé les Art Angels, des personnages qui lui permettent d’exprimer différentes facettes de sa personnalité. «Les Art Angels sont des interprètes, et moi, je suis une auteure et une productrice», explique-t-elle. On ne s’attend pas à moins d’originalité de la part d’une fille qui s’est fait mettre à la porte de son école de ballet classique pour s’être rasé la boule à zéro!

… c’est une star des médias sociaux.

Même si elle se fait infiniment discrète sur sa vie intime, son fil Instagram est une véritable mine d’or pour ses quelque 540 000 abonnés: looks, coulisses de ses séances photo, art visuel, tranches de vie… C’est du bonbon! Un exemple? Récemment, la Canadienne, qui vit maintenant à Los Angeles, s’est offert une petite coupe de cheveux DIY, dont elle a documenté chaque étape du processus. Sur son compte Twitter, suivi par 396 000 fans, elle publie d’hilarantes réflexions sur la vie en 140 caractères et d’intéressantes découvertes musicales.

 

Grimes

Crédit: Instagram @actuallygrimes

 

… elle prend soin de la planète.

Grimes est un personnage coloré, mais le vert est assurément dans sa palette! En plus d’être végétalienne, elle met un point d’honneur à rendre ses tournées les plus écoresponsables possible. Elle et les membres de son équipe n’utilisent que des bouteilles et des assiettes réutilisables, refusent toute nourriture superflue afin d’enrayer le gaspillage et exigent des plats cuisinés à partir d’ingrédients locaux et biologiques. Tout pour faire de la tournée une aventure presque zéro déchet! Sa seule demande farfelue? Qu’un petit animal (comme un bulldog français, un chinchilla ou un pug) lui rende visite dans sa loge, «à condition qu’il puisse retourner dans un lieu sécuritaire par la suite». Craquant!

«Je ne comprends pas pourquoi des producteurs m’approchent pour me proposer de faire mon travail [à ma place]. C’est comme si j’allais voir un cinéaste pour lui dire que je voulais réaliser son film. Ça n’a pas de sens! C’est ma job!»

… c’est un modèle à suivre.

Dans l’industrie musicale, les productrices sont en minorité. Or, Grimes veut à tout prix produire sa propre musique. Pour elle, c’est plus qu’une simple question de talent: c’est aussi un geste politique. «Je ne comprends pas pourquoi des producteurs m’approchent pour me proposer de faire mon travail [à ma place]. C’est comme si j’allais voir un cinéaste pour lui dire que je voulais réaliser son film. Ça n’a pas de sens! C’est ma job!», scande-t-elle dans un documentaire produit par The FADER à la sortie de son plus récent album. La popstar hors norme a également créé une coopérative d’artistes, Eerie Organization, pour aider d’autres musiciennes à faire entendre leur musique. Malgré ses cheveux multicolores et ses nombreux tatouages, Claire Boucher est résolument un exemple à suivre !

PLUS: Beyoncé: rencontre avec celle qui a conquis la planète

… son look est inimitable.

«La haute couture, c’est de l’art spécial pour le corps humain», s’extasie celle dont les looks avant-gardistes témoignent de son âme d’artiste. Impossible de décrire son style qui change constamment, au gré de ses humeurs. On l’a retrouvée plus d’une fois dans les pages des plus grands magazines de mode (elle a d’ailleurs fait la couverture du Teen Vogue, au printemps dernier) et elle est souvent habillée par des designers de renom: Louis Vuitton, Rodarte, Christian Dior… Grimes est aussi la toute nouvelle égérie de la fragrance POP, de Stella McCartney, une eau de parfum créée avec une technologie novatrice qui minimise l’empreinte environnementale du produit et de l’emballage. À la mode oui, et durable en plus!

… elle est trop cool !

Parce qu’être soi-même sans compromis, c’est trop cool!