BEAUTÉS DÉSESPÉRÉES À L’ANGLAISE

ARLINGTON PARK
Rachel Cusk (Éditions de l’Olivier)

Ça se passe dans la banlieue anglaise, mais ça pourrait être n’importe où. Ça se passe en une journée, comme dans Mrs Dalloway, de Virginia Woolf, mais sans la fin tragique. Ça rappelle aussi un peu ce livre-culte des féministes, Le carnet d’or, de Doris Lessing. On suit cinq femmes d’aujourd’hui, cinq mères de famille dans la trentaine qui se côtoient, qui n’en peuvent plus de leur vie, mais qui ne le disent pas. C’est caustique, terriblement caustique. C’est une réflexion sur la maternité, la famille, le couple. Sur la petite fille en soi qui crie qu’elle étouffe, qu’elle veut encore rire, être libre, rêver. C’est le sixième roman de la Britannique Rachel Cusk, son premier traduit en français. Ne passez pas à côté.

CLOCHE DE VERRE À LA FRANÇAISE

À L’ABRI DE RIEN
Olivier Adam (Éditions de l’Olivier)

Ici, on suit une femme, une seule. Une jeune mère de la banlieue française. Elle ressasse sa vie. Cherche à comprendre comment c’est arrivé, à quel moment le fil en elle s’est cassé. Comment cela a-t-il commencé? Par l’ennui? Par un ras-le-bol généralisé? Assez de la petite vie, de la télé toujours allumée, des tâches ménagères, du manque d’air. Assez de fonctionner dans le moule préétabli, étrangère à soi-même. Il y a pire. Il y a la vie des sans-abris, des sans-papiers qu’on tabasse avant de les retourner dans leur pays. Comment rester indifférente à leur sort? Est-ce là que tout a commencé, quand elle a vu un homme en haillons dans la nuit? Ou avant, à la mort de sa sœur? Comment savoir? Ce roman bouleversant vous arrachera peut-être quelques larmes. Vraiment, l’auteur de Je vais bien, ne t’en fais pas, adapté au cinéma en 2006,