LA PACIFISTE
Aung San Suu Kyi – Le jasmin ou la lune
Thierry Falise (Florent Massot)

Élue démocratiquement en 1990, celle qu’on surnomme «la Mandela asiatique» n’a jamais pu exercer le pouvoir dans son pays, la Birmanie, où règne une dictature militaire. Au cours des 18 dernières années, elle en a passé 11 en résidence surveillée. Depuis 2003, elle est coupée de tout contact extérieur sauf pour son médecin, qu’elle voit une fois par mois.

On sort secouée de ce livre qui retrace le parcours de la dame de Rangoon: l’assassinat de son père, héros de l’indépendance birmane, alors qu’elle n’a que deux ans; son mariage avec un Anglais qui lui donnera deux enfants, qu’elle ne verra pas grandir; sa lutte incessante, pacifiste, contre la dictature. «Tout le monde est au courant et encore une fois nous n’aurons rien fait», se désolait récemment dans les médias Jane Birkin, à l’instar d’Eric Clapton, de Peter Gabriel, de Paul McCartney, d’Avril Lavigne, de Sting et de U2, qui, par le passé, ont apporté leur soutien à Aung San Suu Kyi, aujourd’hui âgée de 62 ans.

L’AVANT-GARDISTE
Elle, tant aimée
Melania G. Mazzucco (Flammarion)

L’année 2008 marquera le centenaire de sa naissance. Annemarie Schwarzenbach, qui a vu le jour dans une riche famille suisse, a fait scandale à son époque. Rebelle, suicidaire, morphinomane, cette lesbienne à la silhouette androgyne a été écrivaine, archéologue, reporter et photographe. Cette grande voyageuse a séduit les hommes et les femmes dans son sillage, avant de mourir, trop tôt, dans la trentaine. Admirable ouvrage que cette bio romancée, signée par une jeune auteure italienne couronnée de prix dans son pays. LA PRÉCURSEURE
La vie de Margaret Laurence
James King (Tryptique)

Elle est morte il y a 20 ans. Considérée comme faisant partie des plus grands écrivains canadiens-anglais, cette Manitobaine née en 1926 a ouvert la voie à d’autres auteures. Elle a consacré sa vie à l’écriture. Envers et contre tout: un mari aimant mais jaloux du temps que lui volait la passion littéraire de sa femme; des enfants aimés mais élevés par une mère se sentant coupable de ne pouvoir leur consacrer toute l’attention souhaitée. Inquiète, angoissée, Margaret Laurence n’a pourtant jamais cessé de lutter… jusqu’à ce que, atteinte d’un cancer, elle se suicide à l’âge de 60 ans. Voici, enfin traduite en français, une bio hyper documentée de cette grande auteure, deux fois récompensée par le Prix du Gouverneur général et traduite dans le monde entier.