Chaque semaine, Sarianne Cormier et Julie Artacho font découvrir deux artistes féminines de la relève sur leur blogue Nous sommes les filles. Pour appuyer leur démarche nous avons décidé de s’associer à leur projet en publiant le portrait d’une artiste. Cette semaine, on découvre Raphaëlle Perreault.

Diplômée en danse contemporaine à l’UQAM en 2010, Raphaëlle présentera sa troisième création, RÔLEPLAY, à Tangente en novembre 2012. Depuis sa sortie de l’école, elle a présenté CHORUS au studio de l’Agora de la danse et ATTRIBUTS dans le cadre du OFFTA en 2011 et 2012.

Raphaëlle a été interprète et chorégraphe de la création Vestiges de Bal[let] de rue elles, présentée au Festival de théâtre de la rue en juin 2012 et a participé également à la conception musicale de Cortèges, qui fut présentée en 2011 au parc Émile-Gamelin.

Depuis 2012, Raphaëlle est agente de développement pour trois compagnies de danse montréalaises : Danse Carpe Diem/Emmanuel Jouthe, Manon fait de la danse et maribé – sors de ce corps. Avec Danse Carpe Diem/Emmanuel Jouthe, elle travaille aussi comme assistance à la création, comme agente de développement et comme interprète.

 

SA DÉMARCHE : « Mon langage chorégraphique cherche à faire cohabiter la danse et la musique sur scène. Plus précisément, rendre visible l’audible. J’oriente mes travaux sur la recherche des dénominateurs communs qui régissent les deux disciplines. Je m’intéresse aux possibilités infinies qui résident entre les pulsations rythmiques, puis au corps qui doit se soumettre à la justesse des temps malgré la chorégraphie parfois sinueuse et inégale. »

 

PROJETS FUTURS : « J’ai toujours voulu jouer de la batterie. Et ma manière de concevoir/sentir la danse est percussive en moi. J’ai envie de me lancer dans l’apprentissage d’un instrument et partager la scène avec mon ami musicien. Faire les deux à la fois : danser et jouer. »

 

LA PLACE DES FEMMES EN DANSE : « La danse est assurément une société matriarcale ! Les femmes se présentent comme chorégraphes, directrices de compagnies, présidentes de regroupement, agentes culturelles, répétitrices, etc. De vraies entrepreneures ! Elles oeuvrent également comme interprètes de longue date et finissent leur carrière presque canonisées. La danse est une plateforme « adaptée » – ou devrais-je dire « faite sur mesure » – pour se lancer en affaires et vivre de son art avec ambition, conviction et valeurs chères.

 

Les femmes s’engagent fortement au développement de la pensée critique – sociale comme artistique – et portent un regard aiguisé sur la question du corps social. Bon nombre de femmes enrichissent la littérature pour amener un brin de philosophie à la culture du corps et à son impact sur son époque contemporaine (Sylvie Fortin, Danse et santé : Du corps intime au corps social). Ou simplement mettre les pendules à l’heure lorsqu’il est temps de parler tout haut des choses dont on parle tout bas (Catherine Viau, blogue Le danseur ne pèse pas lourd dans la balance). »

LA RELÈVE QU’ELLE ADMIRE : « J’aime beaucoup la chorégraphe Maud Le Pladec; ses préoccupations artistiques et sa capacité à faire de la danse et de la musique une seule et même chose m’interpellent énormément.

Le travail de Catherine Gaudet est également inspirant. L’invasion du vide est l’une des plus belles pièces que j’ai vues; un moment d’intensité grave, un voyage au cœur d’une vulnérabilité attachante. Sa rigueur de travail donne accès à la profondeur des interprètes, au-delà des personnes qu’ils incarnent. »

 

SES MENTORS : « Emmanuel Jouthe, directeur artistique de Danse Carpe Diem/Emmanuel Jouthe, ;pour son amour de la danse. Il m’apprend à vivre de mon art : pour moi, pour la discipline, pour le milieu, pour la vie.

Lynda Gaudreau, chorégraphe. Bien admiratrice de son parcours, je me compte chanceuse de pouvoir lui demander conseil et soutien pour mes questionnements créatifs. »

 

SES INFLUENCES : « En musique : le génie de Radiohead depuis The Bends en cassette, le minimalisme de Philip Glass, l’intelligence et le chien de PJ Harvey, la résonance de Mogwai.

En danse : la légèreté d’Ame Henderson, la simplicité et l’efficacité de Guilherme Bothelo, la répétition et la mathématique d’Anne Teresa de Keersmaeker, l’espace de Jean-Pierre Perreault, le poids et l’instinct de Peter Jasko »

 

LIEN WEB : etrema.blogspot.ca

* Maquillage et coiffure par Marie-Michèle Ménard

 

Pour lire d’autres portraits d’artistes de la relève, rendez-vous sur le blogue de noussommeslesfilles.com