À la question «Pourquoi Allah demande-t-il aux femmes de se couvrir les cheveux?», Fadoua répond: «Pour qu’elles évitent d’attirer le regard des autres hommes. Les charmes féminins doivent être réservés à la famille et, surtout, au conjoint.»

«Pour moi, le voile représente une façon de protéger le corps féminin, car celui-ci a toujours été utilisé comme un objet de séduction, poursuit Suad. Historiquement, à la naissance de l’islam, les femmes ont vu leurs droits beaucoup s’améliorer. Cette religion les considère comme précieuses; voilà pourquoi elles doivent être protégées par le voile. Pour moi, ça signifie que mon corps m’appartient et que je choisis à qui je veux le montrer.»

Qui sont les femmes qui ont participé à la table ronde?

À ce moment, tout le monde se met à parler en même temps, et les objections fusent de toutes parts. Anne-Marie demande: «Suad, comment ta mère non voilée est-elle moins protégée que toi? La séduction, c’est aussi une question d’attitude. Et ce n’est pas parce que tu portes le foulard que tu ne peux pas avoir un comportement séducteur…»

«Je ne comprends pas moi non plus comment le voile peut empêcher d’être séduisante! s’exclame Marie-Charles en regardant Suad, qui, il faut bien le dire, est particulièrement jolie avec sa tunique orange, son allure gracieuse et ses ongles vernis.

«Ben oui, je reste féminine! Mais ce n’est pas de ma faute! Je ne vais quand même pas me faire pousser une moustache!» réplique l’intéressée, dont la répartie fait rire la tablée.

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«C’est vrai qu’il existe des femmes d’autres religions ou athées qui se sentent en sécurité sans voile, raisonne Fadoua. Voilà ce que permet la liberté de choix. Et c’est ce qu’il y a de merveilleux au Québec. Je suis d’ailleurs très heureuse que ma fille ait vu le jour ici. Elle a la possibilité de prendre ses propres décisions, y compris en ce qui concerne le foulard… à condition que ce ne soit pas avant ses 18 ans.»

«Le voile, c’est effectivement plus une attitude de modestie qu’un bout de tissu, dit Salam. Sans compter que le rapport au corps diffère d’une culture à l’autre. Voilà pourquoi il est difficile d’expliquer les raisons de son port à des gens pour qui la normalité consiste à ne pas se couvrir. Et c’est d’autant plus ardu que le foulard n’a pas de sens si on l’extrait de la religion. Il fait partie d’un tout.»

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LE VOILE, PARLONS-EN!
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