Ses études supérieures. Olivier Theyskens n’a pas obtenu son diplôme de la très réputée École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre, à Bruxelles, en Belgique. «L’école de La Cambre était un passage obligé, mais après deux ans d’études, je me suis rendu compte que ce que j’aimais, c’était coudre et créer des vêtements, et que je pouvais très bien le faire chez moi. À force de travailler, j’ai fini par bâtir une collection. Créer ma marque s’est fait de façon très organique. La mode, c’est comme un train: on monte dedans et on se laisse emporter!»

Son expérience chez Rochas. Avant qu’on ne lui propose le poste de designer chez Rochas, en 2002, Olivier Theyskens crée ses propres collections pendant cinq ans, sous le sceau de sa griffe éponyme. «J’avais établi ma marque de fabrique: des collections sombres et tout en dentelle. Ça collait avec l’esprit de Rochas qui, dans les années 1940, mettait de l’avant la dentelle de Chantilly. La griffe n’avait pas fait de mode depuis 50 ans, ne commercialisant plus que ses parfums, et voulait s’y remettre. Pour moi, il était logique d’accepter cette proposition puisqu’elle touchait à mes deux passions: la mode de Paris et son esprit couture, et les grands couturiers du 20ème siècle, dont faisait partie Marcel Rochas.» Pendant quatre ans, Olivier Theyskens a su redonner vie à l’esprit de la maison, avant que Rochas ne cesse provisoirement ses activités de prêt-à-porter en 2006.

La mode, c’est comme un train: on monte dedans et on se laisse emporter!

Son passage chez Nina Ricci. De 2006 à 2009, Olivier Theyskens occupe le poste de designer de Nina Ricci. «Dans mon esprit, cette maison parisienne évoquait une image plus jeune, éthérée et aérienne, et c’est ce qui m’a plu. Et c’est une autre griffe pour laquelle les parfums étaient tout aussi importants. On pense notamment à L’Air du temps. C’était une nouvelle aventure, toujours liée à la mode française.»

Ses années chez Theory. En 2010, Olivier Theyskens surprend le monde de la mode en devenant le nouveau créateur de la marque de prêt-à-porter américaine Theory, plus streetwear que couture. «Je sortais d’un univers très axé sur le luxe et je me suis dit qu’il fallait que j’apprenne autre chose. Theory était axé autour d’une autre partie de l’industrie, qu’on appelle le «mid-market» [«milieu de gamme»]. Il fallait certes prendre en compte les habitudes des clients, mais j’ai aussi pu créer des pièces plus expérimentales grâce à la sous-marque Theyskens’ Theory, qui était un peu le labo de la griffe. Elle défilait même lors de la Fashion Week de New York!» En 2014, Theory annonce le départ de son designer, après quatre ans d’une riche collaboration. «J’ai voulu tenter cette expérience pour comprendre ce secteur, mais ce n’était pas ma passion profonde. J’ai eu envie de revenir à la source.» Après deux ans d’absence, Olivier Theyskens est de retour sur le devant de la scène en septembre 2016, et présente une nouvelle collection à son nom lors de la Fashion Week parisienne du printemps 2017.

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Ses origines. Dans ses collections, Olivier Theyskens, né d’un père Belge et d’une mère Normande, cultive ses racines. «De la Belgique, où il pleut très souvent, je retiens une forte culture mode où l’esthétique mélancolique, sombre et morose prime. Ce n’est pas parce qu’on est déprimé, mais parce qu’on trouve ça beau! Quant à ma famille française, elle a eu un fort impact sur moi. La Normandie m’évoque une campagne désolée et des filles aux silhouettes éthérées. Mes origines ont beaucoup joué sur mon imagination.»

Sur l’avenir de sa griffe. En ce moment, Olivier Theyskens planche sur sa nouvelle collection printemps-été 2018, qui sera présentée lors de la Fashion Week de Paris, en septembre. «Je souhaite pouvoir continuer à évoluer. C’est un processus qui n’est jamais fini. À chaque collection, on recommence à zéro. Il y aura toujours cette quête d’apporter une nouvelle vision et d’essayer quelque chose que je n’ai jamais fait. L’environnement change, et il faut embrasser ces changements.»

Ne manquez pas la 17ème édition du Festival Mode & Design, qui investit le Quartier des Spectacles jusqu’au 26 août. Au programme: rencontres avec des grands noms de la mode et du design, défilés en plein-air, expositions temporaires et boutiques pop-up.»