Le bal des festivités du FMDM s’est ouvert avec l’événement Highlight sur la Semaine de mode, pour lequel un défilé de célébrités québécoises jouant les mannequins d’un soir a animé la passerelle de fraîcheur et de bonne humeur. Mention spéciale à Geneviève Borne, porte-parole du festival, audacieusement sexy dans son ensemble de dentelle noire ajourée.

À 21 h 30, le défilé Beige-moi a monopolisé l’attention du public en présentant un avant-goût des collections automne-hiver 2011-2012 des designers québécois Ève Gravel, Bodybag by Jude, Mélissa Nepton, Renata Morales et Mulcair. La tendance y était au court et aux coupes structurées, avec une nette inclination pour les épaulettes, l’accessoire chic et sexy de la rentrée. Mais les paillettes et les tons irisés ont également envahi la passerelle et fait briller les créations de nos talents locaux.

Vers 22 h, le très attendu défilé de Jean Paul Gaultier, s’est ouvert sur la trame sonore du fameux James Bond, alias agent 007. Le public a alors assisté à un condensé des nombreuses créations qui ont fait le succès du designer. Marinière, corset, jupe pour hommes, look néo-grunge… Toutes les pièces maîtresses de l’univers Gaultier ont pris la passerelle d’assaut et ravi un public attentif et démonstratif.

On notera l’ovation que le public a réservé au mannequin-vedette Tanel Bedrossiantz, l’un des visages fétiches du designer, venu tout spécialement de France pour défiler dans la désormais mythique tenue de marin revisitée combinant chapeau et marinière.

 Peu habitué à voir des beautés atypiques fouler la passerelle, le public a également manifesté son enthousiasme au passage de mannequins rondes et voluptueuses qui ont illustré, tantôt avec humour, tantôt avec sensualité, l’esprit romantique, rock ou glamour façon années cinquante de certaines créations du designer.

Après avoir admiré ces beautés botticelliennes, on a aimé retrouver l’allure androgyne, les tatouages et le crâne rasé de la Québécoise Ève Salvail, autre mannequin fétiche du couturier et incarnation parfaite de l’essence néo-grunge véhiculée par Gaultier.

Chez les hommes, on observait dans les tenues et le choix des mannequins ce plaisir évident qu’éprouve le couturier à jouer avec les codes de la masculinité et de la féminité. Allures androgynes, jupes longues ou courtes, corsets satinés sur pantalons de costumes, visages luisants façon poupée de cire, l’imagination débordante du designer est souvent teintée d’humour. Le must? Le bas d’une combinaison de plongée porté en guise de pantalon associé à une veste de smoking ou à un chandail métallisé. L’agent secret qui cohabite en harmonie avec l’aventurier, la quintessence du personnage de James Bond capturée en une seule tenue!

La deuxième partie du défilé mettait en scène les fameuses «bourgeoises sans âge» du créateur et présentait sa nouvelle collection de prêt-à-porter. Jupes écossaises, vestes cintrées, imprimés pied-de-poule, mailles chinées, mais aussi transparence, lamé doré, bas résille et décolletés. Les bourgeoises de Jean Paul Gaultier n’ont peut-être pas d’âge, mais elles ont toujours un grain de folie.

Par ailleurs, si c’est le style lady anglaise à la fois austère et sexy qui dominait la passerelle lors de ce défilé, les mannequins aux chignons gris «choucroutés» ont cependant évolué sur une musique instrumentale qui rappelait les mélodies des plus grands succès de la chanteuse Amy Winehouse, décédée quelques jours auparavant.

Un bel hommage et une façon émouvante de mettre un point final à cette soirée placée sous le signe du génie créatif sans limites de ce couturier rebelle et de sa volonté de célébrer la beauté sous toutes ses formes.