C’est à l’âge de 12 ans que Valérie Limoges a fait sa première expérience en karting. C’est à l’âge de 12 ans qu’elle a su qu’elle était née pour s’asseoir derrière un volant.

« Mon père aimait beaucoup la course automobile, mais il n’en faisait pas. Quand j’avais 12 ans, il m’a amenée faire du karting et j’ai tellement aimé ça qu’il m’a acheté un petit go-kart pour Noël et j’ai commencé comme ça. »

Après avoir fait des courses de kart pendant cinq ans au Québec, au Canada, en Europe et aux États-Unis, Valérie se lance dans la Formule 1600, change ensuite pour la Formule Renaud et finalement pour le Touring. C’est d’ailleurs cette dernière discipline qui lui a permis de décrocher un contrat de trois ans avec l’équipe Ford, aux États-Unis, où la jeune femme conduisait des Mustang.

« Ç’a été un gros accomplissement, parce qu’il n’y a pas beaucoup de pilotes qui se rendent là et des filles, il n’y en a pas du tout. Je coursais contre 45 gars à l’époque, j’étais la seule fille, j’avais 23 ans et j’avais de super bons résultats », poursuit celle qui a également participé à la prestigieuse course d’endurance, Les 24 Heures de Daytona.

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La Micra Cup

De retour au Québec, Valérie Limoges commence à faire de la formation automobile pour différents manufacturiers, à donner des cours de pilotage et à faire de l’exportation de véhicules.

« Je suis travailleuse autonome et je gagne assez bien ma vie, parce que je suis une fille et il n’y en a pas beaucoup dans le milieu. En plus, ça fait 21 ans que je fais de la course, alors j’ai une longueur d’avance sur les gars pour les contrats », précise celle qui a tout récemment lancé sa chaîne YouTube (Val Limoges), où on peut la voir en pleine action.

Depuis deux ans, Valérie fait partie de la Micra Cup, une course de stratégie, commanditée par Nissan. Elle est d’ailleurs l’une des rares pilotes au Québec à être encore commanditée (par les détaillants HGrégoire), ce qui lui permet de poursuivre sa passion la tête tranquille.

 

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Le budget est souvent un frein, parce que si tu n’as pas d’argent, tu ne peux pas te permettre d’avoir un accident. Quand j’étais aux États-Unis, ça coûtait environ un million par saison et un accident pouvait coûter jusqu’à 50 000 $. C’est ce qui est plate de ce sport-là : tu ne peux pas rentrer dans le tas et te donner à 150 % comme au hockey, par exemple, car il faut toujours penser un peu plus loin », se désole la jeune femme de 33 ans.

 

La course boudée par les femmes

En 21 ans sur les pistes, Valérie Limoges constate que cette discipline est boudée par les femmes et que la situation ne semble guère s’améliorer au fil des années. Elle n’a d’ailleurs jamais vu plus de trois filles sur une même ligne de départ.

Mais pourquoi n’y a-t-il pas plus de femmes pilotes ?

« C’est intimidant d’arriver dans un milieu d’hommes. Rares sont les femmes qui s’inscrivent dans une ligue de hockey masculine… En course, c’est la même chose. C’est intimidant d’affronter 30 gars et on se demande parfois si on est à notre place… ».

Malgré tout, Valérie nous assure qu’elle n’a jamais vécu d’intimidation sur la piste… ni en dehors.

« J’entends souvent des phrases du genre : « tu t’es fait battre par une fille ! », mais ça s’adresse aux autres et j’aime bien embarquer dans ce genre de taquinerie », précise celle qui n’a pas la langue dans sa poche.

 

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Ainsi, pour encourager les femmes à s’intéresser davantage à la course automobile, la jeune pilote conseille de commencer le plus tôt possible, car tout est dans l’expérience… et le budget.

Mais surtout, mesdames, ne vous laissez pas intimider par les hommes, car même si elles sont parfois moins agressives, selon les dires de Valérie, les pilotes féminines sont tout aussi talentueuses.

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