Quand on parle de prostitution, on évoque souvent – et à raison – les problèmes de violence, de santé, de drogue et de stigmatisation que doivent affronter les prostituées. Julie, elle, fait partie des rares filles qui ont choisi et pratiquent cette activité librement.

Julie* est devenue escorte sur le tard, à 32 ans. Elle n’était pas droguée, pas démunie, pas liée à un gang de rue. Juste fatiguée de travailler dans l’édition. Et prête à changer de métier. 

C’est l’argent qui l’a poussée vers la prostitution. «Toutes les filles le font pour des raisons monétaires», avoue-t-elle. Mais Julie ne se voit pas comme une victime. «J’ai vu des filles malheureuses dans le métier, dit-elle. Quand j’étais dans une agence, j’ai vu une fille qui pleurait après un appel. Moi, ça ne m’arrivait jamais. Je suis consentante», affirme celle qui se prostitue depuis trois ans. Elle milite aujourd’hui pour les droits des travailleuses du sexe au sein de l’organisme Stella (www.chezstella.org) et voit son travail comme une sorte de thérapie extrême pour ses clients. Et elle est très engagée: «Je trouve ça infantilisant de croire que les femmes ne sont pas capables de décider de ce qui est bien ou mal. (…) Pour moi, c’est un travail. Ce n’est pas un travail pour tout le monde, mais moi, je l’ai choisi.»

La voix de Julie a été modifiée pour préserver son anonymat.

*nom fictif

JOURNALISTE  RADIO : LOUIS-RENÉ BEAUDIN