Tout a commencé en 2003: alors qu’elle était une jeune coopérante au Maroc, Mélissa a visité une coopérative de femmes berbères qui produit de l’huile d’argan. «J’ai été profondément touchée par leur courage. Si bien que, lorsque j’ai appris qu’on menaçait de les jeter à la rue, j’ai acheté une cargaison d’huile pour les aider!» Un élan du coeur qui a changé sa destinée. «J’étais encore aux études [à HEC Montréal] et je n’étais pas riche, mais j’ai tout de suite flairé le potentiel de l’huile d’argan», raconte l’entrepreneure de 34 ans.  

De retour au pays, elle a collaboré avec une biochimiste. Puis, avec son conjoint, Richard Morin, elle a fondé Zorah biocosmétiques, qui propose une cinquantaine de produits de beauté à base d’huile d’argan fabriqués au Québec et certifiés biologiques, en plus d’être équitables et écologiques. «J’ai besoin de contribuer à rendre le monde meilleur! lance Mélissa. Chez Zorah, on veut que notre personnel puisse s’épanouir, parfaire sa formation, participer aux objectifs, mais aussi bénéficier des profits de l’entreprise. Par exemple, après avoir fait ses débuts chez nous au service de l’expédition, un de nos employés est devenu gérant, puis directeur; on s’assure aussi que notre directrice des communications puisse se perfectionner chaque année pour rester à l’avant-garde de l’évolution des médias sociaux.

Par ailleurs, quand un employé traverse une période difficile – que ce soit en raison d’une maladie, d’un décès ou d’un divorce -, on se montre très compréhensifs et on assouplit son horaire. On n’a pas envie de presser les gens comme des citrons!» assure Mélissa, à qui son équipe voue une fidélité à toute épreuve. Son association avec la coopérative marocaine permet également aux femmes qui y travaillent de devenir plus indépendantes financièrement, et même de construire des écoles pour leurs enfants.

Cette femme d’affaires résolument pas comme les autres ne jure que par les matériaux d’emballage recyclables ou recyclés et s’approvisionne auprès de nombreux fournisseurs locaux. «Ça nous coûte plus cher, mais ce n’est pas l’argent qui nous motive: on croit en la qualité, le respect et l’équité», affirme celle qui vise à élargir son marché dans l’ouest du Canada et l’est des États-Unis ainsi qu’en Algérie et en Turquie. Elle caresse aussi un projet audacieux: créer des mini hôtels-spas bios à Montréal, à Vancouver, à New York et en Turquie. «Des lieux 100 % verts qui proposeront de la cuisine faite maison, et des produits de soins de grande qualité pour le corps et l’esprit.» Parions qu’elle parviendra à réaliser son rêve, un coup de coeur à la fois.  

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