KARINE JONCAS
Créatrice de soins pour Karine Joncas Cosmétiques

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  Photographe: Marjorie Guindon

Quelles études avez-vous faites? Je détiens un brevet d’enseignement au niveau secondaire de l’Université de Montréal. Ça a nourri ma passion: la transmission de connaissances. Par ailleurs, comme ma mère a eu un salon de coiffure pendant 50 ans et qu’elle travaillait dans le développement de produits capillaires, j’ai toujours baigné dans l’univers de la beauté.

À quoi ressemble une journée type? Dès mon arrivée au boulot, je rencontre mon équipe scientifique dans le laboratoire urbain qui jouxte mon QG, afin de lui faire part de mes idées et de voir au développement des formulations. Je suis la première à tester les produits qu’on formule en mon nom. Je me tiens à jour également sur ce qui se fait partout dans le monde. J’approche des laboratoires internationaux réputés pour leurs actifs, afin de bonifier mes formules. Mon travail quotidien consiste aussi à superviser la production et le marketing de la marque. Enfin, je me consacre au volet éducatif du label: je tourne des vidéos pour les réseaux sociaux, je rencontre des cosméticiennes ou des clients en pharmacie, et j’accompagne même mon équipe de marketing lors de présentations. Quant à mon esprit créatif, je vous assure qu’il est toujours en éveil, le jour comme la nuit!

Quelles sont les qualités et les aptitudes nécessaires pour exercer votre métier? Il faut être constamment à l’écoute des gens et sensible à leurs demandes. Une telle ouverture permet de mieux répondre aux exigences de la clientèle tout en demeurant concurrentiel. Fondamentalement, il faut vraiment vouloir faire du bien aux femmes et leur apporter un petit plus au quotidien.

Quelle facette de votre métier vous plaît le plus? La création! J’adore donner naissance à un produit. Je ressens une émotion très intense quand les femmes découvrent un nouveau soin de ma gamme! D’ailleurs, je me considère davantage comme une créatrice que comme une femme d’affaires.

Si vous pouviez en changer un aspect, quel serait-il? J’accélérerais le processus de production. Il arrive qu’on passe jusqu’à quatre ans à peaufiner une formulation avant de la mettre en marché. La texture ou l’odeur ne répond pas à nos attentes? On retourne au labo et on travaille, encore et encore et encore, jusqu’à ce qu’on soit entièrement satisfaits du résultat. C’est long! Et comme tous les entrepreneurs, je suis très impatiente…

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui aspire à commercialiser sa propre gamme de cosmétiques? Je lui dirais d’y croire et de se lancer… à petits pas. De ne pas avoir peur de s’entourer de personnes dont les forces sont supérieures aux siennes. Je lui dirais aussi de toujours rester en contact avec sa clientèle, d’être stratégique et surtout, de s’amuser!

 

 

JULIE CUSSON
Artiste maquilleuse pour Chanel

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Quelles études avez-vous faites? Des études collégiales en littérature et en cinéma. Elles ont vraiment enrichi ma culture visuelle, si essentielle dans mon travail.

À quoi ressemble un mois type? C’est très varié! Je passe plusieurs jours à faire de la recherche pour élaborer mes maquillages et je teste quantité de produits. Je fais aussi du casting de mannequins, j’assiste à des rencontres de préproduction avec les équipes qui œuvrent sur les séances photo auxquelles je prends part. Je travaille même sur les tapis rouges de différents festivals de films, dont ceux de Cannes et de Toronto. De plus, en tant que porte-parole de Chanel, je prends le relais de Lucia Pica, la directrice de la création maquillage de la maison, afin de partager ses techniques et inspirations avec les médias canadiens.

Quelles sont les qualités et les aptitudes nécessaires pour exercer votre métier? Il faut certes être talentueux, imaginatif et créatif, mais il faut d’abord et avant tout savoir transposer sa vision dans la réalité. C’est important aussi d’être ouvert à l’autre et d’inspirer rapidement confiance, car notre rôle impose une proximité, voire une intimité immédiate avec la personne qu’on maquille. Il faut également être en forme: on travaille de longues heures debout, les bras dans les airs! Sans parler que la malle de maquillage qu’on trimballe partout peut peser jusqu’à 25 kilos (environ 50 lbs)!

Quelles facettes de votre métier vous plaisent le plus? Concevoir un look pour les magazines ou les tapis rouges! Chercher l’inspiration dans des livres, des films, des photos, sur Instagram… Prendre ensuite des notes, faire des croquis et multiplier les tests créatifs. De plus, bien que je ne sois pas groupie, je dois avouer que ça me fait triper de montrer une facette inhabituelle d’une star, sans renier son style!

Si vous pouviez en changer un aspect, quel serait-il? J’avoue qu’alimenter les réseaux sociaux pendant que je travaille est un vrai défi! Surtout lors de festivals, où je cours d’un grand hôtel à l’autre pour maquiller des célébrités comme Xavier Dolan et ses actrices fétiches… Ça devient vite essoufflant!

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui aspire à devenir artiste maquilleuse? Je lui conseillerais de déterminer rapidement si elle souhaite travailler en mode, en télé ou en cinéma. Pourquoi? Parce que ce sont des milieux de travail très différents, qui exigent la maîtrise de techniques bien spécifiques. Je lui conseillerais aussi d’être indépendante et patiente, car ce métier n’offre ni routine, ni sécurité financière, ni garantie de succès!

 

 

MARIE-HÉLÈNE LAIR
Directrice de la communication scientifique internationale chez Clarins

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Quelles études avez-vous faites? J’ai une formation de pharmacienne d’officine, de sorte que j’ai passé mes premières années professionnelles à conseiller les gens au comptoir d’une pharmacie.

À quoi ressemble un mois type? Je passe les deux tiers de mon temps avec notre équipe de chercheurs qui procède à des tests d’innovation sur les produits me semblant les plus porteurs. À partir de ces résultats, rigoureusement validés, je façonne une histoire qui permettra de faire résonner les atouts desdits produits auprès des journalistes, des influenceurs et des équipes marketing de Clarins disséminées aux quatre coins du monde. L’autre tiers de mon temps, je voyage! Je m’entretiens avec les médias, puis je vais à la rencontre des équipes de formation, de relations publiques et de marketing de la marque. J’en profite pour m’informer de l’accueil de nos produits sur les différents marchés mondiaux, pour prendre le pouls des besoins ciblés des femmes, toutes nationalités confondues, afin d’alimenter en continu notre équipe scientifique.

Quelles sont les qualités et les aptitudes nécessaires pour exercer votre métier? C’est essentiel d’être curieuse, de savoir écouter et de s’intéresser aux gens qu’on rencontre. Comme on voyage beaucoup, il faut être très souple! On gagne à savoir s’adapter à toutes sortes de situations, à être en mesure de manger de tout et à s’ouvrir aux différences culturelles.

Quelle facette de votre métier vous plait le plus? Ah, j’adore la dimension internationale de mon rôle! Je me considère d’ailleurs chanceuse de pouvoir aller à la rencontre de collaborateurs de nationalités différentes, en Europe, en Inde ou en Amérique du Nord, et d’apprendre tant d’eux!

Si vous pouviez en changer un aspect, quel serait-il? Je voudrais accélérer le cycle de l’innovation! Avant le lancement d’une formulation ou d’une nouvelle génération de produits, tout doit être très longuement validé, enregistré et réglementé. Or, cela freine parfois mes élans. C’est ma seule frustration.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui voudrait faire le même métier que vous? Se doter d’une formation scientifique (biochimie, biologie, pharmacie) lui permettra de parler le même langage que les équipes en laboratoire, et d’ainsi bâtir sa crédibilité auprès d’elles. De plus, l’acquisition d’une expérience en vente ou en service à la clientèle lui donnera l’occasion d’apprendre à bien communiquer et, surtout, à é-cou-ter. C’est la clé, dans notre métier.

 

 

ALESSANDRA GATTI
Gestionnaire à la formation chez Neostrata

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Quelles études avez-vous faites? J’ai obtenu un baccalauréat en administration, option marketing. Ce qui m’a permis, très tôt dans ma carrière, de me joindre à une équipe de marketing au sein de Cosmair (aujourd’hui L’Oréal Canada), une entreprise vouée à la beauté.

À quoi ressemble une journée type? Dans la même journée, je peux donner de deux à trois séances de formation à des groupes de deux à quatre cosméticiennes, en pharmacie. Je leur présente nos nouveaux produits Neostrata et les façons de les conseiller le plus judicieusement possible à leur clientèle. C’est la base si on souhaite répondre aux exigences de plus en plus élevées des consommateurs, et ainsi les fidéliser. Chaque saison, j’anime des séminaires d’une demi-journée auprès de nombreux groupes de 50 à 125 esthéticiennes. J’y aborde nos lancements, la formulation de nos soins les plus récents, leurs bienfaits et différentes façons d’en faire la promotion. Bien entendu, ces séminaires exigent une préparation de longue haleine. Je dois choisir le thème, en adapter et élaborer le contenu, étoffer mes arguments, voir à la conception audiovisuelle… Je passe aussi beaucoup de temps à assimiler de gigantesques sommes d’informations afin de les livrer avec un maximum de naturel et de chaleur humaine.

Quelles sont les qualités et les aptitudes nécessaires pour exercer votre métier? D’emblée, on doit aimer les gens! Il faut brûler d’envie de transmettre nos connaissances dans un climat de complicité afin de captiver notre auditoire et de le faire participer. Il faut être capable de parler de tout, de s’intéresser à tout, d’être souriante, décontractée mais somme toute professionnelle. Bien entendu, il importe aussi de susciter l’engouement pour notre marque, que ce soit individuellement ou en groupe.

Quelle facette de votre métier vous plaît le plus? J’adore prendre la parole devant une foule et la faire vibrer!

Si vous pouviez en changer un aspect, quel serait-il? Lors des séminaires, j’aimerais avoir plus de temps pour échanger avec les participants afin de les convaincre qu’ils ont une large prise sur leur beauté et leur jeunesse.

Quel conseil donneriez-vous à une personne qui aimerait se lancer dans la formation? Soyez professionnelle! Faites preuve de rigueur, d’intégrité et de respect. Ne rabaissez jamais les marques concurrentes. Soyez organisée et ayez le souci du détail. Mettez les gens en confiance, souriez et soyez passionnée par votre métier.