La tache

«À 19 ans, j’ai quitté la maison de mes parents pour poursuivre mes études. Je me suis retrouvée en colocation avec une inconnue. J’avoue que dès le début, je l’ai trouvée un peu trop envahissante. Elle entrait dans ma chambre sans frapper, fouillait dans mes tiroirs, mangeait ma nourriture, utilisait mon rouge à lèvres… Après moins de deux semaines, elle a voulu me montrer son piercing sur le clitoris (non merci!). Je pouvais aussi savoir tout ce qui se passait dans sa chambre quand elle avait un invité au lit tant elle criait fort. De mon côté, j’étais mal à l’aise et je le lui disais. Elle me répondait qu’à ses yeux, on était comme des soeurs… Rapidement, son vibrateur s’est retrouvé sur le comptoir de cuisine parmi la vaisselle. « Je l’ai lavé si tu veux l’utiliser! » m’a-t-elle lancé. L’année suivante, je me suis trouvé une chambre dans une maison tenue par des religieuses. Tout un contraste!» Émilie, 24 ans

Le party animal

«Le pire coloc que j’aie jamais eu avait transformé mon appartement en lieu de rencontre pré-after-hours. On habitait tout près des bars où il sortait. Vers 2 h du matin, sept ou huit personnes débarquaient chez moi pour se préparer et prendre de l’ecstasy avant d’aller danser, la semaine comme le weekend. Plus ils devenaient high, plus ils étaient bruyants. Je me souviens d’une fois où ils ont organisé un concours de celui qui rirait le plus fort. Le réveil à 7 h, pour aller à l’université, n’était pas facile durant ces trois années de colocation… Seul avantage: lorsque mon coloc était « scrap », les lendemains de veille, il lui prenait une forte envie de faire du ménage! L’appartement devenait super propre.» Bruno, 27 ans

 

Le chat ou moi

«J’ai eu une coloc qui avait un chat auquel j’étais allergique. La solution qu’elle m’a proposée? Que je m’enferme tout le temps dans ma chambre! Heureusement, une de ses amies a fini par récupérer la bête.» Valérie, 26 ans

Les don Juan

«J’étudiais à Paris et je partageais un minuscule appartement de 30 m2 avec un copain qui était aussi Québécois. Il était tout le temps sur le party, et les choses ont empiré quand un de ses amis de Montréal est venu le visiter pendant une semaine. C’était tellement petit chez nous que les deux gars, appelons-les Max (mon coloc) et Paul (son ami), devaient dormir ensemble sur le divan du salon. J’aurais cru que, dans ces conditions, il leur serait impossible de ramener des filles à la maison… Eh ben non! Un soir, ils sont rentrés avec deux Suédoises. Je n’ai pas trop compris comment ils se sont arrangés (je ne suis pas sortie de ma chambre), mais les bruits laissaient peu de doutes sur leurs ébats. Le lendemain matin, leurs conquêtes étaient parties et, au déjeuner, les deux chums n’arrêtaient pas de pouffer de rire. Des années plus tard, Max a fini par m’avouer que ce soir-là, Paul avait amené une Suédoise dans la salle de bains, tandis que l’autre fille et lui avaient utilisé le comptoir de la minuscule cuisinette, ce comptoir où il y avait ma planche à pain. La même planche à pain que j’avais utilisée pour couper mon pain, ce matin-là, pour le déjeuner…» Sandra, 29 ans

Le malodorant

«Mon coloc ne se lavait pratiquement jamais. Il n’avait même pas de savon. Le simple fait de passer devant sa chambre me levait le coeur. Un jour, alors qu’il était absent, j’ai entrouvert la porte de sa chambre pour jeter un coup d’oeil à l’intérieur. Il y avait des cendriers pleins à ras bord, de la nourriture pourrie et des objets de toutes sortes partout. Il gardait ses vêtements dans un sac-poubelle; ça devait les préserver des odeurs un certain temps… Rapidement, j’ai dû cesser d’utiliser son divan préféré: son odeur y était imprégnée!» Olivier, 30 ans

Les faux hippies

«Je partageais un appartement avec une copine, et nous cherchions une autre coloc. Une fille un peu hippie voulait se joindre à nous. Comme j’avais soif d’expériences nouvelles à cette époque, j’étais enthousiaste. J’ai trouvé ça moins drôle quand son copain a emménagé chez nous sans prévenir, avec 25 tam-tam, des flûtes à bec et un paquet de cossins artisanaux qu’il a entreposés dans le salon. Nous ne pouvions même plus nous asseoir sur le divan! Deux semaines plus tard, mon amie et moi avons décidé de mettre tout ce barda dans leur chambre. Le gars m’a alors écrit une lettre de menaces: « Si tu n’étais pas une fille, je te frapperais… » On n’a plus les hippies pacifistes qu’on avait!

Ces deux-là avaient de belles valeurs, mais seulement quand ça leur chantait. Par exemple, ils chicanaient ma coloc parce qu’elle utilisait de l’huile en aérosol pour la cuisson, car c’est mauvais pour la couche d’ozone… mais ils conduisaient une Cadillac des années 1980 super polluante! Ils mangeaient aussi mes yogourts, mes pâtes… sans le demander, sous prétexte qu’il faut tout partager. Quand je leur ai demandé ce qu’ils pouvaient partager, eux, ils m’ont proposé du millet…

Autre chose qui nous a valu quelques désagréments: l’écologie. Ils lavaient leur linge sans savon… et ça dégageait une odeur épouvantable en séchant dans le salon. Comme si les effluves de fermentation de la bière qu’ils préparaient dans la même pièce n’étaient pas assez dégoûtants! Finalement, je leur ai dit que ça n’allait pas du tout, qu’ils devaient partir. Peu de temps après cette discussion, la fille a eu le culot de venir cogner à la porte de ma chambre pour me dire: « Mon chum te trouve cute, on aimerait faire un trip à trois avec toi. » C’est finalement moi qui suis partie!» Mariève, 27 ans

Le gars au serpent

«J’avais un appartement près de l’université et je louais une chambre à un couple un peu punk. Un jour, ils ont décidé de s’offrir un serpent – et de me le dire un mois plus tard. Mais bon, ils le gardaient dans un vivarium dans leur chambre, alors ça allait. Un soir, j’ai vu le gars prendre quelque chose de rose dans le congélateur et s’en aller en direction de sa chambre. Je lui ai demandé ce que c’était, et il m’a simplement répondu: « Ah, ça? C’est un bébé souris mort, pas de peau. » Pour nourrir le serpent, évidemment. Il y en avait un sac Ziploc plein dans mon congélateur… Je suis restée sans voix, et l’image des bébés souris morts, sans peau, est restée gravée dans mon esprit pendant toute l’année où ce couple a habité avec moi.» Anastasia, 31 ans

 

La bigote

«Une année, j’ai eu une coloc super catholique. L’appartement était plein de crucifix, et une mégaphoto de sa tante décédée trônait sur la table de cuisine. Cette jeune femme, qui avait pourtant une trentaine d’années, ne voulait pas que j’invite des hommes chez nous, car ça la mettait mal à l’aise – son expérience la plus osée jusqu’alors avait été un slow dansé avec un gars à l’âge de 19 ans. À défaut de partager mes repas avec un ami, je mangeais donc quotidiennement en face de sa tante. C’était très gai!» Julie, 25 ans

La possédée

«Au début, les choses se passaient bien entre ma coloc et moi. Malheureusement, au bout de quelques mois, elle est devenue bien déprimée. Elle était toujours en amour avec son ex, qui ne voulait plus d’elle. Elle avait été expulsée de l’université et souffrait de troubles alimentaires. Un jour, en rentrant à la maison, je l’ai trouvée en pleurs sur le divan, au milieu de plein de gens, dont un curé et des membres de sa famille. « J’ai compris pourquoi ma vie est un échec, m’a-t-elle expliqué quand ils sont partis. Une fille que je ne connais pas m’a jeté un sort parce qu’elle est jalouse de moi. » La cérémonie que j’avais entrevue était un exorcisme! Après ça, elle a dispersé du sel béni partout dans l’appartement pendant plusieurs semaines…» Gwenaëlle, 31 ans