Elle est la nouvelle enfant chérie de Las Vegas. Celle que tout le monde s’arrache. Depuis l’été 2013, Véronic DiCaire fait salle comble au Jubilee Theatre du Bally’s avec son spectacle Véronic: Voices. Trois soirs par semaine, l’artiste donne des frissons au public de la capitale du jeu et du divertissement en imitant les plus grandes chanteuses de l’histoire: Christina Aguilera, Madonna, Adele, Lady Gaga, Barbra Streisand, Tina Turner, Katy Perry, Taylor Swift, Whitney Houston… sans oublier Céline Dion. Six mois seulement après avoir pris l’affiche, son spectacle a été classé parmi les shows à ne pas manquer selon le vénérable USA Today. Et pour cause! Quiconque a vu Véronic sur scène au Québec ou à Las Vegas a été soufflé par sa virtuosité.

Toutes les voix qu’elle reproduit à la perfection – elle en compte 112 à son répertoire – sont le fruit d’un travail aussi rigoureux qu’inspiré. Entre ses séances intenses d’entraînement vocal et de danse, Véronic étudie ses prochaines «victimes», traque le geste révélateur, cherche l’intonation reconnaissable à la première envolée. Elle s’empare des singularités des divas pour les incarner amoureusement, sans jamais les parodier.

On l’a d’abord connue comme chanteuse, mais Véronic DiCaire a toujours eu des talents d’imitatrice dans le sang. Il a cependant fallu qu’elle fasse carrière dans la chanson pendant plus de 20 ans (de ses débuts, à 15 ans, dans le groupe Sens Unique jusqu’à la réalisation de deux albums, Véronic DiCaire et Sans détour, en passant par la participation aux comédies musicales Grease et Chicago) pour que se produise le fabuleux coup du destin qui a révélé son don pour l’imitation au grand public…

Nous sommes en 2007. La chanteuse franco-ontarienne travaille à la conception de son album avec Marc Dupré. Ensemble, ils s’amusent à imiter des voix. Ébloui par les métamorphoses vocales de Véronic, Marc entreprend de la présenter à son beau-père, un certain René Angélil, qui est conquis à son tour. On connaît la suite…

En 2008, Véronic fait un tabac à Montréal en première partie du spectacle Taking Chances, de Céline Dion, au Centre Bell. René Angélil s’offre alors pour produire sa première tournée d’imitatrice au Québec et lui ouvre toutes grandes les portes de Paris. Pendant trois ans, l’infatigable blonde fait la conquête du public français. D’abord, modestement au Théâtre de la Gaîté-Montparnasse; ensuite, remarquablement à La Cigale; puis, triomphalement à la mythique salle de l’Olympia. Elle brille aussi en Belgique et en Suisse. Sans jamais oublier le Québec. Et aujourd’hui, Ve-row-neek (comme l’appellent nos voisins du Sud) réalise son rêve américain sur les planches de Vegas…

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J’ai rencontré l’étoile blonde à Montréal, dans son resto préféré, en mars dernier, alors qu’elle venait de finir une tournée québécoise menée à un train d’enfer et qu’elle s’apprêtait à conquérir Vegas. Devant un verre de blanc et des mets délicats, elle s’est racontée, grisée par l’aventure qui l’attendait.

C’est fou, la vie que vous menez, non? Oui, je suis en surdose d’adrénaline ces temps-ci. Le soir, j’ai du mal à me poser la tête, tellement je suis excitée par tout ce qui m’arrive! Mais c’est si extraordinaire…

Votre carrière atteint des sommets vertigineux. Vous brûlez de conquérir l’Asie, l’Europe anglophone et l’Australie. D’où vous vient une telle soif de dépassement? Il faut que je me mette en danger, c’est plus fort que moi. Ce n’est pas par ambition ou par besoin de reconnaissance excessifs, non. C’est vraiment par curiosité et par goût du défi. Petite, je rêvais d’avoir une étoile dans mon cahier. Mais comme je n’étais pas bonne en classe, je me suis dit que j’allais travailler fort pour l’obtenir autrement. C’est grâce à mon métier, et à force de rigueur, que je l’ai finalement décrochée. Et j’en suis fière!

Quel moment préférez-vous dans la préparation de vos imitations? Le déclic. Le moment où je me dis: «Ça y est, je l’ai!» Ça peut passer par un son, une image ou une sensation. Par exemple, pour Isabelle Boulay, ç’a été tout d’abord une image: il m’a suffi de pencher ma tête vers l’arrière et d’imaginer ses longs cheveux roux pour qu’elle se révèle par ma voix. D’une chanteuse à l’autre, la porte d’entrée est toujours différente.

En revanche, que redoutez-vous le plus? C’est le par coeur! J’ai beaucoup de mal à apprendre les paroles de mes chansons. Ça me demande des heures et des heures de travail. Mais une fois sur scène, je suis comme une athlète qui puise dans sa «mémoire musculaire»: tout s’enchaîne… et j’y arrive!

Imiter la voix des autres, ça apporte quoi à la chanteuse en vous? J’ai l’impression que ça me donne une assurance sur scène que je n’ai pas naturellement. Il y a des soirs où je me demande si je vais être capable de finir le show en imitant Whitney Houston. Mais je me dis «Vas-y, tu vas réussir», puis le moment venu, je ne sais pas pourquoi, avec sa voix, j’y arrive. Comme si ma voix s’élevait à travers la sienne…

Ça a quelque chose d’un peu surnaturel, non? Totalement! Je ne suis pas Pink ni Céline, mais lorsque je les imite, les émotions que je fais ressentir aux gens sont bien réelles. Sans vouloir tomber dans l’ésotérisme, j’ai parfois l’impression de vivre des expériences étranges. Je me souviens d’un soir où j’imitais Dalida à l’Olympia… Il s’est passé quelque chose de tellement spécial que je me suis demandé si je n’avais pas été son canal [pour la faire revivre parmi nous].

Vous semblez avoir beaucoup d’affinités avec Céline Dion… Certains croient qu’on est des jumelles cosmiques. (rires) Je ne prétends pas être son équivalent sur le plan artistique, mais c’est vrai qu’on se ressemble beaucoup. On a la même façon de voir la vie. D’ailleurs, dès qu’on s’est rencontrées, il y a eu une complicité entre nous.

À quoi ça tient, selon vous? Au fait que je ne suis pas groupie – et j’espère que Céline le voit. Qu’on ne se trompe pas: j’admire son talent immmmmense, mais dans la vie de tous les jours, moi, ce qui m’intéresse, c’est la femme et la mère en Céline. J’aime parler avec elle de la famille, de vêtements, de coiffures… de toutes ces petites choses qui n’ont rien à voir avec le métier.

Pourtant, elle vous a prise sous son aile. Elle coproduit votre spectacle à Las Vegas… Céline sait combien travailler à Vegas est exigeant. Combien la machine est grosse et combien tout tourne autour de l’argent, là-bas. Mais elle n’entre pas dans le jeu. On a failli tomber dans le piège au début, en voulant donner trop de spectacles d’affilée. Céline a dit «non, pas question!» [elle l’imite avec l’index en l’air] pour me protéger de l’épuisement. Et elle a eu raison de le faire. Avec mon conjoint, Rémon, elle m’aide à préserver l’équilibre entre ma carrière d’artiste et ma vie de femme.

À chacune de vos apparitions, vous êtes une bombe d’énergie, pétillante, optimiste… Oh, mon Dieu! Je ne suis pas d’un naturel positif, non, non, non! (rires) C’est Rémon qui m’a appris à voir le bon côté des choses et à cesser de toujours imaginer le pire.

D’où vous vient ce côté pessimiste? De mon enfance. Dès l’âge de cinq ans, j’ai eu des troubles cardiaques [en raison d’une malformation guérie depuis sa vingtaine], et ça m’a beaucoup marquée. Mon coeur s’emballait, on courait à l’hôpital, et j’avais terriblement peur de mourir. Ma mère capotait! Aujourd’hui, j’apprends à calmer mes peurs et mes angoisses. Je suis en pleine forme, mais je sais que je ne suis pas invincible.

Et la chanteuse, va-t-elle réapparaître un jour? Il ne faut jamais dire jamais. Pour l’instant, l’interprète ne me manque pas. Mais le jour où je serai trop vieille pour faire des imitations, ce sera peut-être le temps de revenir à ma carrière de chanteuse… Je pourrais aussi faire de la radio, parler aux gens, leur faire du bien. Tout semble possible dans ma tête…

Véronic, fana de mode

Son péché mignon «Je passe ma vie en talons aiguilles! Pour moi, c’est aussi confortable que des ballerines. Je suis folle des Manolo [Blahnik] et des Jimmy Choo. Mais je porte aussi des bottes Kodiak dans la sloche!»

Ses designers fétiches «J’en ai trois: Stella McCartney, Tom Ford et Gucci.»

Sa styliste «C’est Annie Horth. On adore parler de la mode, de mes goûts et de ses choix vestimentaires. Avec elle, j’ai pu préciser mon image, moi qui changeais constamment de style à mes débuts.»

Ses icônes de mode «Charlotte Gainsbourg, Lou Doillon, Adele, Marion Cotillard.»

Son adresse shopping à Vegas «J’adore me perdre dans les allées luxueuses du Crystals. Ça vaut le coup d’aller voir la déco des boutiques Tom Ford et Louis Vuitton. Mais c’est très cher, alors je magasine avec les yeux!»

Pour connaître les dates de ses spectacles à Las Vegas et au Québec, où elle se produira dès décembre, rendez-vous sur veronicdicaire.com.

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