Chaque semaine, Sarianne Cormier et Julie Artacho font découvrir deux artistes féminines de la relève sur leur blogue Nous sommes les filles. Pour appuyer leur démarche nous avons décidé de s’associer à leur projet en publiant le portrait d’une artiste. Cette semaine, on découvre Stéphanie Weber Biron.

Stéphanie est la directrice photo de plusieurs oeuvres, dont Higglety Pigglety Pop!, mettant en vedette les voix de Meryl Streep et Forest Whitaker, MTL PUNK – La première vague 1977-1980, documentaire réalisé par Érik Cimon, et Chrysalides, une trilogie de l’artiste Patrick Bernatchez (nominée pour le prix Sobey en 2010).

Mais c’est avec J’ai tué ma mère de Xavier Dolan que Stéphanie se fait connaître mondialement. Plus tard, elle recevra des honneurs grâce au second film de Dolan, Les amours imaginaires: prix Totem du Festival du film de l’Outaouais, le prix Kodak du Hamptons International Film Festival, le prix de la meilleure photographie au Festival du film de Châtenay-Malabry et une nomination aux prix Génie dans la catégorie meilleures images.

Elle travaille présentement sur deux longs métrages de fiction: Bye Bye Blackbird, écrit et réalisé par Jason Buxton, et Perfect Sisters, un film hollywoodien indépendant réalisé par Stan Brooks, mettant en vedette Mira Sorvino, Abigail Breslin (Little Miss Sunshine) et Georgie Henley (Chronicles of Narnia).

Elle a aussi signé, à titre de directrice photo, plusieurs courts métrages, vidéoclips et documentaires.

Stéphanie est la réalisatrice du court métrage de fiction Gabrielle, du documentaire sur les Grands Ballets Canadiens Un été de Danse et du vidéoclip des Breastfeeders Funny Funiculaire.

« Je n’ai pas eu du succès du jour au lendemain. Ça fait plus de 12 ans que je fais mon métier et j’ai dû faire preuve de persévérance et d’ingéniosité (comme plusieurs). »

« La photo (et par extension la direction photo) est ma passion principale. Par contre, je suis fascinée par tout ce qui est visuel, d’où mon penchant pour la fabrication de collages (que j’intègre souvent dans mes propres réalisations). Je suis cinéphile et je me nourris d’art de toutes sortes (j’adore surtout la musique, la danse et les arts visuels). »

« J’approche chaque projet d’une façon différente. Ça ne m’intéresse pas d’appliquer une formule ou « un même look » à chaque projet. Je tente de trouver avec le réalisateur quelle esthétique sert mieux l’histoire, quel genre de cadrage, de lumière, de mouvements de caméra collent bien au projet et à l’émotion de la scène. C’est ça qui me passionne. Je puise mon inspiration partout. J’observe constamment la lumière dans ma vie de tous les jours, mais aussi dans les films, les photographies, les dessins. La musique aussi m’inspire énormément. »

« La direction photo est ma passion principale, mais j’aime aussi écrire et réaliser mes propres projets de temps en temps. Si une histoire, un sujet ou une idée m’inspire, j’aime pouvoir l’explorer. »

SES AMBITIONS: « On dirait que c’est mal vu d’être trop ambitieux. Ça sonne prétentieux, ça a l’air ridicule. Mais au diable les apparences ! Je vais être franche, j’ai de très grandes ambitions. Je sais très bien qu’elles ne vont peut-être pas toutes se réaliser, mais j’en rêve… Je veux gagner un Oscar. Voilà, c’est dit. En attendant… un Jutra ou un Génie ne seraient pas de refus ! Ceci dit, gagner un prix, c’est vraiment une cerise sur le sundae. J’espère d’abord et avant tout avoir l’occasion de travailler sur plusieurs excellents films et projets avec des gens talentueux et inspirants ! Je dois admettre que de voir mes images projetées au Festival de Cannes, c’était déjà la réalisation d’un rêve, de même qu’assister aux Oscars et d’être en nomination aux prix Génie aux côtés d’André Turpin, Claudine Sauvé et Cie ! Alors je vais continuer de travailler fort, de viser haut et de me croiser les doigts. »

ELLE ADMIRE: « Xavier Dolan, Sophie Deraspe et Sophie Farkas Bolla.

Il y en a plusieurs autres, mais je tiens à vous parler de Connor Jessup. Il a 17 ans, vient de Toronto et est comédien, notamment dans la série Falling Skies de Spielberg. Je l’ai rencontré lors du tournage de Bye Bye Blackbird, où il tient le rôle principal. Je l’admire, car en plus d’être talentueux et intelligent, il a de l’ambition et de la drive. À 17 ans, il a déjà produit un long métrage, Amy George (TIFF, FNC, etc.) ainsi qu’écrit et réalisé deux courts métrages. D’ailleurs, si tout se passe bien, je vais faire la photo de son prochain court métrage. Comme quoi il y a quelque chose dans les étoiles qui me mène à collaborer avec des jeunes « prodiges ». Mais non… ce ne sont que des exceptions ! (La plupart de mes collaborateurs ont entre 26 et 45 ans). »

SES INFLUENCES: « Ellen Kuras, Guy Maddin, José Luis Alcaine, André Turpin, Pedro Almodovar, Jeunet et Caro, Woody Allen, Quay Brothers, Maciek Szczerbowski, Roy Anderson, Raoul Coutard, Francesca Woodman, Cindy Sherman, Nan Goldin, Jim Jarmush, Lance Acord, Sophie Calle, Nathalie Daoust, Julien Pacaud & plusieurs autres. »

LIENS WEB:
http://www.stephanie-weber-biron.com/
http://www.facebook.com/Stephanie.Weber.Biron.Films
http://vimeo.com/user6555826
https://twitter.com/#!/cinenini

* Maquillage et coiffure par Sarah Leflochmoen/Gloss artistes

Pour lire d’autres portraits d’artistes de la relève, rendez vous sur le blogue de Nous sommes les filles.