À quoi ressemble ton parcours? «J’ai toujours aimé créer. Tout petit, je jouais sans cesse avec mes Lego et adolescent, j’étais de ceux qui dessinaient sur les bureaux de l’école. Mais mon amour pour l’art a explosé lorsque j’ai suivi un cours de photo à l’université. Soudainement, j’ai voulu tout essayer, de la sculpture à la peinture en passant par la photo. Je passais tout mon temps libre à l’atelier de l’école. Après quelques expos et mauvaises expériences avec des galeristes, je suis retourné étudier en publicité, question d’apprendre à faire moi-même la promotion de mon art. Ensuite, j’ai passé six ans dans le milieu de la pub avant de me fatiguer et de me tourner vers la soudure. Mon parcours éclectique comprend aussi des expériences en cinéma, en ébénisterie, en peinture et en décor. Aujourd’hui je travaille de nouveau dans le milieu des communications tout en continuant à pratiquer mon art à temps partiel.»   

Ton objectif n’est donc pas de vivre de celui-ci? «Je veux que les choses se fassent naturellement, sans rien forcer. Pour moi, l’art est davantage un passe-temps qu’une carrière. Ça me détend et me permet de focaliser sur autre chose que mon travail. Et pour être franc, je suis réticent à en faire une carrière. Mon processus créatif ne doit pas être influencé par des préoccupations de mise en marché ou de marketing. Je ne suis pas prêt à me dénaturer pour vendre mes créations. Un artiste qui se laisse guider par les demandes du marché ne produit plus de l’art. Au final, je suis très à l’aise avec le fait que je ne vivrai peut-être jamais de mes créations ou que ça n’arrivera pas aussi rapidement que si je m’y consacrais à temps plein.»

Que souhaites-tu communiquer par ton art? «Je désire toucher les gens avec la finesse des propos transmis dans chacune de mes créations. De nos jours, nous sommes bombardés d’images. La publicité et la télévision sont passées maître dans l’art de nous émouvoir. Cependant, il manque de finesse, celle qui vient avec la sagesse, le temps, les réflexions et la technique.» À lire: 5 minutes avec…Dan Aykroyd

Pour toi, l’art est… «Pur et simple. En tant qu’adultes, on ne remarque plus rien. Prenons l’exemple d’un oiseau. En le voyant, on pense aux défécations qui pourraient se retrouver sur notre BMW, mais on ne prend pas le temps de bien observer cet être merveilleux et inexplicable. C’est parce que j’ai choisi de ne pas refouler l’enfant en moi que je réussis toujours à m’émerveiller devant les mystères de la vie. Un must pour mon processus créatif.»

Qu’est-ce qui t’inspire? «Tout. Tel un journaliste visuel, je suis en quête d’idées et en mode création 24 heures par jour. Je ne me contente plus seulement de voir les choses, j’essaie plutôt de les comprendre.»

Tes impressions du milieu de l’art visuel au Québec? «Il y a énormément de talent à travers la province. L’art visuel au Québec est en effervescence, mais drôlement, un mystère continue de l’entourer. Pourtant, il est plus accessible qu’on le croit, autant dans son prix que dans sa valeur intellectuelle. Mon plus beau souhait? Que chaque Québécois adopte et supporte un artiste de la relève et l’aide à croître. À mon avis, c’est la population qui doit décider des artistes qu’elle désire supporter sans être influencée par les galeristes, qui tentent de dicter le marché.»
 

Olivier Lefebvre - Longboards

Sa série de longboards. «Elle m’a permise de développer mon côté mystique en plus de déclencher ma quête d’équilibre et de zénitude. J’y travaille toujours d’ailleurs!»

Petit Loup - Olivier Lefebvre

«Petit Loup». «Cette création en métal, présentée lors du Festival de l’Art Souterrain de Montréal en 2010, a confirmé mon intérêt pour les thèmes des animaux et de la spiritualité. Du même coup, en utilisant des déchets urbains pour créer cette pièce, j’ai tenté de faire passer un message.»[/caption] Pour voir plus de créations d’Olivier Lefebvre, rendez-vous sur  olivierlefebvre.com.