Afficher son ambition? Non merci, répondent trop souvent les femmes, par crainte d’être mal jugées. Il n’est donc pas surprenant qu’elles obtiennent un salaire moyen inférieur à celui des hommes et qu’elles soient peu représentées dans les hautes sphères du pouvoir. Découragées par les statistiques qui font état de cette réalité, cinq brillantes femmes d’affaires se sont engagées à stimuler l’ambition des Québécoises. C’est ainsi qu’est né, en janvier dernier, L’effet A: un défi que chacune de ces femmes a relevé en 100 jours! Si cette initiative s’est conclue le 15 mai, l’engouement suscité, lui, perdure. On songe même déjà à renouveler l’opération. D’ici là, nous avons rencontré les cinq ambitieuses à l’origine de la première mouture de L’effet A pour discuter de cette expérience et leur demander des conseils pour apprendre à foncer au boulot.

Isabelle Marcoux présidente du conseil d’administration de Transcontinental

Quel était votre défi?

«Il y a trois ans, Transcontinental a mis sur pied le programme Women in Print, qui favorise la progression des femmes dans le secteur de l’impression, un milieu traditionnellement masculin. Une journée de formation et de réseautage pour une trentaine de ces femmes a d’ailleurs eu lieu le 23 avril dernier. L’objectif? Briser leur isolement, valoriser leur contribution, leur fournir des modèles féminins et des outils, notamment pour développer leur leadership et préparer un plan de carrière. Nous avons intentionnellement conçu cette journée autour de thèmes pouvant coller à la réalité de n’importe quel milieu de travail, afin d’inciter d’autres entreprises à reprendre notre programme.»

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Comment avez-vous vécu le fait d’être la seule femme dans un milieu d’hommes?

«Il est vrai que j’ai longtemps été la seule femme à siéger aux conseils d’administration de Weston , de Rogers et de Power Corporation, mais je n’ai jamais joué la carte de la masculinité pour mieux faire passer mes idées. Je m’assume pleinement. J’adore porter des jupes! De toute façon, c’est à mon point de vue que mes collègues s’intéressent. Néanmoins, je constate aujourd’hui qu’un plus grand nombre de femmes au sein d’un conseil nous permet d’avoir une voix plus forte . Deux femmes ne suffisent pas; à partir de trois, l’équilibre des forces en présence est meilleur, tou t comme le sont les discussions et les décisions. La magie est dans le nombre!»

Comment arrive-t-on à se faire accepter par ses collègues masculins?

«Vous devez faire preuve d’un certain aplomb. Parlez avec confiance et assurance. Affirmez-vous avec grâce, sans jamais tomber dans l’agressivité ou la colère – ça ne passe tout simplement pas chez une femme. Demeurez authentique et sincère. Votre posture doit dégager la même force que votre voix. Pour y arriver, exercez-vous devant un miroir ou des gens en qui vous avez confiance. Aussi, inspirez-vous d’autres femmes qui s’expriment avec persuasion et éloquence.» 

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