On l’a lu, vu et entendu: le soleil est dangereux pour notre santé. Il entraîne le photovieillissement cutané (rides et perte de fermeté), provoque des brûlures et des réactions allergiques, épaissit l’épiderme — en plus de le rendre plus rugueux et moins lumineux — et fait poindre des taches brunes tenaces, pouvant parfois s’avérer cancéreuses. Rien que ça? Que faire si l’idée de faire bronzette pour se relaxer, afficher une mine hâlée ou tout simplement profiter du beau temps nous traverse l’esprit? «Les rayons ultraviolets ont quelques bons côtés, tout de même, assure David Durand, docteur en pharmacie et directeur général du Groupe Naos en Amérique du Nord (à l’origine des produits Bioderma et Esthederm). Ils assurent la synthèse de la vitamine D, indispensable à la santé et au bon fonctionnement de l’organisme, ainsi qu’à la fixation du calcium sur les os. Par ailleurs, en dermatologie, certaines pathologies, comme le vitiligo, l’eczéma et le psoriasis, sont légèrement améliorées par des séances modérées d’exposition aux UV. Diverses pistes de recherche récentes semblent aussi démontrer certains effets positifs de ces rayons sur la santé cardiovasculaire. Par exemple, la vasodilatation causée par les UVA entraînerait une diminution de la tension artérielle. Quant à la lumière visible émise par le soleil, il va sans dire qu’elle influence nos rythmes biologiques en jouant un rôle important sur la synthèse de la mélatonine (l’hormone du sommeil) et en assurant une bonne régulation de nos rythmes d’éveil et de sommeil.»

Mais gare à ne pas tomber dans l’excès. «Profiter de l’été ne veut pas dire abuser des rayons, insiste David Durand. Il faut être prudent en évitant de s’exposer aux heures d’ensoleillement élevé (entre 10 h et 14 h) et en se couvrant de protection solaire à large spectre pour lutter contre les méfaits des UVA et des UVB.»

Trouver le bon filtre solaire

«Les écrans solaires minéraux (aussi appelés physiques) sont composés d’ingrédients tels que l’oxyde de zinc ou de titane, et fonctionnent en diffractant la lumière et en diffusant les rayons UV, à la manière d’une barrière, explique François Roberge, vice-président aux affaires scientifiques et réglementaires chez L’Oréal Canada. Quant aux écrans solaires chimiques (aussi appelés organiques), ils absorbent l’énergie des UV et la convertissent en chaleur, qui est ensuite dispersée. Parmi les filtres chimiques les plus populaires: Mexoryl SX et XL, avobenzone, octinoxate, octisalate et octocrylène.» Quelles différences y a-t-il entre ces deux types de filtres? Les chimiques ont une texture légère qui pénètre rapidement dans l’épiderme, tandis que les minéraux sont moins allergènes, mais tendent à laisser un film blanchâtre sur la peau. Leur efficacité et leur durabilité sont comparables. Ce qui fait dire à bon nombre de dermatologues que la meilleure solution consiste à opter pour des écrans protecteurs mixtes (comme la majorité de ceux de notre shopping), combinant les deux filtres, afin de couvrir le spectre solaire en entier.

Quoi de neuf?

Récemment, les membres de l’Association canadienne de dermatologie ont statué que pour bien se protéger des rayons UV, il faut miser sur un écran doté d’un FPS d’au moins 30. Santé Canada, de son côté, a dévoilé l’an dernier une nouvelle monographie — qui détermine entre autres les renseignements à inscrire sur les emballages des produits solaires — afin d’évaluer l’ampleur de la protection contre les UVA (les rayons responsables du vieillissement prématuré de la peau). Résultat? «Si l’écran solaire répond au minimum de protection UVA requis (un niveau d’au moins 1/3 de la protection UVB), un logo spécial — l’acronyme UVA encerclé — est alors affiché sur le tube», précise Kateline Turgeon, directrice de la formation chez La Roche-Posay Canada. Cette nouvelle norme vise très certainement à ralentir le nombre toujours grandissant de mélanomes et de cancers de la peau diagnostiqués chaque année au pays. À titre indicatif, notons qu’en 2014, sur les 267 400 cas de cancers répertoriés au Canada, 82 600 touchaient la peau*. Autrement dit, plus d’un cancer sur trois est attribuable à la surexposition de l’épiderme aux UV. Raison de plus pour se tartiner d’écran solaire à la première occasion!

* D’après les statistiques récoltées, compilées et publiées par la société canadienne du cancer.

Le bon dosage

Pour être bien protégée de la tête aux pieds, il faut étaler au moins 30 ml de crème sur tout le corps, soit l’équivalent d’un verre à shooter et demi. Pour les sprays, on vaporise de trois à quatre secondes sur chaque partie du corps (torse, bras, jambes et dos) avant de frotter le produit avec les mains pour en uniformiser l’application. Chez les enfants, de 15 à 30 ml d’écran solaire sont nécessaires pour couvrir le corps entier, selon l’âge et la grandeur des petits. «Attention, la plupart des gens n’appliquent que de 25 à 50 % de la dose de protection solaire recommandée, prévient Kirk Brierley, responsable de la formation en soins de la peau chez Johnson & Johnson. Lors d’une semaine de vacances à la plage, par exemple, il faut s’attendre à vider au moins quatre tubes de crème par personne.» À noter: 70 % des femmes oublient de crémer ou de vaporiser la lisière des cheveux, les oreilles, le haut du cou, le creux du décolleté, l’intérieur des genoux et le dessus des mains et des pieds, des zones très sensibles aux UV. De plus, avant de s’exposer au soleil, «il vaut mieux attendre de 20 à 30 minutes après avoir appliqué son écran protecteur, histoire de lui laisser suffisamment de temps pour bien pénétrer dans l’épiderme, affirme Anik Kerr-Denis, chargée de la relation scientifique chez Vichy. Puis, on en réapplique toutes les deux heures, ainsi qu’après avoir beaucoup sué, s’être baignée ou s’être essuyée avec une serviette.» Si on compte faire du sport ou nager dans la piscine ou la mer, on opte pour un écran résistant à l’eau et à la transpiration.

S.O.S Coup de soleil

La Dre Kucy Pon, dermatologue et conseillère spéciale pour Olay, donne ses astuces pour panser les coups de soleil.

Astuce #1

Dès que la peau commence à tirailler, à chauffer ou à rougir, on se met à l’abri du soleil. on évite de s’exposer à nouveau aux rayons UV tant que la brûlure n’est pas entièrement guérie.

Astuce #2

Pour apaiser la sensation de brûlure, on prend un bain ou une douche froide.

Astuce #3

Si le coup de soleil est léger, on hydrate l’épiderme plusieurs fois par jour à l’aide d’une crème réparatrice pour éviter que la peau pèle ou se desquame. si la brûlure est plus profonde, on s’assure de boire beaucoup d’eau (les coups de soleil provoquent de la déshydratation), d’avaler un comprimé anti-inflammatoire (Advil, Tylenol, etc.) et d’appliquer un soin après-soleil calmant (qu’on aura préalablement rangé au frigo pour en maximiser l’effet rafraîchissant). Tous ces gestes permettront de réduire la rougeur, l’enflure et la douleur.

Astuce #4

On n’hésite pas à consulter un médecin si la brûlure est trop intense.

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