J’ai fait un rêve. Je portais une toute petite robe de ballerine blanche, un nuage de tulle et de perles. J’étais sur le toit d’un immeuble, sous un lourd soleil d’été. Le sol était recouvert de fleurs de toutes les couleurs, de confettis, de serpentins. Le ciel était rempli de bulles et de ballons. Autour de moi, les gens que j’aime dansaient, riaient, sablaient le champagne, s’embrassaient. Un papillon s’est posé sur mon épaule. Et soudain, un homme vêtu de noir, mon amoureux avec un grand A, s’est avancé vers moi. Au ralenti, comme dans un film. Les haut-parleurs ont entonné un air connu, et les douces paroles de I’ve Had the Time of my Life ont résonné dans l’air humide. Mon homme en noir et moi, la dame en blanc, nous sommes mis à danser, à tournoyer, à faire une chorégraphie digne de la grande finale de Dirty Dancing! Mes amis, mes parents, même les voisins se sont attroupés autour de nous, tapant dans leurs mains, dansant en choeur sur les tables, sur les chaises, faisant des arabesques et des pirouettes, étourdis par tant d’amour et de grâce…

Bip, bip, bip. Eh oui, mon cadran a sonné. La dernière bulle de savon a éclaté. Je me suis réveillée, ébouriffée, et je suis redescendue brusquement sur terre. Je me suis souvenue que je ne voulais pas me marier. Que je ne portais pas en moi ce rêve d’un amour confirmé par des papiers, par un prêtre, par un juge de paix.
 

Je veux de l’amour dans tous les coins, je veux des fêtes pour le souligner, je veux une robe magique, du champagne, des champs de fleurs, des explosions de saveurs, mais pas de contrat notarié. Pas de relation entérinée par une signature au bas d’une page. C’est à mes yeux un «tue-l’amour». Pour moi, le mariage n’a de sens que dans la célébration, dans l’euphorie de fêter un couple heureux, de partager une passion. L’engagement se vit au quotidien, dans les regards échangés, dans la présence qu’on offre à l’autre, dans les rêves qu’on fait à deux. J’ai le fantasme d’un «non-mariage» éclatant et romantique. D’une promesse qui ne ressemblera jamais à un «je le veux», mais qui voudra dire qu’on va s’aimer jusqu’au bout de notre être, jusqu’au bout du monde. Voulez-vous ne jamais m’épouser?

Je ne le veux pas, mais…

  • Pour mon «non-mariage», j’aimerais porter une création de Valérie Dumaine ou d’Eve Gravel, et essayer des robes à froufrous pendant des heures sur la Plaza St-Hubert. Juste pour le plaisir!
  • Mon party d’amour se déroulerait sur le toit de l’immeuble où Xavier Dolan a tourné une scène de J’ai tué ma mère, dans Hochelaga-Maisonneuve. Ou sur le bord du fleuve, à Saint-Siméon, au petit matin. Ou au pied des dinosaures du fameux resto Madrid, sur l’autoroute 20. Ou dans le pavillon du parc portugais, coin Saint-Laurent et Marie-Anne, à Montréal…
  • J’inviterais Ghislain Poirier à être D.J. Chut… c’est un secret, mais Poirier s’est chargé de la trame sonore de plusieurs mariages dans le milieu artistique. Le choix musical qui fait un tabac à tout coup durant des noces, selon lui? Marvin Gaye!
  • La playlist de mon «anti-mariage» comprendrait Down by the Water, du groupe The Drums, La chanson la moins finie, de Yann Perreau, Je ferai ce qu’il faut, d’Alex Nevsky, You’re the First, the Last, my Everything, de Barry White, Private Sunshine, d’Ashley Slater, Mélane, de Fred Fortin, et J’aime pas ça quand tu pleures, de Martin Léon.


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