Qu’est-ce que le Botox?
La toxine botulinique de type A– ou Botox– est une protéine purifiée d’origine bactérienne injectée en très petite quantité dans une ride d’expression musculaire qu’on souhaite paralyser ou relaxer. L’effet se manifeste de trois à sept jours après l’injection.

Quelles régions peut-on traiter?
Principalement les rides de la glabelle (zone située entre les sourcils), les pattes-d’oie et le front. Certains praticiens très expérimentés ciblent également les rides au-dessus des lèvres, celles dites de la marionnette (coins des lèvres vers le bas du menton) et le cou. «Le traitement du bas du visage est délicat et s’effectue avec des doses vraiment réduites, car on ne veut pas entraver le langage et la mastication», explique la Dre Suzanne Gagnon, dermatologue à la clinique Dermatologie Face au Temps, de la Polyclinique de la santé de Laval.

Combien de temps l’effet dure-t-il?
Tout dépend des patients, des zones traitées et des doses utilisées. L’effet de l’injection de Botox persiste généralement de trois à quatre mois. «Mais plus une région est traitée, plus l’effet est durable», précise le Dr Stephen Charles Bernstein, dermatologue à l’Institut de médecine esthétique du Médiclub. «Comme on perd l’habitude d’utiliser le muscle paralysé, la ride met plus de temps à se reformer.»

Quels sont les risques?
«Le Botox est sécuritaire et fiable lorsqu’il est injecté par un médecin expérimenté», assure la Dre Suzanne Gagnon, qui utilise cette technique depuis 1996. «S’il y a des effets secondaires, ils sont temporaires et réversibles.» Dans certains cas, on peut se plaindre de maux de tête ou constater la formation de rougeurs ou d’ecchymoses. Des fards correcteurs couvrants permettent de camoufler ces imperfections, et la vitamine K, appliquée sous forme de crème, accélère la cicatrisation. «Dans moins de 1 % des cas, on remarque une descente du sourcil ou de la paupière, note la dermatologue. Ce phénomène s’atténue grâce à l’utilisation de gouttes pour les yeux, qui aident les muscles de cette région à se tendre.» Certains patients peuvent aussi se retrouver avec des sourcils exagérément arqués, appelés signes de Spock, du nom du célèbre personnage de la série Star Trek! «On corrige aisément ce problème en retouchant la zone dans les 15 jours suivant le traitement», précise la Dre Suzanne Gagnon.

Photo: André Doyon Ce produit est-il plus sécuritaire qu’avant?
Le Botox demeure sans danger lorsqu’il est administré dans une clinique par un médecin d’expérience. Les femmes enceintes et les personnes atteintes de mala-dies neurologiques ou musculaires devraient toutefois s’abstenir. Rappelons que le Canada a été le premier pays du monde à autoriser le traitement de la glabelle au Botox au printemps 2001.

Les Canadiennes sont-elles de grandes consommatrices de Botox?
Le Botox se classe numéro un dans le domaine des interventions esthétiques partout dans le monde, incluant le Canada. En 2004, on a constaté une augmentation de 40 % du nombre d’injections de Botox au pays. Seulement l’année dernière, on a pratiqué 2,8 millions d’injections aux États-Unis et plus de 120 000 au Canada.

Que penser des Botox parties?
De l’avis de tous les dermatologues consultés, les Botox parties sont à proscrire. Primo, l’atmosphère de fête est rarement propice pour faire un bilan médical. Secundo, les injections pratiquées en dehors d’un environnement médical peuvent indisposer certaines personnes et provoquer des évanouissements. Tertio, l’alcool favorise non seulement les saignements mais aussi une désinhibition qui peut mener à des abus. Mieux vaut donc réserver les injections de Botox au cadre sécuritaire d’une clinique.

À prix d’amie?
Restés stables au fil des ans, les prix varient en fonction des patients, des zones traitées et des doses injectées.

  • Rides de la glabelle: de 300 $ à 475 $
  • Pattes-d’oie: de 200 $ à 400 $
  • Front et glabelle: environ 600 $
  • Bas du visage (lèvres, rides de la marionnette ou du cou):
    de 100 $ à 200 $