Après des mois d’attente, après qu’on a fait des décomptes de toutes sortes et barré des jours sur des calendriers de l’Avant, le deuxième volet de la saga Twilight est enfin arrivé au cinéma. Alors? Alors New Moon commence là où Twilight se termine. Bella (Kristen Stewart) et Edward (Robert Pattinson, faut-il le préciser?) sont toujours aussi amoureux, sauf qu’un petit élément angoissant s’est ajouté à l’équation: la notion du temps. Pas facile de fêter ses 18 ans quand notre amoureux restera éternellement figé à 17, même pas l’âge légal pour boire… Pour Bella, la solution est simple: il suffirait qu’Edward la transforme en vampire. Chose qu’il refuse catégoriquement de faire, puisqu’il craint qu’elle n’y perde son âme (ce qui nous vaut plein de bouts de dialogue avec les mots «âme» et «sans âme» dedans).

Le jour de son 18e anniversaire, Bella est invitée à un party de vampires chez les Cullen. Elle se coupe en essayant d’ouvrir un cadeau. Une goutte de sang perle. Oups. Il n’en faut pas plus pour mettre l’eau à la bouche à la maisonnée de vampires. Rongé par la culpabilité (regard intense, sourcils froncés, mâchoire serrée), Edward décide de la quitter pour toujours. Bella s’effondre. Arrive Jacob (Taylor Lautner), le sympathique meilleur ami qui a pris du muscle. Voilà, la table est mise pour deux heures et quelque de vampires, loups-garous et jeunes Amérindiens dotés de pectoraux bien définis.

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La première chose à noter dans New Moon? Les effets spéciaux ont été revus et améliorés. Oui, Edward scintille toujours au soleil, mais les batailles sont plus convaincantes et réalistes qu’avant. L’ensemble est plus léché, moins maladroit que le premier. Et pourtant, il y manque quelque chose. Réalisée par Catherine Hardwicke, la première mouture avait un je-ne-sais-quoi de magique et de troublant, qui transcendait la gaucherie de certaines scènes. Il y avait une électricité presque tangible entre les acteurs, un désir inassouvi bercé de mystère, une histoire campée dans l’atmosphère maussade d’une petite bourgade américaine baignée de lumière froide.

Cette fois, les mêmes éléments sont là, mais la sauce ne prend pas autant. Avec Chris Weitz à la barre, la machine est mieux huilée, mais dépourvue d’émotion. Pourquoi Bella et Edward sont-ils si amoureux, déjà? Les baisers qu’ils échangent ne suffisent pas à nous le rappeler – trop rapides, trop prudes, pas assez intenses. La chimie entre les acteurs ne semble plus la même, mais à la décharge de Kristen Stewart, il n’est pas facile de jouer avec une statue de marbre qui parle…

Ce qui nous amène au plus grand problème de New Moon: le fait que Robert Pattinson ne dispose que d’une seule expression faciale. Il veut quitter Bella? Regard fixe, mâchoire crispée, sourcils froncés. Il confronte Jacob? Regard fixe, mâchoire crispée, sourcils froncés. Dans la peau de Jacob, le jeune Taylor Lautner lui vole complètement la vedette. Les seuls moments de tension sexuelle, c’est lui qui les créé à l’écran. Faut dire que son costume – ou absence de costume – y est pour quelque chose…

Peut-être Chris Weitz n’a-t-il pas compris quelque chose que Catherine Hardwicke ressentait instinctivement: que Twilight n’est qu’un long fantasme féminin. On veut moins des scènes d’action hyper réalistes que des longs plans contemplatifs où la camera caresse amoureusement les yeux, les pommettes, les lèvres ourlées de Robert Pattinson. C’est mieux quand il ne parle pas… Le principal intéressé l’a lui-même affirmé à Entertainment Weekly récemment: « Les cheveux, c’est 75% de ma performance ».  Dans ce contexte, on se permettra de faire remarquer que les cheveux en question étaient moins bien décoiffés que la première fois, et qu’on le préférait en jean et t-shirt qu’en veston et pantalon, habillé comme pour recevoir un diplôme. Et que dire de la scène où Alice imagine Edward et Bella en train de gambader ensemble dans les bois, vêtus de tons écrus… Un nouveau styliste, quelqu’un!

Bien sûr, il faut aller voir New Moon quand même. Bien sûr, le film est loin d’être mauvais. Mais ça s’arrête là. On n’aura plus cet étrange sentiment d’apesanteur en sortant du cinéma, comme si on y était encore, dans ce conte de fées gothique où la gravité n’a plus de prise. Là, on est dans un bon film hollywoodien pour ados. Point à la ligne. Dommage. 

Avec quel vampire de Twilight ou de True Blood iriez-vous le mieux? Faites le test pour le découvrir!