«À 19 ans, j’ai été engagée comme “lutin de Noël” chez Ogilvy. J’étais étudiante, et le magasin avait besoin de “petites mains” pour aider à installer les décors des Fêtes. C’était ça, le rôle des “lutins”.

«Ma tâche ne consistait qu’à mettre des guirlandes de lumières sur un sapin, mais j’étais stressée! J’avais tellement peur de me tromper…

«À la fin de ma première journée, Steeve Lapierre, qui deviendrait plus tard mon patron, est venu me féliciter pour la décoration de mon arbre. Je n’ai jamais osé lui avouer que j’avais mis une rangée de lumières de trop, sans faire exprès…

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«J’ai étudié en design de présentation au cégep, mais jamais je n’aurais espéré occuper un jour un emploi aussi créatif que celui-ci. Ma tâche consiste à créer, sous la direction de Steeve, devenu vice-président marketing d’Ogilvy, environ sept concepts de vitrines par année. Du coup, j’ai l’impression de passer ma vie à jouer, un peu comme si je m’amusais à fabriquer une maison de poupées.

«C’est un beau métier, étalagiste. Ça me fait un peu penser au patinage artistique: en apparence, tout n’est que grâce et beauté. Pourtant, installer tous ces décors, faire la recherche de matériaux, trouver les fournisseurs et superviser les équipes qui s’attèlent au montage technique, c’est un travail de moine. J’aime que les gens n’aient pas conscience de nos efforts. Je préfère qu’ils se laissent tout simplement emporter par la magie de ce qu’on a créé…

 

«Je suis toujours émerveillée quand je vais à New York et que j’aperçois les vitrines de Bergdorf Goodman. J’admire le fait que les étalagistes osent y tapisser un mur de sous noirs pour lui donner de la texture, ou arrivent à donner l’illusion que le décor est recouvert de crémage à gâteau… L’effet est si opulent! Et pas besoin d’être un client du magasin pour profiter de ces vitrines: tout le monde y a accès, qu’on ait les moyens de magasiner là ou pas. Ça, ça me touche.

«Nos vitrines de Noël ont pour but de faire rêver, mais elles ne sont pas traditionnelles: on ne conçoit pas de décors en rouge et vert, avec des sapins. On s’amuse plutôt à mettre en scène des univers fantastiques. Cette année, par exemple, il y aura des insectes, des papillons, des grenouilles, des plantes…

«Le seul élément qui revient immanquablement chez Ogilvy, c’est la vitrine mécanique, créée en 1947. Chaque année, on sort ce décor de l’entrepôt, on l’installe, et on procède à son grand dévoilement devant la foule massée sur le trottoir.

«Bien sûr, pour moi, cette cérémonie est devenue routinière. Sauf qu’en retirant les panneaux qui dissimulent la vitrine mécanique, j’ai parfois un moment d’émotion. Quand j’observe les gens qui attendent impatiemment le dévoilement, que je vois leurs regards brillants, je me dis que je suis chanceuse. Chanceuse d’être celle par qui ce bonheur arrive…»

SON CV

1998: Étudie au Cégep du Vieux Montréal en design de présentation.

2001: Devient étalagiste junior chez Ogilvy.

2005: Rencontre son conjoint en installant les vitrines de Noël (!).

2006: Est nommée superviseure en présentation visuelle.

 

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