Le jour avant le bonheur
Erri De Luca (Gallimard)

Il est orphelin. Il a 13 ans quand le roman commence, il en aura 18 à la fin. Il raconte sa vie à Naples, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Son amour fantasmé pour une fille inaccessible, leur rencontre tant attendue, leur histoire impossible. Son apprentissage de la sexualité auprès d’une veuve joyeuse aux accents felliniens. Sa découverte des horreurs de la guerre, aussi. Et son amitié avec un vieux sage, qui l’initie sans en avoir l’air aux rudiments de la vie. Pour le reste, pour ce qui pourrait ressembler au bonheur, à chacun de trouver sa voie, n’est-ce pas? Dans une entrevue qu’il a donnée à l’occasion de la parution de ce livre, Erri De Luca, un des auteurs italiens les plus lus dans le monde, disait: «Certaines personnes savent, le jour d’avant, qu’elles ont rendez-vous avec le bonheur. Et, malgré cette intuition, elles ne seront pas prêtes. Il est toujours une embuscade. On est pris par surprise. Le jour d’avant est donc le meilleur…»

 

coeur-regulier-250.jpgLe coeur régulier
Olivier Adam (Les Éditions de l’Olivier)

Depuis son premier livre paru il y a une dizaine d’années, Je vais bien, ne t’en fais pas, la petite musique mélancolique de ce romancier français de 36 ans nous fait craquer. Il y a trois ans, on a franchement regretté de ne pas pouvoir prendre dans nos bras, ne serait-ce qu’un instant, la jeune femme au bout du rouleau qui cherchait un sens à son existence dans À l’abri de rien. Une fois encore, il y a ici une femme meurtrie. Elle a 40 ans, un mari, des enfants, un emploi. Mais tout bascule quand son frère à peine plus âgé, celui qui aurait pu être son jumeau et avec qui elle a fait les quatre cents coups, meurt subitement. Accident d’auto. Mais s’agit-il vraiment d’un accident? Ce maniaco-dépressif alcoolo qui rêvait de devenir écrivain était sans cesse déçu par la vie. Dès l’annonce de sa mort s’amorce pour Sarah une dérive qui l’amènera, suivant les pas de son frère, jusqu’au Japon, en quête de ressourcement. Chemin faisant, son propre désarroi lui apparaîtra lorsqu’elle devra affronter son sentiment de culpabilité. Pourquoi l’avait-elle abandonné, trahi, ce frère chéri?

 

 

 

 

 

On a adoré L’indésirable, de Sarah Waters (Alto)

L’histoire

La Seconde Guerre mondiale vient de s’achever. En Angleterre, une famille issue de la haute société mais aujourd’hui désargentée se débat contre des fantômes ayant élu domicile dans sa demeure ancestrale.

Ce qui vous fera succomber

1. Le personnage central est la maison elle-même: autrefois somptueuse, non seulement elle tombe en ruine, mais elle semble possédée par une présence maléfique.

2. Tout le monde en vient à dérailler. À commencer par le chien, qui commet un acte irréparable. Le fils, lui, hallucine, puis la mère disjoncte et la fille perd pied. Mais tout ça arrive petit à petit.

3. La fin est ouverte: s’agit-il d’une maison hantée ou d’une famille de fous, victime d’une tare génétique?

Notre avis

L’écriture est fluide, le style fin, élégant. Le genre de roman dans lequel on se plonge et qu’on dévore du début à la fin.

 

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