Dans sa bulle est mordant, bien entendu, mais aussi émouvant. L’héroïne, une certaine Mélisse, a grandi sans père et se méfie des hommes.

Il y a du cynisme dans ce roman, comme dans vos autres livres, mais on y trouve aussi une forme d’espérance à l’égard de l’humanité.

Le fait d’avoir pris comme toile de fond une unité de soins prolongés m’a amenée à traiter mes personnages avec une sorte de compassion, mais sans opter pour la complaisance. Côtoyer dans mon travail des gens qui sont souvent très malades a teinté mon écriture, mon désir de parler de choses humaines sans tomber dans ce cynisme dont on m’a souvent accusée, alors que pour moi, il ne s’agit que de lucidité.

 Le regard que vous posez sur la vieillesse est attendrissant et va au-delà des clichés.

J’approche la cinquantaine, je me scrute tous les jours et même si je n’utilise pas de loupe, je vois très bien la dégénérescence de mon corps! Je pense que nous, les femmes, devons être fortes pour résister à la tentation de faire rénover artificiellement nos corps. Je vois des femmes qui sont obligées de passer sous le bistouri pour des raisons vraiment cruciales. Ça me force à me pencher sur ce qui est réellement important dans la vie: non pas notre apparence physique, mais ce qu’on est, ce qu’on a et qu’on n’apprécie jamais tant qu’on ne l’a pas perdu.

Il y a plusieurs quêtes dans ce roman: celles de soi-même, de l’amour, du père.

J’ai rarement abordé le sujet du père, du fait que je n’ai pas vraiment connu le mien. Ici, je le fais de façon on ne peut plus directe. Je pense, peut-être à tort, que la relation qu’une femme entretient avec les hommes est obligatoirement tordue quand la relation au père n’a pas existé. La quête du moi a toujours fait partie de mes questionnements. ComTrois questions à Georges-Hébert Germain me Mélisse, je voulais comprendre ce que je faisais là, connaître la nature de mes tourments. Je pense ne pas y être encore complètement arrivée!

 

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