Pompiers, spectacles burlesques, cocktails tous les soirs; honorant la tradition festive de la Louisiane, la première Semaine de mode de La Nouvelle-Orléans s’annonce colorée. Petit détail ludique: deux organisations différentes préparent deux évènements distincts à la fin du mois de mars. Une double raison de célébrer! (N’oubliez pas qu’ici, la culture du cocktail est sacrée: Sazerac, Mint Julep, Hurricane, on se la coule douce dès le déjeuner avec ces délicieuses mixtures.)

Malgré son énergie pétillante, La Nouvelle-Orléans porte encore les marques de l’ouragan Katrina; plusieurs infrastructures sont affaiblies ou détruites, l’économie est fragile et beaucoup de boutiques ont été contraintes à fermer. Toutefois, la ville est déterminée à retrouver sa réputation glorieuse de centre culturel, où la fête ne s’arrête jamais. «Nos évènements vont contribuer à raviver l’industrie de la mode locale», explique Tracee Dundas, l’organisateur de la Fashion Week NOLA. Grâce, entre autres, à l’afflux de gens du monde entier venus participer à la reconstruction de la ville, les Néo-Orléanais retrouvent espoir. «Les designers ont beaucoup souffert des conséquences de Katrina», explique Nick Landry, l’un des directeurs de #LAisthenewLA, un organisme dont la vocation est de ranimer l’industrie de la mode de la ville, et qui organise la NOLA Fashion Week. «Notre objectif est d’aider ces designers à être mieux connus dans le reste du pays.»

Photo: Coco Bourgeoisie.

Comme Dundas, Landry est convaincu que la ville offre une sensibilité unique, à l’image de son multiculturalisme, qui s’exprime dans les collections des designers locaux. Entre héritages cajun, créole, amérindien et américain, la ville est reconnue pour ses big bands de jazz festif, son carnaval gai du Mardi gras et les mets riches et parfois épicés qu’on y cuisine. Certaines parties de la ville, autrefois habitées par les riches propriétaires de plantations, sont extrêmement sophistiquées, et des traditions vestimentaires élaborées y sont ancrées. «Ici, on aime la mode, explique Nick Landry, et on rajoute notre touche romantique et épicée, souvent inspirée de l’extravagance du Mardi gras.» En raison de la température, on y voit souvent des couleurs vives et du seersucker, matière privilégiée des gentlemen du Sud; les robes du soir y sont très prisées vu l’affection des habitants des quartiers huppés pour l’heure du cocktail et les bals.

Pour cette première édition de la Semaine de mode, les festivités incluent un concours «Top designer», des spectacles, des conférences et ateliers, et bien sûr, des défilés. Parmi les marques préférées locales: Sophomore, une ligne jeune et urbaine établie à New York; Jolie & Elizabeth, dont les jolies robes sont très prisées aux bals des débutantes; Coco Bourgeoisie, très chic et colorée. Fleur de Paris crée des capelines et chapeaux romantiques ornés de fleurs, Anna Mixon conçoit des chaînes-bijoux néo-hippies et Cocodri offre des accessoires en alligator… L’alligator étant un met typique de la région! La Nouvelle-Orléans, c’est un régal pour tous les sens.

 

Photo: Coco Bourgeoisie.

 

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