L’entreprise familiale de 65 ans n’a jamais cessé d’être férocement branchée.

Janis, la fille de Morton, confie que son père traite ses souliers comme la prunelle de ses yeux. «Il est très ordonné, dit-elle. Il classe ses chaussures selon le même système de couleurs que celui des magasins. Elles sont donc regroupées selon quatre couleurs: noir, marine, brun et blanc», explique la directrice des communications de l’entreprise. Janis fait 1,60 m et adore enfiler des talons aiguilles. «Ça allonge la silhouette», dit-elle, amusée.

En 1940, le fondateur Benjamin Brownstein a d’abord ouvert un magasin pour tous les goûts et à prix variés, rue Sainte-Catherine Ouest, à Montréal. En 1954, un incendie l’a détruit. Morton, qui avait alors pris la relève, décide de le reconstruire. L’architecte lui pose alors une question qui aura des répercussions sur la suite des événements: «Quel type de magasins voulez-vous?» Déclic. «Mon père a alors décidé de donner une nouvelle direction à l’entreprise», raconte Janis. C’est à partir de là qu’un magasin unique en son genre est né dans la métropole. Tout ce qui habille nos pieds allait dorénavant être haut de gamme, signé par des designers et de grande qualité.

En 1959, Morton Brownstein est le seul détaillant au Canada à aller en Italie afin de rapporter des chaussures de créateurs. Il y rencontre notamment Salvatore Ferragamo dans son magasin d’origine de la rue Tornabuoni. Browns a aussi été le premier commerçant à proposer les chaussures de Charles Jourdan et de Bruno Magli. Depuis des années, Céline Dion, Uma Thurman et autres vedettes font un saut chez Browns lorsqu’elles sont en visite au pays.

Outre les marques de renom, dont Marc Jacobs et Prada, Browns offre plusieurs marques maison influencées par les modèles griffés: Browns Couture, une griffe chic; ID, au style urbain; Bravo et B2; B cool et Boogie Browns, pour les préadolescents. Seule une portion des collections en cuir italien est fabriquée en Chine.

Selon la boule de cristal et le flair des dirigeants, le printemps 2006 sera sous le signe des chaussures à talons compensés et à bouts ouverts. «Le romantisme est dans l’air», nous assure-t-on chez Browns. Les sabots de style cow-boy, les bottes et les mocassins rustiques seront aussi hyper hip. Les tons ocre, taupe, sable et beige auront la cote. Les chaussures à talons plats aussi. Le must de l’été? Le sac surdimensionné!