Elles travaillent dans l’ombre, derrière la caméra. Elles portent à l’écran toutes sortes d’histoires qui nous captivent et parfois nous bouleversent. Mais encore aujourd’hui, les réalisatrices québécoises peinent à obtenir une reconnaissance équivalente à celle de leurs confrères masculins, souvent parce que leurs films reçoivent moins de 15 % du financement public accordé au cinéma. On peut cependant dire qu’en 2013 Pascale Ferland, Chloé Robichaud, Louise Archambault et Catherine Martin ont obtenu leur juste place au tableau d’honneur.

Dans Ressac, son tout premier film de fiction, Pascale Ferland nous a raconté avec finesse le quotidien amer de trois femmes éprouvées par le deuil. La cinéaste Catherine Martin a déployé devant nos yeux un magnifique tableau de la Gaspésie intitulé Une jeune fille, qui a remporté le prix du jury du Festival de cinéma de la Ville de Québec. Une oeuvre dépouillée, mais puissante, qui esquisse la rencontre entre une orpheline et un paysan forcé de céder ses terres. À l’étranger, notre cinéma national a brillé de tous ses feux, notamment grâce à une jeune Montréalaise de 25 ans. Chloé Robichaud a vu son premier long métrage, Sarah préfère la course, se hisser à Cannes dans la catégorie Un certain regard, en plus de récolter des lauriers à Toronto, à Londres, à Vancouver et à Los Cabos, au Mexique. De 2013, on retiendra aussi le nom de Louise Archambault, qui nous a offert la grande petite histoire de Gabrielle, une jeune handicapée qui veut vivre «comme tout le monde». Un film «risqué» qui a touché droit au coeur le public du festival de Locarno et le jury du festival d’Angoulême. Cette nouvelle vague de cinéastes d’ici nous a prouvé, une fois de plus, que le cinéma des femmes ne se réduit pas qu’à une étiquette et qu’il peut transcender les frontières du genre, si bien sûr on lui en donne les moyens.

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