Avec son torse couvert de tatous et son allure de hipster, difficile d’imaginer Andrew Yang en train de jouer à la poupée ou d’en fabriquer. Et pourtant, le jeune designer de Brooklyn est de plus en plus souvent cité dans les blogues et les magazines pour ses superbes poupées de chiffon. «Cela fait des années que j’en parle, mais cela ne fait qu’un an et demi que je me suis mis à en confectionner», précise celui qui est également acteur, modèle, chanteur, illustrateur, photographe et designer à ses heures.

 Sa première création, Snejana, semble tout droit sortie d’un défilé de mode. Dotée d’une longue crinière peroxydée, de grands yeux bleus et vêtue d’une minirobe asymétrique trashy chic, elle a des airs de parenté avec les mannequins de l’Europe de l’Est qui peuplent les pages des magazines de mode.

 

Ce lien avec la yang-orenstein-4.jpgmode n’est pas fortuit. Andrew Yang a fait ses premières armes dans le domaine de Karl Lagerfeld avant de se lancer dans la confection de poupées.Il a notamment étudié au Fashion Institute of Technology et a travaillé pour Dennis Basso, un designer spécialisé en fourrures. «Mais je suis toujours impatient. J’aime quand les choses se font immédiatement. Les poupées se réalisent assez rapidement. Je peux être en train de coudre le corps ou de le remplir de matériel, tout en pensant aux costumes, aux cheveux et au résultat final», se réjouit-il.

Photos : Andrew Yang (poupées Kouklitas), Allison Michael Orenstein (portrait d’Andrew Yang).

 

 

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 Resté fan de mode, même s’il dit entretenir une relation d’amour-haine avec le milieu, le jeune designer de 25 ans a accueilli avec joie l’an dernier une commande pour réaliser des poupées inspirées des collections printemps-été 2010. À l’invitation de
The Block, un magazine canadien très pointu, il a réalisé sept poupées dont les tenues rappellent celles des mannequins aux défilés de Marc Jacobs, Lanvin, Givenchy, Comme des Garçons, Proenza Schouler…

poupee-1.jpgLe résultat a de quoi faire fondre n’importe quelle fashionista. Dotées de miniceintures, d’escarpins et même de micro bijoux, ses poupées printemps-été possèdent un charme et un chic fous. «Tout est fait à la main», précise le designer. De Marc Jacobs à Proenza Schouler, les designers qui ont vu ses créations de chiffon seraient tous retombés en enfance en les apercevant. En règle générale, ses poupées se détaillent entre 600 $ et 1200 $, selon leur complexité et le nombre de leurs tenues. Eh oui! Ses Kouklitas, un nom dérivé du mot «poupées» en grec et de «lolitas», viennent parfois avec une garde-robe.

D’où lui vient cette passion pour les poupées? De son enfance, évidemment. Fils d’une famille mormone conservatrice de l’Utah, le jeune Andrew préférait de loin les Barbies aux G.I. Joe. «Oui, c’est vrai, j’aime les Barbies», admet-il en riant avant d’ajouter avoir eu de la difficulté à trouver des poupées à son goût quand il était petit. «Elles étaient soit trop belles, soit trop originales pour jouer avec, ou on pouvait jouer avec mais elles étaient très simples, avec des vêtements basiques et des cheveux horribles», se souvient-il.

Aujourd’hui, il considère que ses poupées sont le compromis parfait. Mesurant environ 50 cm, elles possèdent un chic fou, mais ne sont pas faites pour être posées sur une étagère. «Au contraire, elles sont faites pour que l’on joue avec. Comme elles sont en chiffon, elles deviennent poussiéreuses si on les laisse sur une étagère. Elles sont faites pour être touchées, tripotées», conclut-il en riant. 

http://www.kouklitas.com

Photo: Andrew Yang

 

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En photos: les poupées de collection d’Andrew Yang