Un jeune autodidacte

«Mon père a fondé une marque de chaussures [Mr. Seymour, qui existe toujours aujourd’hui]. Quand j’étais jeune, il y avait des souliers partout dans la maison. J’étais fasciné par leur fabrication. À 16 ans, j’ai dessiné ma première paire, un escarpin à petit talon, décoré d’un noeud. Mon père m’a encouragé en le fabriquant puis en l’incorporant dans sa collection. Résultat: les clientes l’ont achetée!»

Un entrepreneur dans l’âme

«J’ai étudié la gestion, avec une spécialisation en finance et en droit des affaires. Autant dire que ça m’a énormément servi quand j’ai fondé ma griffe, puisque j’en étais non seulement le designer, mais aussi le gestionnaire. En sortant de l’université, j’ai commencé à travailler pour mon frère, qui avait repris l’entreprise familiale à la mort de mon père. J’étais impatient d’arriver le matin pour dessiner de nouveaux modèles. Comme les clientes aimaient mes créations, j’ai décidé de continuer dans ce domaine.»

Un businessman accompli

«Lorsque j’ai lancé ma marque [en 1990], j’ai acheté une usine en Espagne, ce qui m’a permis de maintenir un coût de production relativement bas. J’ai pu investir dans du cuir de qualité et, plus tard, faire des pubs avec des tops de renom, comme Gisèle [Bündchen] ou Kate Moss, immortalisées par des photographes incroyables comme Mario Testino. En ayant ma propre usine, je peux rester au plus près des tendances, puisque je commence à dessiner mes collections six semaines seulement avant une présentation. La plupart des autres marques doivent s’y prendre quatre ou cinq mois à l’avance…»

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Un génie visionnaire

Le premier magasin que j’ai ouvert était situé sur Madison Avenue, à New York. Pour nous démarquer de la concurrence, ma femme a eu l’idée d’exposer en vitrine des chaussures créées par des artistes. C’est devenu notre marque de fabrique. Les clients venaient chaque semaine admirer notre devanture. Ma femme a continué à voyager à travers le monde pour dénicher de nouveaux talents, et je pense que cette démarche est une facette primordiale de notre marque.»

Un passionné des chaussures

«Je n’ai jamais ressenti le besoin d’arrêter de dessiner des chaussures ni de faire une pause pour me consacrer à autre chose. Sans doute parce que je maintiens un bel équilibre de vie. Dans mon temps libre, je vois ma famille et je fais du sport – j’adore le ski et le tennis, et je suis un très bon joueur de ping-pong! Je me consacre aussi à de nombreuses oeuvres caritatives; il arrive un moment, dans la vie, où on réalise qu’on n’a pas besoin d’avoir plus…»

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Un artiste avant tout

«En tant que designer, je n’ai pas vraiment d’horaire ni de discipline de travail. Je dessine souvent sur des serviettes en papier, pendant un repas. L’inspiration vient quand elle vient! Mais je n’ai jamais considéré mon métier comme un travail; c’est réellement une passion. Lorsque je dessine, je pense à une dizaine de femmes différentes et je les garde en tête en créant mes collections. Il y a la mariée, la fashionista, la femme active, la star habituée aux soirées et aux tapis rouges, etc. Contrairement aux souliers pour homme, toujours noirs ou bruns. Créer des chaussures pour femme est vraiment stimulant! »  

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