1. Qu’est-ce qu’un cosmétique bio?
C’est un produit composé d’ingrédients issus de l’agriculture biologique. Il est exempt de pesticides, d’herbicides chimiques, de fertilisants de synthèse, et les substances qu’il contient ne doivent pas provenir de semences OGM. Également dépourvu d’arômes artificiels, d’additifs de synthèse, de colorants et de conservateurs chimiques, il ne doit avoir subi aucune irradiation.

2. Quelle est la différence entre «naturel» et «bio»?
«Il y a beaucoup de marketing autour du terme “naturel”, explique Marie-Ève Roy, chargée de projet en communications à l’organisme Équiterre. Aussi, mieux vaut faire preuve de prudence. L’emploi du terme “biologique”, lui, est régi par des organismes de certification; cette mention garantit que 95 % des ingrédients utilisés sont issus de l’agriculture biologique et que le produit est exempt de composants chimiques.» À noter: au Québec, les ingrédients bios doivent être certifiés par un organisme accrédité par le Conseil des appellations réservées et des termes valorisants (CARTV).

3. On peut donc se fier aux certifications telles qu’Ecocert, Cosmébio, Nature & Progrès, BDIH et autres labels du genre?
Absolument. Et même si les critères bios ne sont pas encore universels, chaque pays a ses certifications et chaque certification dispose de son propre cahier de charges. «Une chose est certaine, toutes les certifications respectent les grands principes de l’appellation “biologique”, confirme Marie-Ève Roy. Et aujourd’hui, elles demeurent la principale garantie des consommateurs quant à l’origine biologique d’un produit.»

4. Comment s’assurer que le produit qu’on achète est réellement bio?
Le terme «biologique» doit figurer sur l’étiquette, ainsi que le nom ou le logo de l’organisme de certification (Ecocert, par exemple, qui est le plus répandu au Québec).

5. Comment différencie-t-on le vrai bio du biomarketing?
Encore une fois, on doit rechercher sur le produit la marque d’une certification reconnue. «Cependant, certains produits sont biologiques sans pour autant être certifiés par un label, précise Marie-Ève Roy. En effet, les coûts élevés et les délais liés à l’obtention de la certification freinent parfois les petites productions dans leur démarche d’authentification.»

Photo: Studio André Doyon

 

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6. Les produits de beauté non bios vendus sur le marché peuvent-ils être dangereux?
À cet égard, on se rassure: «Tous les cosmétiques vendus au Canada doivent être conformes aux dispositions de la Loi sur les aliments et drogues et au Règlement sur les cosmétiques, rappelle Carole Saindon, porte-parole de Santé Canada. Ces lois ont des exigences élevées en matière d’innocuité et obligent le fabricant à divulguer la composition de ses formules cosmétiques.» Cela dit, certains ingrédients – comme les parabènes et les phtalates – ont récemment suscité des inquiétudes après que des études eurent révélé un lien possible entre ces substances et des cancers d’origine environnementale.

7. Les parabènes seraient donc néfastes pour la santé?
En 2004, une étude britannique a déclenché l’alarme en révélant la présence de parabènes dans des tissus mammaires cancéreux. Les parabènes sont des conservateurs chimiques employés dans une majorité de cosmétiques pour éviter la prolifération de champignons et de bactéries. Devant la controverse, de plus en plus de compagnies se montrent prudentes et retirent graduellement les parabènes de leurs produits.

8. Que doit-on alors penser des phtalates?
Ces produits de synthèse sont présents dans la plupart des parfums (afin de prolonger leur durée de vie), des vernis à ongles (pour éviter qu’ils s’écaillent) et dans bon nombre de cosmétiques, tels que les lotions, les fixatifs, les gels et les mousses pour les cheveux, de même que les antisudorifiques. Selon une étude américaine publiée en 2005, les phtalates agiraient sur les hormones de reproduction et favoriseraient certains cancers, dont ceux des organes reproducteurs féminins. Actuellement, les phtalates font partie d’un groupe de produits sur lesquels Santé Canada enquête. Et, devant l’inquiétude des consommateurs, plusieurs marques commencent déjà à réduire la quantité de phtalates utilisés ou à les remplacer dans leurs formules.

9. Existe-t-il d’autres ingrédients controversés en usage dans les cosmétiques?
Les sels d’aluminium dans les déodorants, les muscs synthétiques, les hormones placentaires, les oestrogènes… De nombreux composants chimiques présents dans les cosmétiques font l’objet de questionnements quant à leur effet à long terme sur la santé.

Certains sites Internet permettent de s’informer des derniers développements sur le sujet:


  • Société canadienne du cancer 
  • Guide to Less Toxic Products

    10. Comment décoder les étiquettes sur les produits?
    «Depuis novembre 2006, tous les ingrédients des cosmétiques doivent être mentionnés sur l’étiquette extérieure par ordre décroissant de prédominance», explique Carole Saindon. Les parabènes sont faciles à repérer puisqu’ils apparaissent généralement sous leur propre nom, les plus utilisés étant les parahydroxybenzoates (ou parabènes) de butyle, d’éthyle, de méthyle et de propyle. En ce qui concerne les phtalates, c’est plus difficile car ils sont souvent cachés sous l’appellation de «parfum» ou de «fragrance».   

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    Photo: Studio André Doyon

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    3 questions au Dr David Servan-Schreiber, auteur de Anticancer, prévenir et lutter grâce à nos défenses naturelles (éd. Robert Laffont)

    1. Quels sont les risques de cancer associés à l’utilisation des cosmétiques?

    Certains ingrédients fréquemment utilisés dans les cosmétiques – comme les parabènes, les phtalates, les oestrogènes, les hormones placentaires et l’aluminium – sont soupçonnés de contribuer au développement de cellules cancéreuses.

    2. Que répondez-vous à l’industrie qui se défend en affirmant qu’il n’y a pas encore de preuve incontestable de leurs effets sur les humains?

    On a mis des années avant de faire la preuve définitive que le tabac était cancérigène pour l’humain. À cet égard, je crois qu’il faut appliquer le principe de prudence. Pour moi, à partir du moment où il y a ne serait-ce qu’un risque de risque et qu’il existe un autre choix, je ne vois pas pourquoi on n’opterait pas pour la solution de rechange.

    3. Comment peut-on diminuer les risques?

    En privilégiant les cosmétiques exempts de parabènes, de phtalates et d’oestrogènes, de même que les déodorants naturels, sans aluminium. Pour limiter l’exposition aux phtalates, on peut choisir des eaux de toilette ou des huiles essentielles plutôt que des parfums, et vaporiser le produit sur ses vêtements au lieu de l’appliquer directement sur la peau.

    Comment distinguer les termes «biologique», «équitable», «éthique» et «végétalien»?

  • Un produit biologique est issu de l’agriculture biologique et est dépourvu de composants chimiques; il porte généralement la mention «biologique» sur l’étiquette, ainsi que le nom d’un organisme de certification.
  • Un cosmétique est qualifié d’équitable quand il a été fabriqué dans le respect des travailleurs et de l’environnement; il affiche la mention «équitable» et le nom de l’organisme qui le certifie (Max Havelaar, Fair Trade Federation, Fair Trade Organization, etc.). Un produit éthique véhicule des valeurs sociales ou environnementales sans pour autant arborer le sceau d’un organisme de certification reconnu.
  • Un produit est considéré comme végétalien quand il n’a pas été testé sur les animaux et qu’il ne contient aucune matière d’origine animale. Certains sites Internet français) recensent la plupart des marques bios ou équitables certifiées.

    nullIDEESECOLO.jpgÀ lire: Des idées écolos… mais pas granos!