Chaque semaine, Sarianne Cormier et Julie Artacho font découvrir deux artistes féminines de la relève sur leur blogue Nous sommes les filles. Pour appuyer leur démarche nous avons décidé de s’associer à leur projet en publiant le portrait d’une artiste. Cette semaine, on découvre Roxanne Arsenault.

Après un DEC en arts plastiques, un « demi-DEC » en cinéma, un bac et une maitrise en histoire de l’art, Roxanne ne cesse de multiplier les projets et les collaborations.

Elle anima pendant 12 ans à la radio CISM, dont 7 ans sous le nom de Violette Vilaine. Elle collabora au cinquième album du groupe punk Les temps liquides, Chinese Democracy, sous le nom d’Abdullah la Botcheuse. Elle travaille depuis 4 ans à la programmation pour La Centrale, un centre d’artistes féminines inclusif. Elle termina en automne 2011 son mémoire de maîtrise intitulé Les commerces kitsch exotiques au Québec: reconnaissance et sauvegarde d’un nouveau patrimoine. Elle organisa d’ailleurs une mobilisation pour la sauvegarde du Motel Canada et du Ben’s Delicatessen. Elle est aussi connue sous le nom de Donzelle et son album Parle parle, jase jase est sorti en 2008.

Ses objectifs futurs sont de réaliser une archive exhaustive des lieux kistch commerciaux du Québec et d’arriver à en sauvegarder quelques-uns. Elle souhaite également faire plus de musique, sous le nom de Donzelle ou d’autres pseudonymes, et collaborer avec différentes personnes de différentes disciplines. Enfin, elle aimerait pouvoir voyager, pour tourner et performer dans divers contextes accompagnée de sa fille, Colette, qui a 20 mois.

« Ah oui, puis il y a aussi l’ambition de m’acheter un chalet en A et de faire de l’artisanat sur le bord du feu en écoutant du gangsta rap.»

SA DÉMARCHE ARTISTIQUE : « Ma démarche varie en fonction de la discipline que je pratique. Par contre, l’intérêt pour l’excès semble être une constante, en commençant avec le nombre de projets dans lesquels je me suis investie – que ce soit un mémoire sur le kitsch, les basses très profondes, les costumes outrageux, la panoplie d’activités programmées, l’accumulation de collaborations en musique.

Chaque projet est abordé avec passion et sans prétention. Le plaisir et le renouvellement des expériences sont primordiaux. »

SES AMBITIONS : « Je ne suis pas nécessairement une fille ambitieuse. Je suis motivée par des projets. Je veux être impliquée dans des activités ou organismes en lesquels je crois et avec des gens dont je respecte les valeurs. »

LA PLACE DES FEMMES EN ART : « J’ai la chance de travailler dans le milieu des centres d’artistes, où plusieurs femmes sont à la tête des organismes et où beaucoup de femmes artistes exposent. Par contre, je crois que plus on monte vers le haut de la pyramide, moins on trouve de femmes. Par exemple, la valeur des œuvres faites par des femmes est encore nettement inférieure à celle des œuvres faites par des hommes, et moins de femmes gagnent les prix importants en art.

En musique, en rap, particulièrement, je me doute qu’il y a beaucoup de rappeuses, mais nous ne leur accordons pas toujours la même attention médiatique et elles ne sont pas prises autant au sérieux. Il y a encore du travail à faire. C’est entre autres pour ça que j’avais instauré les soirées Rappeuses Chic à La Centrale, pour donner une place aux femmes pratiquant le rap et les autres disciplines issues du milieu hip-hop. »

SES MENTORS ET INFLUENCES : « Tellement difficile. Il y en a définitivement trop. Allons-y en rafale et sans ordre d’importance. En musique il y a Angie Reed, Peaches, Gonzales, M.I.A., Mocky, Rye-Rye, le fado triste, la tropicalia, Planningtorock, Devendra Banhart, Kelis, Missy Elliot, et plus, beaucoup plus. Je suis aussi influencée par The Nanny, le pop polynésien, les basses sales et lourdes, la culture lusophone, le metal flake, le vieux papier d’emballage, les manèges, l’art québécois des années 1970, Jacques Demy, William Klein, Zazie dans le métro, Mainmise, Québec Underground, Pierre Ayote et tellement plus. »

Pour lire d’autres portraits d’artistes de la relève, rendez vous sur le blogue de Nous sommes les filles.