Qui est Anne Archet?
Cette vedette de la blogosphère, qui alimente trois blogues, se décrit comme une pétroleuse (une militante passionnée)…et une nymphomane. Philosophe et historienne de formation, elle est écrivaine «par passion». Sa plume imagée ne donne pas toujours dans la dentelle. Ses textes traitent de tout, mais surtout, de féminisme, d’amour, d’érotisme et d’anarchie. D’ailleurs, Anne Archet, c’est son pseudo. Dites-le lentement… entendez-vous le jeu de mots avec «anarchie»?
 

 

Voici le récit qu’elle nous livre:

La Conque

On dit souvent que porter un coquillage contre son oreille permet d’entendre le bruit de la mer. Quand je porte le con de Marilou à mes lèvres et que le goût salin de ses fluides envahit ma bouche, quand elle serre ses cuisses contre mes oreilles, quand elle pose délicatement ses talons sur mes épaules, j’entends le bruit du bonheur. Un bonheur spontané, gratuit, immédiat, rugissant dans son sang comme un éclat de rire dans la tempête.
Chaque fois que ça se produit, je souris, puis je pousse goulument ma langue en elle, tout empressée que je suis de me délecter de ses saveurs intimes et marines. Et lorsque je ne puis m’enfoncer davantage, lorsque je touche finalement le tréfonds de son âme, mes mains glissent, paumes plates et lisses, le long de la douce chair qui s’étend des profondeurs de ses fesses aux vallons légers de ses genoux. Ensuite, je m’accroche à elle, j’écarte ses cuisses, je soulève ses hanches pour laisser ma bouche migrer lentement vers le sud, vers le soleil obscur de son cul, vers cette plage plissée de dunes aux exhalations épicées et enivrantes.

Si ses mains sont libres – ce qui n’est pas souvent le cas -, Marilou laisse alors danser amoureusement ses doigts fins dans ma chevelure, empoignant et repoussant mes cheveux suivant les retraits et les insertions de ma langue, agaçant ma nuque de ses ongles de corail. Mais comme elle préfère avoir les poignets solidement liés bien au-dessus de sa tête, je me contente la plupart du temps des frémissements saccadés de son corps, des ondulations langoureuses de son ventre, de ses hanches qui tanguent comme un radeau à la dérive sur une mer démontée.

 

 

Si sa bouche est libre – ce qui n’est pas souvent le cas -, Marilou laisse alors sa parole divaguer dans un torrent de cris et de chuchotements, d’injonctions et de supplications, de litanies et de blasphèmes. Alors, dans une pentecôte luxurieuse et perverse, elle me parle en langues, frappée par l’esprit saint des débauchées, transfigurée par le plaisir bestial des anges et me décrit sa jouissance dans une glossolalie érotique, charnelle. Mais comme elle préfère être bâillonnée, je me contente la plupart du temps de ses soupirs, de ses gémissements, des gargouillis baveux de sa gorge, ou encore de son regard suppliant, baigné de douces larmes en perles de joie sur la houle de sa jouissance.

Je crois que c’est T.S. Eliot qui a écrit que «L’homme ne peut prendre trop de bonheur»… à moins que ce soit «trop de vérité»? Je ne saurais dire, surtout lorsque Marilou laisse perler son bonheur sur ma figure, lorsqu’elle projette à la ronde la pluie fine et poisseuse de ses ardeurs vénériennes. Mais puisque je ne suis pas un homme, je prends mon bonheur où je peux et c’est là ma seule vérité.

On dit souvent que porter un coquillage contre son oreille permet d’entendre le bruit de la mer. Quand je porte le sein de Marilou à mon oreille, qu’elle ouvre tout grand ses bras et qu’elle me presse tout près de son cœur, j’entends le bruit du bonheur.

 

Pour lire les blogues d’Anne Archet :

Le blogue Flegmatique d’Anne Archet
La Gazette endocrinienne
Lubricités

 

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