Dans l’univers de la mode, ça ne se passe pas comme dans un congrès de dentistes. Bien des journalistes, des éditeurs et des acheteurs qui couvrent les semaines de la mode à Paris, à New York, à Milan ou à Londres s’y croisent depuis des années. On penserait que ça leur permet de tisser des liens, mais non (ce milieu est snob, il ne faut pas se le cacher). Si vous voulez vous faire des amis, la règle, c’est de ne parler qu’à des gens qui ont un rôle équivalent au vôtre dans cet écosystème. Par exemple, si vous n’êtes qu’un rédacteur québécois anonyme, n’essayez surtout pas d’aborder Anna Wintour comme si vous aviez gardé les cochons ensemble. D’abord, vous vous feriez intercepter par un des gorilles qui lui servent de gardes du corps; ensuite, vous deviendriez la risée de tous vos pairs. Patience, jeune Jedi!

À propos d’Anna Wintour, savez-vous que la grande prêtresse de la mode a adopté un rituel chronométré au quart de tour pour faire ses entrées et ses sorties lorsqu’elle assiste aux défilés? De un, elle est assise dans son siège avant même que la salle commence à se remplir, car elle entre par les coulisses (faire la queue avec tout le monde? Non mais, quelle idée!). De deux, elle s’éclipse avant la fin pour éviter la cohue. Entourée de sa cour (ses collègues Grace Coddington ou Hamish Bowles, ou alors une star du tennis comme Roger Federer et Serena Williams), elle gardera une expression glaciale et impassible durant toute la présentation. Inutile de la scruter pour essayer de deviner ce qu’elle en pense!

Quel est le bon code vestimentaire pour couvrir une semaine de défilés? Il faut porter des vêtements de créateur, évidemment. Vous n’avez pas de budget pour vous habiller couture de la tête aux pieds? Vous pourriez décider d’assumer à fond votre côté normcore et revendiquer le confort à tout prix. Ça veut dire vous promener en chaussures plates, parce que les talons hauts sont surestimés, ou troquer les robes de soirée contre un ensemble jean boyfriend et chemise blanche impeccablement coupée. Ça en devient une forme de snobisme à l’envers…

La bonne attitude à adopter quand on couvre les coulisses des défilés? Être au bon endroit au bon moment, et savoir s’éclipser à point nommé. Le backstage peut ressembler à un vrai cirque, surtout dans les minutes qui précèdent la présentation. L’endroit pullule de monde: des journalistes beauté qui n’attendent qu’une occasion d’interviewer le maquilleur ou le coiffeur en chef d’un défilé; des mannequins qui se font maquiller et coiffer; des caméramans, des photographes, des attachés de presse, des assistants de toute sorte… Dans ce contexte, il faut savoir observer certaines règles de base: ne pas se goinfrer au buffet (les sandwichs sont pour les mannequins), ne pas se trouver sur le chemin de quelqu’un de très stressé et savoir partir quand on a obtenu ce qu’il nous fallait.

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D’ailleurs, les coulisses sont en plein babyboum. Non, non, on ne parle pas des mannequins de moins de 16 ans qui s’y trouvent, mais de vrais bébés: dans les coulisses du défilé de Prabal Gurung, à New York, le coiffeur-star Paul Hanlon était accompagné de son rejeton, un an et pas encore toutes ses dents. Ça s’appelle plonger dans la marmite quand on est petit!

Chaque ville a sa personnalité. Ainsi, les collections présentées à Paris sont plus couture, celles qu’on voit à Milan sont plus sexys, tandis que New York est plus commerciale, et Londres, plus expérimentale. Même l’atmosphère qui règne dans ces capitales diffère. À New York, on raffole des célébrités (les gens sortent leurs téléphones intelligents dès qu’une limousine arrive, avant même de savoir qui se trouve à l’intérieur). À Milan, les gens sont expressifs, colorés, latins, à la Anna Dello Russo, quoi. À Paris, au contraire, c’est plus chic d’être discret. Bref, il faut apprendre à changer d’attitude au même rythme que de sac-culte!  

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