5 janvier 2009. Ça y est: au Québec, deux femmes – Sophie Thibault et Céline Galipeau – seront aux commandes des deux grands téléjournaux de fin de soirée diffusés en semaine. Révolution?

En septembre 2008, un jeu de chaises musicales agitait le secteur de l’information télévisée. Pendant qu’à Radio-Canada Pascale Nadeau se voyait retirer le Téléjournal/Montréal de 18 heures au profit du correspondant parlementaire Patrice Roy, à RDI, Dominique Poirier perdait l’animation du magazine d’affaires publiques Dominique Poirier en direct.

Très rapidement, des voix se sont élevées pour protester contre le sort fait à ces deux journalistes d’expérience, évincées, disait-on, parce qu’elles étaient des femmes. Ces voix ont dû se taire: dorénavant, Céline Galipeau succède à Bernard Derome au Téléjournal de fin de soirée de Radio- Canada, Pascale Nadeau occupe la place de Céline Galipeau au Téléjournal du weekend, et Anne-Marie Dussault prend la case horaire de Dominique Poirier dans une nouvelle émission d’information de RDI intitulée 24 heures en 60 minutes.
Pendant ce temps, le règne de Sophie Thibault, inauguré avec éclat en 2002, se poursuit au TVA 22 heures.

L’information télé serait-elle entrée dans une ère féminine? On pourrait le croire… Et il serait temps, car contrairement à la Grande-Bretagne, à la France et à d’autres pays d’Europe où des femmes animent les grands journaux télévisés depuis le milieu des années 1970, l’Amérique du Nord a longtemps cru que les hommes étaient les seuls à avoir la crédibilité nécessaire pour résumer chaque soir le monde tel qu’il va. En 2002, Sophie Thibault a pratiqué une brèche dans ce bastion masculin. C’était là un précédent, dont toute l’importance n’a sans doute pas été mesurée, même aujourd’hui: pour la première fois en Amérique du Nord, une femme présentait en solo le téléjournal de fin de soirée sur un grand réseau de télévision. Même la célèbre Américaine Barbara Walters, qui vient de publier ses mémoires (Audition: A Memoir, chez Alfed A. Knopf), ne peut revendiquer ce titre, puisque lorsqu’elle est devenue, en 1976, la première femme à proposer un bulletin de nouvelles à la télévision américaine, elle partageait l’antenne des ABC Evening News avec Harry Reasoner.

Le 31 août 2006, Katie Couric crée l’événement en prenant la barre du téléjournal de début de soirée CBS Evening News. Et voici qu’en janvier 2009 Céline Galipeau s’installe dans le fauteuil de Bernard Derome, à Radio-Canada. Thibault, Couric, Galipeau: en Amérique du Nord, trois femmes rejoignent donc la cohorte des Anne Sinclair, Claire Chazal, Béatrice Schonberg et Christine Ockrent, véritables monuments de l’information télévisée en France.
Les reines du 22 heures

Il y a quelques mois, un jeu de chaises musicales agitait le secteur de l’information télévisée. Pendant qu’à Radio-Canada Pascale Nadeau se voyait retirer le Téléjournal/Montréal de 18 heures au profit du correspondant parlementaire Patrice Roy, à RDI, Dominique Poirier perdait l’animation du magazine d’affaires publiques Dominique Poirier en direct. Très rapidement, des voix se sont élevées pour protester contre le sort fait à ces deux journalistes d’expérience, évincées, disait-on, parce qu’elles étaient des femmes. Ces voix ont dû se taire: dorénavant, Céline Galipeau succède à Bernard Derome au Téléjournal de fin de soirée de Radio- Canada, Pascale Nadeau occupe la place de Céline Galipeau au Téléjournal du weekend, et Anne-Marie Dussault prend la case horaire de Dominique Poirier dans une nouvelle émission d’information de RDI intitulée 24 heures en 60 minutes. Pendant ce temps, le règne de Sophie Thibault, inauguré avec éclat en 2002, se poursuit au TVA 22 heures.

 

Photos: Carl Lessard

LA DICTATURE DE L’IMAGE

Dans le monde du journalisme télévisé, le poste de présentateur du téléjournal de fin de soirée est le plus convoité. On imagine les manoeuvres, les jalousies, les espoirs et les ambitions déçues qu’il peut susciter. Dans son autobiographie, Barbara Walters raconte en détail la véritable guerre que lui a livrée son partenaire Harry Reasoner en 1976. Il allait, raconte-t-elle, jusqu’à tenir un compte strict du temps d’antenne qu’elle occupait au cours d’une journée pour lui réclamer le lendemain, à micros fermés, les quatre minutes en trop de la veille. Bonjour l’ambiance! Le tandem n’aura d’ailleurs vécu que deux ans, vaincu par des parts d’audience à la baisse.

En France, le 25 août 2008, Laurence Ferrari a remplacé sur TF1 le réputé inamovible Patrick Poivre d’Arvor, qui présentait depuis 21 ans le journal télévisé de 20 h, regardé par neuf millions de téléspectateurs. Cependant, à peine arrivée à ce poste, la journaliste a dû se défendre de devoir sa nomination à des pressions que Nicolas Sarkozy aurait exercées sur la direction de la chaîne. La jeune femme a même poursuivi, et avec succès, les journaux français qui avaient relayé la rumeur mensongère lancée par un tabloïd britannique voulant qu’elle ait eu une liaison avec le président Sarkozy.

Réelle ou fantasmée, la vie privée des personnalités publiques semble être un sujet de conversation inépuisable. Les femmes chefs d’antenne n’y échappent pas, loin de là. On s’intéresse à leur coiffure, à leurs goûts vestimentaires et jusqu’à la longueur de leur jupe, comme dans le cas de Katie Couric. On soupçonne aussi ces femmes d’avoir recouru à la (discrète) chirurgie esthétique. Il est vrai que la télé est le royaume de l’image et que les hommes goûtent aussi à cette médecine, bien qu’elle leur soit plus douce.

En effet, on leur accorde le droit de vieillir doucement à l’antenne. Leurs rides sont même des gages de sérieux et d’autorité. Ce n’est malheureusement pas le cas pour les femmes… comme l’ont appris Michèle Viroly, quand la société d’État lui a retiré, en 2001, l’animation du Téléjournal du weekend, et Louise Arcand, qui avait tout juste 40 ans lorsqu’elle a dû, en 1984, laisser la jeune Marie- Claude Lavallée prendre sa place au pupitre du Ce soir.

Motif invoqué dans les deux cas? La direction souhaitait rajeunir l’image de l’information télé. Les protestations des deux journalistes, voire leurs combats juridiques ou syndicaux pour faire valoir leurs droits, auront été sans effets. Sophie Thibault a 47 ans, et Céline Galipeau, 51. Toutes deux sont au sommet de leur art. Leurs patrons oseront-ils nous faire profiter de leur expérience pendant encore 15 années? La question mérite qu’on s’y attarde… surtout quand on pense au modèle qu’elles représentent pour les nombreuses jeunes journalistes.PEU DE FEMMES AU POUVOIR

Au fait, y a-t-il autant de femmes journalistes qu’on le croit? Dans les années 1980, les étudiantes ont pris d’assaut les universités et les départements de communication, où elles étaient alors en majorité. Vingt-cinq ans plus tard, où les trouve-t-on sur le terrain? En 2007, la Fédération professionnelle des journalistes du Québec regroupait 60 % d’hommes et 40 % de femmes. Dans les salles de rédaction des quotidiens La Presse et Le Devoir, les femmes composent aujourd’hui respectivement 31 % et 34 % de l’effectif; dans la salle de nouvelles de TVA, 36,4 %. Deux exceptions viennent contrebalancer ce déséquilibre: le réseau d’information radio et télé de la Société Radio-Canada compte 52 % de femmes et la salle des nouvelles du réseau d’information continue LCN (propriété de TVA), 62,9 %.

Et les postes de pouvoir? À Radio-Canada, 42 % des cadres appartiennent à la gent féminine. À TVA, cette proportion passe à 38,5 %, soit 5 femmes sur 13 cadres de l’information. À la rédaction de La Presse, Michèle Boisvert est la seule femme sur 16 cadres. Au Devoir, une seule femme aussi, Josée Boileau, directrice de l’information depuis avril 2007. Les deux plus grands réseaux de télévision du Québec auraient-ils laissé l’animation de leur téléjournal de fin de soirée à des femmes pour nous jeter de la poudre aux yeux? Les postes-clés de l’information seraient-ils encore aux mains des hommes?

Josée Boileau, qui a déjà travaillé à la télé comme recherchiste pour des émissions d’affaires publiques, avance une explication. «En règle générale, les femmes ont beaucoup plus de difficulté à se mettre en valeur et à afficher leurs ambitions. J’en sais quelque chose: quand on m’a proposé le poste de directrice de l’information au Devoir, j’ai commencé par dire non. Et quand j’étais à la télé, c’était la croix et la bannière pour trouver une spécialiste sur un sujet et la convaincre de venir sur le plateau. Soit elle ne se trouvait pas assez compétente, soit il fallait qu’elle lise des tas de documents avant de participer à l’émission. Alors que les gars, eux, se disent plus facilement: je n’y connais pas grand-chose, mais j’y vais.»

Josée Boileau ajoute que la situation serait en train de changer chez les jeunes journalistes dans la vingtaine, plus fonceuses. Denis Monière, professeur au département de science politique de l’Université de Montréal et observateur des médias, voit dans les nominations de Sophie Thibault et de Céline Galipeau un signe que le Québec est en train de changer. «En ce moment, il y a nettement plus d’étudiantes à l’université que d’étudiants, dit-il, et cela dans presque tous les départements. Et parce que les femmes sont plus instruites, elles consomment plus d’information.

Du coup, la capacité d’identification du public à une femme chef d’antenne se renforce. Ce qui n’était pas le cas au Québec il y a 10 ans.» Une hirondelle ne fait pas le printemps, comme dit le proverbe. De même, deux femmes ne sauraient à elles seules situer le Québec à l’avant-garde quant au poids des femmes dans l’information télévisée. Tout au plus, notre coin de pays s’inscrit-il dans une bonne moyenne en Amérique du Nord. Il est des «plafonds de verre» qui ont besoin d’être fracassés plus d’une fois.Sophie Thibault, la perfectionniste
 
Au bout du fil, la voix de Sophie Thibault traverse les Laurentides, en ce lundi matin paisible. Depuis déjà sept ans, elle présente le TVA 22 heures, qui attire en moyenne 650 000 téléspectateurs chaque soir. Mais de tels lauriers ne suffisent pas à contenter cette perfectionniste, qui s’interroge chaque matin sur sa performance de la veille et veut toujours faire mieux.

Vous a-t-il fallu vous battre pour arriver à ce poste?
Pas me battre, mais user de stratégies, souvent. En fait, j’ai su saisir plusieurs belles occasions, qui m’ont menée à ce poste. Mais il y a eu une époque où ç’a été un peu plus dur. La télé est un monde dont il faut connaître les règles. Avant ma nomination, la chaise d’animateur du TVA 22 heures s’était libérée à deux reprises, et je n’avais rien fait. En 2002, j’étais prête. J’ai alors dit à mes patrons: «Si ce n’est pas maintenant, plus tard, je serai trop vieille!»

Vous avez donc affiché vos ambitions?
 Pas vraiment. On ne m’a pas élevée comme ça. Disons que j’ai fait savoir que j’étais prête. Les hommes, eux, ont appris à avoir un certain contrôle sur leur vie. Pour les femmes de mon époque, c’est autre chose.
L’une des clés du succès dans ce métier est de dégager de la confiance en soi, ce qui est difficile à acquérir. De plus, nous, les femmes, on est très perfectionnistes. On ne s’autorise aucune erreur.

Votre arrivée à ce poste a été présentée comme une première nord-américaine. Avez-vous l’impression d’être une pionnière?
Oui et non. Il y a eu des journalistes talentueuses à la télé avant moi. Qu’on pense aux Pascale Nadeau, Denise Bombardier, Madeleine Poulin, Suzanne Laberge… Je me rappelle que le journaliste Pierre Nadeau avait dit un jour qu’une femme ne pouvait pas être chef d’antenne parce qu’elle n’avait pas la voix ni l’autorité pour cela. Et que, de façon générale, la vie étant réglée par les hommes, il fallait un homme pour la résumer le soir. Quand j’ai été nommée à ce poste, Pierre Nadeau est revenu sur ses propos et s’est excusé.

La manière de pratiquer le journalisme diffère-t-elle en fonction du sexe?
J’ai beaucoup de mal avec les généralisations. Mais c’est vrai que les femmes ont peut-être une sensibilité un peu plus grande sur les sujets qui les touchent. Par exemple, dans un reportage sur les itinérants qu’on a diffusé à TVA, la journaliste Maryse Gagnon s’est vraiment cassé la tête pour trouver une itinérante. Et puis je me rappelle un jour m’être opposée violemment à ce qu’on couvre un concours de beauté. Si on est féministe, ce n’est pas possible!

Avez-vous l’impression qu’il existe une double norme pour les journalistes hommes et femmes à la télé?
Le problème sera toujours le même: avant d’apparaître à l’antenne, une femme a besoin de passer une heure et demie dans la salle de maquillage et un homme, cinq minutes. La télé ne laisse rien passer, ni pour l’un ni pour l’autre. Avec les gros plans, le moindre poil follet est remarqué. Un jour, Pierre Bruneau a enlevé ses lunettes et choisi de porter des verres de contact. Les protestations qu’on a eues! Il a dû remettre ses lunettes. Les femmes ont encore plus de détails à soigner: le rouge à lèvres, l’eyeliner, la couleur de la veste. Tout cela me pèse.
Heureusement, j’ai une styliste qui m’aide et me fait gagner du temps.

Craignez-vous que votre âge ne vous empêche un jour de continuer d’exercer ce métier?
Honnêtement, je n’y pense jamais. Je ne suis pas rendue à un point où ça me préoccupe.
Mais je ne sais pas ce que je ferai dans 10 ans, quand je verrai les effets des premières grosses rides.

Accepteriez-vous de recourir à la chirurgie esthétique?
Je n’en ai aucune idée. Je ne condamne pas les femmes qui l’ont fait. Je verrai ça une fois arrivée à la rivière…

Céline Galipeau, la femme de terrain

Tout sourire, Céline Galipeau est la simplicité même, qu’elle se trouve ici, à la cafétéria de Radio-Canada où nous avons rendez-vous, ou devant la caméra. Pendant 16 ans, cette baroudeuse de premier ordre a été la correspondante de Radio-Canada aux quatre coins du globe. La voilà maintenant au Téléjournal de fin de soirée.

Vous a-t-il fallu vous battre pour arriver à ce poste?
Oui, je crois. Mais j’ai un parcours atypique. J’ai commencé à l’animation [NDLR: entre autre comme animatrice de Montréal ce soir puis de Première édition, de 1987 à 1989], puis j’ai voulu faire du terrain, et ma carrière allait très bien. Un jour, un patron m’a contactée pour me dire: «Ce serait bien que tu reviennes pour animer le Téléjournal de la fin de semaine.» J’étais en Irak, il faisait 50 oC, j’étais dans la merde jusqu’au cou, et j’ai répondu: «On verra.» Quand j’en ai reparlé avec ma famille, on s’est dit: «Pourquoi pas?» J’ai décidé que je le ferais pendant cinq ans. Entre temps, Bernard Derome a choisi de revenir au Téléjournal en semaine. J’ai beaucoup de respect pour lui, et à Radio-Canada, c’était alors très clair: c’est son poste.

Il n’y en a qu’un d’irremplaçable, et c’est lui. C’était donc lui qui devait amorcer le processus de succession. De mon côté, après cinq ans, j’étais arrivée à un point où il fallait que quelque chose se passe. Donc, si je me suis battue, c’est à la façon des femmes. Je crois qu’on suggère, qu’on propose, qu’on explique. Mais jamais je n’entrerais dans le bureau d’un patron pour dire: «Moi, je veux faire ça!»

La manière de pratiquer le journalisme diffère-t-elle en fonction du sexe?
Honnêtement, j’ai beaucoup de mal à penser que le gars à côté de moi qui couvrait la même réalité au Kosovo la voyait différemment parce qu’il est un homme. Cela dit, en Afghanistan, je me suis trouvée dans des situations où certaines choses viennent nous chercher plus profondément quand on est une femme. Par exemple, ces jeunes femmes qui se suicident par le feu, parce qu’elles ont connu un peu de liberté en Iran ou ailleurs, qu’elles reviennent dans leur pays et qu’elles sont devant rien.

Y a-t-il une double norme pour les journalistes hommes et femmes à la télé?
C’est comme dans la vie. On remarque comment une femme est habillée, et elle met plus de temps pour se maquiller et s’habiller. C’est la même chose à la télé. Mais là où je pense qu’une double norme existe, c’est lorsqu’il s’agit d’accepter qu’on vieillisse à l’antenne comme les hommes. Pour l’instant, je n’ai pas à subir de remarques de ce genre, mais c’est une chose que je vais devoir gérer. Par ailleurs, on voit de plus en plus de femmes plus âgées à la télé: Janette Bertrand, Denise Filiatrault, Suzanne Lévesque… Va-t-on accepter de voir des Sophie Thibault et des Céline Galipeau de 55, 60, 65 ans? D’après moi, c’est vraiment la bataille qu’il faut mener.

Et comment réussir?
 Par le nombre, par la durée. Il faut que nous décidions quel genre d’image nous voulons projeter. C’est une discussion qu’on a en ce moment entre femmes. Par exemple, devrait-on se faire enlever les poches sous les yeux? Certaines disent: «Oui, sinon on ne va pas durer.» Moi, je ne suis pas d’accord. Pourquoi est-ce que Simon Durivage a le droit d’être ce qu’il est et pas moi? Je pense que c’est vraiment le nombre qui va faire la différence. À partir du moment où il y aura à l’antenne beaucoup de femmes de 50 ans et plus, ça deviendra la norme.

Vous avez une vie familiale remplie et une vie professionnelle riche. Est-ce une prouesse?
 J’ai un conjoint et une famille extraordinaires, et une mère qui, quand je vais en reportage, me fait encore de la soupe et des mets vietnamiens! Honnêtement, si mon conjoint n’avait pas été là, je ne serais pas où je suis présentement. J’ai aussi eu la grande chance d’avoir un fils qui avait besoin de moi et qui me ramenait à la vie ordinaire. Sans ma famille, je ne suis pas sûre que j’aurais pu continuer.

Tout sourire, Céline Galipeau est la simplicité même, qu’elle se trouve ici, à la cafétéria de Radio-Canada où nous avons rendez-vous, ou devant la caméra. Pendant 16 ans, cette baroudeuse de premier ordre a été la correspondante de Radio-Canada aux quatre coins du globe. La voilà maintenant au Téléjournal de fin de soirée.

Vous a-t-il fallu vous battre pour arriver à ce poste?

Oui, je crois. Mais j’ai un parcours atypique. J’ai commencé à l’animation [NDLR: entre autre comme animatrice de Montréal ce soir puis de Première édition, de 1987 à 1989], puis j’ai voulu faire du terrain, et ma carrière allait très bien. Un jour, un patron m’a contactée pour me dire: «Ce serait bien que tu reviennes pour animer le Téléjournal de la fin de semaine.» J’étais en Irak, il faisait 50 oC, j’étais dans la merde jusqu’au cou, et j’ai répondu: «On verra.» Quand j’en ai reparlé avec ma famille, on s’est dit: «Pourquoi pas?» J’ai décidé que je le ferais pendant cinq ans. Entre temps, Bernard Derome a choisi de revenir au Téléjournal en semaine. J’ai beaucoup de respect pour lui, et à Radio-Canada, c’était alors très clair: c’est son poste.