Chaque semaine, Sarianne Cormier et Julie Artacho font découvrir deux artistes féminines de la relève sur leur blogue Nous sommes les filles. Pour appuyer leur démarche nous avons décidé de s’associer à leur projet en publiant le portrait d’une artiste. Cette semaine, on découvre Elkahna Talbi.

C’est grâce à une professeure de théâtre qui lui a enseigné la phonétique et la poésie classique que, à l’âge de 12 ans, Elkahna a pris goût à la poésie et à l’interprétation.

La comédienne a gradué en 2003 en théâtre à l’Université Concordia. Ce n’est qu’en 2006, sous la pression de ses proches, qu’elle a interprétait ses textes sur scène pour la première fois.

Dès la création de la Ligue québécoise de slam (LIQS), Elkahna a fait partie des poètes invités au projet hors compétition. Elle a participé au spectacle Bienvenue à Slam Cité, en première partie de Abdel Malik au Spectrum. À deux reprises, elle a été artiste invitée lors des spectacles de Grand Corps Malade à Montréal.

En 2009, en compagnie du musicien Blaise Borboën-Léonard, elle présentait au Théâtre Aux Écuries son spectacle Delirium. En 2010, elle participait au Canadian Festival of Spoken Word à Ottawa en tant que membre de l’équipe anglophone de Montréal. L’équipe, exclusivement féminine, a terminé troisième sur 18.

« Petit détail important: j’ai «slamé» tous mes textes en français sans qu’ils ne soient traduits. Le plus beau compliment reçu: « Your poetry made me regret not knowing french better… » »

L’année dernière, elle a créé le spectacle Ceci n’est pas du slam avec Blaise et Stéphane Leclerc . Ils préparent une tournée au Québec et songent aller en Europe, où l’on retrouve un grand nombre de festivals qui programment des spectacles dérivant du mouvement slam.

Récemment, Elkahna a participé au projet 24 poses féministes, un éditorial photo de Caroline Hayeur en collaboration avec l’ONF qui invitait six artistes à parler de la perception des jeunes féministes en 2012.

SES AMBITIONS : « Créer encore, et encore, mélanger les mots, les sons, le corps sur scène, tourner partout ; j’aime vivre dans ma valise. Ça doit être les gènes nomades des origines berbères. »

LA PLACE DE FEMMES : « Pas assez nombreuses, à mon avis. Il faut dire que le spoken word/slam à la québécoise en est à ses débuts et la communauté est encore petite. Je remarque par contre que lors des soirées de slam-poésie, il y a toujours moins de filles. Je ne sais pas si c’est le côté compétition qui les rebute. »

LA RELÈVE QU’ELLE ADMIRE : « Mes deux berbères mémères : Leila Louchem et Ines Talbi. Mes consoeurs Annie Darisse et Dominique Leclerc des Biches Pensives, la gang des Néo, ma belle Rebecca Déraspe, Stef Lal, Soleil Denault, Sophie Goyette, Halima Ouardiri, Marjolaine Beauchamp, Catherine Cormier-Larose, Moe Clark, Deanna Smith, Odessa Tornhill, Clara Furey et les filles de Random Recipe. »

SES MENTORS : « Mes parents, pour leur investissement en amour, temps, et souvent en argent. Aida et Paméla Kamar, pour m’avoir, dès mes tous débuts, inclue dans plein de leurs projets, ce qui m’a donné de l’expérience et fait faire de très belles rencontres. »

SES INFLUENCES : « Tom Waits, Keith Jarret, Barbara et Desjardins. Godspeed You Black Emperor et Cat Stevens, pour la rage, les mots justes et décalés, la folie tranquille et à l’excès ; pour le paradoxe. »

 

LIENS WEB: www.queenka.ca et www.arometis.com

 

* Maquillage et coiffure par Dominique T. Hasbani 

Pour lire d’autres portraits d’artistes de la relève, rendez-vous sur le blogue de noussommeslesfilles.com