ON A ADORÉ

CE QUE LE JOUR DOIT À LA NUIT de Yasmina Khadra (Julliard)

L’histoire

Un petit garçon grandit dans la misère en Algérie. Son père, un paysan, a perdu le peu qu’il possédait. Il ne s’en remettra jamais, la folie ayant raison de lui. Tandis que la mère et la petite soeur vivront dans le plus grand dénuement dans un bidonville insalubre, le garçon, lui, sera recueilli par une famille aisée de la ville. Younes deviendra Jonas, adoptera les moeurs de sa nouvelle mère française, recevra une éducation européenne. Mais peut-on oublier d’où on vient? Jusqu’à quel point peut-on nier sa propre identité?

Ce qui vous fera succomber

1. On suit Younes-Jonas des années 30 à aujourd’hui. Ce faisant, on traverse l’histoire de l’Algérie. Guerre d’indépendance, montée du fondamentalisme islamique et attentats terroristes inclus.

2. On vit de l’intérieur les tiraillements, les contradictions, les angoisses du héros qui doit malgré lui choisir son camp.

3. On le voit aussi tomber amoureux fou d’une femme… mais lui tourner le dos. Et s’entêter dans sa bêtise, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Hélas! «On ne prend conscience de l’irréparable que lorsqu’on l’a commis.»

Notre avis

Est-ce le fait de revisiter l’histoire de son pays d’origine? L’auteur des
Hirondelles de Kaboul et de
L’attentat s’est surpassé. Quel souffle!
DOUBLE VIE

LES ACCOMMODEMENTS RAISONNABLES de Jean-Paul Dubois (Éditions de l’Olivier)

Il est scénariste. Il est Français. Son père l’emmerde, sa femme fait une dépression. Il est invité à Hollywood, pour collaborer à un film bidon. Là-bas, il tombe amoureux d’une femme, le parfait sosie de son épouse… en plus jeune. Que faire? Comment concilier l’attachement profond que Paul ressent pour la mère de ses enfants et le désir brûlant qu’il éprouve pour la belle Américaine à la chair ferme? Comment réconcilier la France et les États-Unis? Et puis comment faire le pont entre le monde factice du cinéma et la réalité quotidienne? La solution: les accommodements raisonnables… à la manière de l’auteur d’
Une vie française. Il a tellement aimé l’expression québécoise qu’il l’a choisie pour titre. Hilarant.