Le droit chemin
David Homel (Leméac/Actes Sud)

Il est marié depuis des décennies. À la maison, avec sa femme, il n’a plus de vie sexuelle. Crise de la cinquantaine oblige, ce prof d’université, qui n’a pourtant rien d’un coureur de jupons, reluque en secret les jeunes filles en fleurs. La chair fraîche ravive la virilité… Alors, passer à l’acte ou pas? Mais est-ce vraiment d’une relation extraconjugale qu’il a besoin? Pourquoi pas d’une liaison avec sa propre femme? Dans ce roman où pointent l’humour et l’autodérision, l’écrivain montréalais dépeint à merveille les chemins tortueux qu’emprunte le désir masculin.

 

 

vie-breve.jpgLa vie est brève et le désir sans fin
Patrick Lapeyre (P.O.L.)

Non, ils ne font pas vraiment l’amour à trois. Mais ils sont trois dans cette histoire: deux hommes et une femme, deux hommes qui aiment la même femme. Elle, évanescente, énigmatique, résiste à toute forme d’enfermement dans le couple Elle oscille constamment entre ses deux amants, entre Londres et Paris. À Paris, justement, celui qui l’attend les bras ouverts est marié et il n’arrive pas à se brancher. Mais sa femme à lui, que veut-elle? Il pourrait bien s’agir d’un quatuor, finalement, plutôt que d’un trio amoureux… Un roman d’une grande beauté, couronné l’automne dernier par le prix Femina.

 

 

 

frere-cohen.jpgComme dans un film des frères Coen
Bertrand Gervais (XYZ)

Il a 50 ans et ressent comme jamais l’urgence de vivre, de s’éclater. Sa femme ne l’allume plus (lui non plus). On connaît la chanson… Bref, c’est ailleurs que cet écrivain qui n’écrit plus s’envoie en l’air, désormais. Dans son imagination, en fait. Avec nulle autre que l’actrice Gwyneth Paltrow. Ça deviendra une obsession, jusqu’au délire. Complètement déjanté comme roman et franchement comique par moments.

 

 

DANIELLE LAURIN

 
On a adoré Contre Dieu, de Patrick Senécal (Coups de tête)

L’histoire Un homme perd sa femme et ses enfants dans un accident. Il finira par perdre pied complètement.

Ce qui vous fera succomber

1. Le ton sans concession, rentrededans.

2. Le rythme effréné, à couper le souffle. On croirait lire un texte écrit d’une seule pièce, dans l’urgence.

3. Le «tu» intrusif du récit. Du genre: «[…] tu te mets à trembler, tu te lèves et vas dans la chambre des enfants, tu observes leurs deux petits lits, surtout celui d’Alexis qui a toujours ses barreaux de sécurité, tout à coup tu les arraches, les fracasses contre le mur, frappes les jouets, les photos, les lits, tout fend, tout éclate […].»

4. Le dédale de souffrance et d’autodestruction dans lequel s’enfonce le héros, qui en veut au monde entier. Notre avis Un roman moins violent, moins terrifiant, tellement plus ramassé, plus «punché» que les livres précédents du très populaire et très efficace auteur de thrillers québécois.

DANIELLE LAURIN

Bédés de filles

Qui a dit que les mangas étaient réservés aux adolescents? L’univers de la bédé japonaise regorge de titres dédiés aux femmes. En voici trois.

Le plus extravagant: Rock, de Kyôko Okazaki

Rock est une comédie romantique délirante dans laquelle l’auteure prend plaisir à jouer avec les stéréotypes d’une histoire d’amour classique. Survolté et rafraîchissant. (23$; Casterman)

Le plus touchant: Un drôle de père, de Yumi Unita

Célibataire dans la trentaine, Daikichi se retrouve du jour au lendemain responsable d’une petite fille de six ans. Un portrait sensible et drôle d’un père atypique. (19$; Delcourt)

Le plus classique: L’apprentie geisha, de Kazuo Kamimura

Dans ce manga émouvant où les dessins évoquent des estampes japonaises, on découvre les geishas, leur élégance, leurs coutumes, les hauts et les bas de leur existence. (22$; Kana)

CYNTHIA BRISSON

 

À LIRE: On a adoré Infrarouge, de Nancy Houston