La série met en scène les mêmes amoureux à trois époques de leur vie. Le premier couple de l’humanité revu et corrigé par Claude Meunier? On dit oui, surtout s’il est incarné par Sophie Cadieux et Pierre-François Legendre!

Vieillir à deux selon Sophie

Comment le temps qui passe affecte-t-il la relation d’Adam et d’Ève? Ces deux-là sont profondément attachés l’un à l’autre et foncièrement complices. On les suit au cours de trois périodes de leur vie: au début, ils ont 25 ans et c’est la passion; dans la quarantaine, leur complicité est mise à l’épreuve par la routine et les enfants qui grandissent; on les voit ensuite à 80 ans, au bout de leur parcours, unis par un attachement profond.

Comment Ève évolue-t-elle au fil du temps?

À 25 ans, Ève est une jeune amoureuse prête à mettre ses projets de côté pour fonder une famille avec son homme. À 45 ans, elle souffre d’avoir fait certains sacrifices pour les autres. Enfin, la Ève plus âgée dépend beaucoup de son mari… À chaque époque, les idéaux de chacun sont passés au tordeur, mais tous les deux se soutiennent dans l’adversité.

Quels sont les ennemis des amoureux de longue date?

Le démon de midi, la fatigue, les défauts de chacun, le travail et les exigences de la vie familiale… Parfois aussi, c’est simplement le quotidien qui les éloigne l’un de l’autre, qui leur fait perdre l’envie de se séduire mutuellement. C’est intéressant de voir comment, à 80 ans, les questions comme la jalousie ou le mensonge prennent un tout autre sens. Le sujet du couple a rarement été traité dans cette perspective à la télé.


Dirais-tu que l’amour résiste mieux au passage du temps que le désir?

Le désir, c’est quelque chose de physique, qui nous submerge, et c’est très peu demandant. Tandis que l’amour et l’engagement envers l’autre, ça ne va pas de soi: ça se construit, tranquillement. L’amour est beaucoup plus complexe que le désir.

Vieillir à deux selon Pierre-François

Selon toi, qu’est-ce qui fait que la relation d’Adam et Ève dure?

Je pense qu’ils se trouvent drôles l’un et l’autre! Lorsqu’on est dans une période de sa vie où on a de la broue dans le toupet et un peu moins le temps d’admirer l’autre, l’humour ne nuit pas. Quand Ève dit à Adam: «Eh que t’es niaiseux!», ça sous-entend aussi: «Maudit que je te trouve drôle!»

Pour toi, vieillir à deux, c’est beau et attendrissant… ou déprimant au possible?

Je trouve ça beau. J’ai l’impression que l’être humain est fait pour vivre en couple. Comment peux-tu évoluer lorsque tu crois que tu es le centre du monde? Bien sûr, la dépendance affective existe et ce n’est pas mieux, mais quand l’entente est bonne, on est bien à deux.

Est-ce réaliste de croire qu’on peut rester avec la même personne toute sa vie?

Je pense que c’est difficile, mais possible. On est peut-être la seule espèce à aspirer à la monogamie dans le règne animal… Mais on est aussi la seule à être allée sur la Lune! C’est un des grands défis du couple, de rester fidèle l’un à l’autre.

De quoi doit-on faire le deuil quand on décide de s’engager à long terme?

De coucher à droite et à gauche? De partir deux ans en Californie sans donner de nouvelles? Je pense au contraire que c’est lorsqu’on n’a pas la chance de vieillir avec quelqu’un qu’on a des deuils à faire.

Adam et Ève, le mercredi à 21 h, à Radio-Canada, dès le 12 septembre.

 

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